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Conversion des lieux de culte à  Alger du XVIIIème au XXème siècle. Cas de la mosquée/ cathédrale Ketchaoua

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par Samir NEDJARI
Université Paris I Panthéon- Sorbonne - Master recherche patrimoine et conservation- restauration 2012
  

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B- Conservation-restauration et transmission du patrimoine

BOITO Camillio, Conserver ou restaurer, traduit par J.M Mandosio, éd de l'imprimeur, Paris, 2000, 109p.

Sous forme de dialogue entre deux interlocuteurs, Camillo Boito confronte les deux théories de traitement du patrimoine de l'époque, avec l'école de Violet le Duc qui prône la restauration d'un état complet du monument, même si cet état n'a jamais existait, et la vision de John Ruskin qui insiste sur l'intégrité du monument et sur le fait qu'il faut limiter les actions de restauration.

Comme argument contre « la restauration stylistique » l'auteur souligne que ce type d'opération peut créer une confusion entre les différentes parties construites à différentes époques, et cela en rendant presque impossible la distinction des différentes strates d'un monument surtout par un public non-averti, ce qui « trompe la postérité » en altérant la lecture exacte du monument. Dans cette vision « Bien restaurerkserait faire acte d'abnégation devant le passé » , en limitant la liberté d'intervention du restaurateur tout en admettons la suppression de ce qui « est totalement dépourvu d'intér~t~considéré comme une profanation artistique ».

L'auteur admet trois types de restauration selon les époques :

- Restauration archéologique pour l'antiquité.

- Restauration pittoresque pour le Moyen Age.

- Restauration architecturale pour la renaissance.

Et il énumère huit principes à adopter pour permettre une lisibilité de l'action du restaurateur, qui vont de la différence de style, de matériaux à l'exposition des parties supprimées, l'inscription et la datation des parties rénovées.

Dans cette logique la conservation doit prévenir la restauration qui reste « une nécessité fâcheuse » qui ne permet pas de retrouver « les rapports primitives » du monument tout en altérant son « ancienneté qui le rend respectable ».

RIEGL Alois, le culte modern des monuments, traduit par Daniel Wieczorek, Seuil, Paris, 1984, 122p.

Dans ce livre, Alois Riegl décrypte la notion de valeur accordée au patrimoine et aux monuments historiques, il définit trois catégories de monument : les monuments voulus qui porte une valeur commémorative, les monuments historique qui présente un témoignage d'une ou plusieurs période de l'histoire, et les monuments anciens qui portent les traces du temps et représente un intérest par leur « valeur d'ancienneté, cette ancienneté est indiqué par une imperfection, un manque d'intégralité.. ».

La valeur d'ancienneté est apprécié par ce qu'elle reflète le cycle de la vie et le passage du temps à travers les traces présentes sur l'oeuvre, cette valeur « est fondé sur principe purement

chrétien : l'humble soumission à la volonté du Tout-Puissant » auquel l'homme ne doit pas s'opposer, et dans cette logique « on ne doit pas veuillez à une conservation éternelle du monument mais du cycle ».

Et en ce qui concerne les valeurs de contemporanéité, l'auteur désigne deux valeurs : la valeur d'usage lié à l'utilité de l'objet et la valeur d'art, toutefois l'oeuvre doit « représenter une intégralité » et les « dégradations sont tolérées jusqu'à une certaine limite », la valeur d'art elle-mtime comporte une « valeur de nouveauté » et « une valeur d'art relative », de ce fait les oeuvres nouvelles doivent « rappeler le moins possible les oeuvres anciennes ».

Toutes ces valeurs impliquent une existence physique, puisque c'est « la condition de toute existence psychique ».

HALBWACHS Maurice, la mémoire collective, Edition numérique réalisé à partir du livre du mtime titre de 1950, la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec, 2001.

Maurice Halbwachs est un sociologue français né à Reims le 11 mars 1877 et mort en déportation à Buchenwald le 16 mars 1945. Il est l'inventeur du concept de la mémoire collective.

L'auteur commence par définir la mémoire individuelle propre à chacun de nous, composé de souvenirs comme base, elle est complété par les images données par des témoins, ainsi le rôle des témoins « est tout à fait accessoire et complémentaire, qu'ils me servent sans doute à préciser et compléter mes souvenirs », et bien que « la réalité n'est pas discutable », les images données par les témoins peuvent soit rapprocher notre mémoire de la réalité soit l'en éloigner, puisque les souvenirs et les images données peuvent titre plus u moins erroné.

Dans cette logique, on peut constater que le rôle du groupe social au sein duquel se constituent la mémoire, ainsi le phénomène de « l'oubli » est plus récurrent quand il s'agit de groupes éphémères que quand la mémoire a été établie au sein d'un groupe durable, puisque « le fonctionnement de la mémoire individuelle a besoin de l'entourage ».

En parallèle à la mémoire individuelle propre à chacun, se constitue une mémoire du groupe « la mémoire collective » partagée par un groupe social, elle peut être constituée soit par des souvenirs communs ou des images données soit par un mélanges des deux.

L'auteur utilise dans un premier temps le terme de « mémoire historique » qu'il finit par le réfuter, puisque contrairement à l'histoire, « la mémoire collective » est « un courant de pensée continu~ elle ne retient du passé que ce qui en est encore vivant ou capable de vivre dans la conscience du groupe qui l'entretient », l'histoire est érudite par définition, elle « se place hors des groupes et au-dessus d'eux », et elle divise le temps en périodes distinctes qui ont un début et une fin. Et par rapport à l'espace, l'auteur souligne que « Lorsqu'un groupe est inséré dans une partie de l'espace, il l'a transformé à son image, mais en même temps il se plie et s'adapte à des choses matériels qui lui résistent Il s'enferme dans le cadre qu'il a construit ».

On peut appliquer cette analyse sur le rapport entre les sociétés et leurs patrimoines, ainsi que sur la réception et les réactions à toute action qui touche à ce patrimoine, qui sont suscité par une mémoire collective à un groupe de la société et des phénomènes tels que l'oubli qui peut toucher autant l'individu que le groupe.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand