A-le système éducatif.
Nous estimons que le système éducatif est l'un
des trois catalyseurs, (famille, école, masse médias) de la
prévention de toutes violences dont sont victimes les enfants. Nous
proposons aux autorités en ce qui concerne l'exploitation sexuelle et la
maltraitance des enfants, qu'elles privilégient les initiatives de
prévention et d'éducation sur la répression.
Les enseignants du fondamentale et du secondaire devront
recevoir une formation adéquate. La nécessité d'une telle
formation se fait sentir tout spécialement dans les grandes villes et
les régions frontalières. On constate aussi la
nécessité d'établir des programmes spéciaux
à l'intention des adultes.
Nous pensons qu'il est temps qu'au cours de son
éducation à l'école, l'enfant devra être
informé de tous les dangers qu'il encourt. Cependant, on est conscient
que ce n'est pas suffisant. Il faut former des professionnels : «
l'Algérie aura besoin, dans les dix prochaines années, plus de
psychologues que toutes autres spécialistes », afin de
créer les conditions permettant d'aider une société
aliénée.
Toute la société devra coordonner son
activité avec l'appui du parlement et du sénat pour
établir un rapport sur les véritables conditions d'existence des
enfants. En Juin 1999, le ministère de la solidarité a
parrainé un séminaire portant sur les problèmes des jeunes
filles victimes de violences avec la participation des
représentants de la « société civile
», des universitaires chercheurs, des juristes et des psychiatres. Les
recommandations de ce séminaire, malheureusement restent, à notre
avis, des déclarations d'intentions.
Ce qu'il faudra faire, c'est mettre sur pieds, un projet
préscolaire pour tous, visant l'intégration sociale des enfants
issus des familles à problèmes, avec la participation de leurs
familles. Ce projet se concentrera sur la mise en place de programme
d'éducation dans les écoles et de programme de prévention
de la criminalité. Un centre communautaire implanté dans un grand
ensemble fournira une assistance sociale à l'intégration. La
police sera appelée à donner des conférences dans les
classes pour les lycéens, notamment, ceux qui sont passés
à la criminalité du fait de leurs statuts
socio-économiques et culturels.
Toutes les écoles ne possèdent pas de garderies
situées dans l'établissement même où les enfants
pourront pratiquer des activités extrascolaires, artistiques ou
musicales. L'objectif sera de maintenir les enfants occupés dans
l'environnement protégé de l'école, loin de la rue et de
ses tentations. Ils convient de noter qu'il n'existe pas encore dans les
écoles, des spécialistes formés à la
détection de la maltraitance des enfants. On pourra mettre en place un
programme à cet effet, incluant une formation à la
détection de la toxicomanie. Dans la pratique, lorsqu'un enseignant
soupçonne fortement qu'un enfant est victime de maltraitance, il est de
son devoir de citoyen d'informer la police ou au moins la direction de
l'établissement.
Comportement, malheureusement, rare de nos jour. Le motif
invoqué par les enseignants est « la peur des représailles
». Il convient aussi de noter que l'éducation sexuelle n'est pas
induite dans les programmes scolaires. Connaître son corps c'est
lui faire éviter beaucoup de tracas.
A-5- Education sexuelle dans le milieux scolaire :
comment ? Pourquoi ?
L'éducation sexuelle devra être induite dans les
programmes scolaires du collège au lycée. Elle sera
assumée par un service de santé scolaire, médecins et
psychologues. Cette éducation sexuelle sera
intégrée à l'éducation pour la santé ce qui
permettra d'utiliser un concept basé sur les possibilités
d'apprentissages et les compétences du public cible. La
prévention des grossesses chez l'adolescente fera partie du mandat et
s'inscrira dans une approche tout à la foi globale et spécifique,
en tenant compte de l'âge et des motivations des élèves
à entrer en matière.
