Tables des matières
- INTRODUCTION : 7
I- CHAPITRE I : Patrimoine, patrimoine religieux et
conversions. 9
A- La notion de patrimoine : 9
B- Le patrimoine culturel religieux : 11
1- le patrimoine culturel religieux dans le monde occidental :
11
2- le patrimoine culturel religieux dans la culture musulmane :
13
C- La conversion des lieux de culte : 14
II- CHAPITRE II : Mosquée Ketchaoua /
Cathédrale Saint-Philippe : 18
A- Création : édifice mosquée -
fonction mosquée : 20
B- Conversion cultuelle : édifice mosquée -
fonction cathédrale : 21
1- La prise de la mosquée : 22
2- L'affectation de la mosquée au culte chrétien :
27
C- Transformation : édifice cathédrale -
fonction cathédrale : 32
D- Reconversion : édifice cathédrale -
fonction mosquée : 40
III- CHAPITRE III : Conversion des lieux de culte et
transmission du patrimoine 45
A- La prise de l'édifice : 47
B- La conversion cultuelle : 48
C- la transformation architecturale : 51
D- Réception des conversions et transmission du
patrimoine religieux : 55
1- Transmission de l'objet architectural : 56
2- Transmission du lieu de culte : 63
- CONCLUSION 66
- BIBLIOGRAPHIE ANNOTE : 69
A- La notion de patrimoine : 69
B- Conservation-restauration et transmission du
patrimoine 70
D- Patrimoine religieux et conversions des lieux de
cultes : 76
- BIBLIOGRAPHIE GENERALE : 81
- ANNEXE : 84
A- Enquête par questionnaire : 84
- TABLE DES ILLUSTRATIONS : 133
- INTRODUCTION :
Les questions liées au rapport de l'homme à son
patrimoine se sont toujours posées depuis toujours ; quelle que soit la
nature de ce patrimoine, il possède indéniablement une valeur
à un moment donné, ce qui implique des réflexions sur sa
protection et sa transmission. Ainsi toutes les interventions qui touchent
à ce bien commun sont sujets à réflexion, où chacun
- spécialistes et citoyens lambda- a son mot à dire sur la
manière de traiter le patrimoine.
Dans cette sphère, le patrimoine religieux occupe une
place importante, puisque une grande partie des biens culturels classés
et considérés comme patrimoine sont de nature religieuse, ceci
peut être expliqué par le développement même de la
notion de patrimoine comme on l'a connait aujourd'hui, une notion qui puise ses
racines dans le concept religieux - essentiellement chrétien- du culte
des objets sacrés (reliques, icones,...), cette vénération
étant un des fondements de la notion de patrimoine1.
La spécificité du patrimoine religieux
réside dans le fait qu'en plus de la valeur d'ancienneté et la
valeur d'usage, les objets religieux ont des valeurs liées aux croyances
des fidèles et à une sacralité qui suscite la
vénération ; Cette spécificité implique la prise en
compte des valeurs liées à ce type de patrimoine dans toute
intervention.
Et c'est à travers une intervention particulière
sur le patrimoine religieux, qu'est la conversion des lieux de culte, que je
vais essayer à travers ce mémoire de contribuer à la
compréhension des rapports entre la société et son
patrimoine religieux, en analysant le déroulement et la réception
des opérations de conversions , et cela en prenant comme cas
d'étude l'actuelle mosquée Ketchaoua à Alger --ancienne
cathédrale Saint Philipe-, un édifice religieux qui a subi une
première conversion en église en 1832, puis une reconversion en
mosquée en 1962. Ces opérations se sont déroulé
chacune dans un contexte bien défini et en suivant des logiques propre
à chaque époque.
En un moment ou l'héritage de la période de la
colonisation française en Algérie n'est toujours pas
intégré à part entière comme faisant partie du
patrimoine de la société algérienne, il est essentiel
de traiter les questions liées au patrimoine de cette période
sans se limiter à ses
1BABELON Jean-Pierre, CHASTEL André, la
notion de patrimoine. Paris, Ed Liana Levi, 1994.
valeurs positives (le vrai, le beau et le bon!), mais en
prenant en compte son caractère conflictuel2.
Dans des contextes particuliers, en l'occurrence l'occupation
française de l'Algérie et la période d'après
l'indépendance algérienne, les enjeux liés à
l»appropriation des lieux de culte font partie des processus de
colonisation/décolonisation, cette appropriation qu'elle soit physique
ou idéologique suit une logique de légitimation/transformation
qui finit par assimiler un lieu de culte à une autre religion.
La réception de ces opérations de conversions
nous renseigne sur le rapport qu'entretiennent les différentes
communautés avec ces lieux de culte qui par leurs cachets
architecturales, leur caractère sacré et leur
pérennité représentent bien plus que des espaces
dédiés à la prière, ces conversions s'inscrivent
dans un processus de rupture malgré que la continuité de l'usage
cultuelle des lieux.
Le processus de conversion de par sa nature conflictuelle est
difficile à appréhender en se basant sur les sources historiques,
puisque dans la plupart des cas les versions relatant les faits sont
contradictoires selon leurs origines, et par le fait que les auteurs sont
souvent engagés dans ce processus de conversion. En parallèle aux
sources historiques, l'objet architectural en lui-méme constitue une
source d'information incontournable, puisqu'il représente le
résultat de toutes les interventions sur l'édifice depuis sa
construction, parmi lesquelles les transformations architecturales liées
au processus de conversion ; Ces transformations laissent des traces sur le
corps du bâtiment.
C'est dans ce sens que j'ai choisi d'organiser le
mémoire en partons d'une introduction de la question patrimoniale en
générale pour resserrer l'analyse sur le patrimoine religieux et
aborder ensuite la question de la conversion des lieux de cultes. En
deuxième partie, je vais aborder l'évolution de l'édifice
cas d'étude, la mosquée/cathédrale de Ketchaoua à
Alger, à travers les différentes séquences qu'a
traversées ce monument dans la dualité : affectation religieuse
et aspect architectural. A partir de là, je pourrai procéder
à une analyse du processus de conversion dans ces différentes
étapes, et à travers ces différents aspects qui touchent
autant à la matérialité du bâtiment qu'aux valeurs
immatériels qu'il incarne ; pour après faire un état des
lieux sur la transmission de cet édifice.
2 GABI Dolff-Bonekämper, « Patrimoine
européen des frontières #177; Points de rupture, espaces
partagés », Direction de la culture et du patrimoine culturel
et naturel, Projet intégré «Réponses à la
violence quotidienne dans une société
démocratique», Editions du Conseil de l'Europe, imprimé
en Allemagne, décembre 2004.
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