Toutefois, le problème des grossesses précoces
en Algérie n'atteint pas l'ampleur des pays occidentaux. Mais, si cette
situation persiste, ce problème s'amplifiera et aura des incidences
très graves sur la santé des jeunes filles.
Donc, nos effort devront tendre à la sensibilisation
voire à l'amélioration de la situation actuelle étant
donnée la souffrance intime et souvent dommageable, même à
long terme, pour l'adolescente, lié soit à une interruption de
grossesse, soit à la naissance d'un enfant qui même
désiré, peut poser une série de difficultés
psychologiques et sociales tant pour lui-même que pour sa mère,
voilà pourquoi, on devra inclure cette matière dans nos
écoles.
Pour ce qui est du comment ? l'éducation sexuelle fera
partie des programmes globaux d'éducation pour la santé qui
devront être élaborés à partir des mandats
confiés au ministère de la santé dans lequel des
infirmières, des médecins, des psychologues, des
éducateurs se partageront les tâches de prévention et de la
promotion de la santé.
Ces programmes s'adresseront aux jeunes, à leurs parents
et aux enseignants, soit lors des visites individuelles, soit par des
leçons collectives en classe.
Les stratégies et les moyens pour réaliser ces
objectifs :
a. prévenir les maladies sexuellement transmissibles
MST/SIDA
b. prévenir les grossesses dites non
désirées
c. prévoir les abus sexuels.
d. Prévenir l'abus de produits toxiques
e. Promouvoir et protéger la santé des jeunes
en général, ainsi que l'adaptation des programmes correspondants
qui seront déterminés en fonction de l'éducation et des
priorités.
f. Le tout sera conditionné par les ressources humaines
et financières à disposition.
Les programmes de l'éducation sexuelle devront
être fortement orientés vers la prévention du SIDA et des
abus sexuels, mais la contraception reste elle aussi, une priorité.
Le concept d'éducation sexuelle dans lequel ces
interventions auront lieu devront permettre à l'intervenant de tenir
compte des besoins des élèves, mais aussi de leurs
compétences dans la mesure où l'approche de l'enfant ou de
l'adolescent, même si celui est en difficulté, devra placer
l'adulte dans une position de respect d'écoute et de valorisation. En
éducation sexuelle, il sera peut utile d'aborder les jeunes en mettant
en évidence leurs défauts, leurs difficultés, voire leur
impuissance à se responsabiliser.
L'expérience du terrain démontre chaque jour que
l'exploitation des compétences des publics cibles (enfants et
adolescents), est un pari à ne pas manquer à condition que les
adultes proches des jeunes et des moins jeunes veuillent bien y adhérer
et c'est probablement à ce niveau qu'il faut travailler avec plus de
détermination. Ils est donc utile d'en parler
régulièrement avec eux et de montrer que malgré des
rapports sexuels décriés, l'adolescent et surtout l'adolescente,
méritent respect et confiance, que des connaissances sont utiles
là comme ailleurs, car à un moment donné elles pourront
aider à prendre des décisions qui lui éviteront
d'être la perpétuelle victime d'une succession de
fatalités.
5-1- Les masse médias
Conscients des critiques formulées sur les incidences
négatives de la violence et du sexe à la
télévision, nous avons eu l'occasion de discuter avec les
professionnels de l'information. Nous placerons les médias en
troisième position après la famille et l'école que nous
considérons comme un instrument prioritaire de lutte contre
l'exploitation sexuelle des enfants.
Ces professionnels de la presse écrite nous ont dit :
« qu'après trois décennies d'un régime socialiste et
totalitaire, vouloir imposer toute sorte de censure de contrôle est une
question très délicate ». Cependant, en raison de
l'importance de la question pour les enfants, le pouvoir publics pourraient
imposer
quelques restrictions aux émissions, qui promouvoir la
violence et qui font l'apologie des actes inhumains ou cruels sur les ondes.
Mais la question pertinente qui reste sans réponse est,
qu'en est-il des chaînes étrangères ? Et que pourrait faire
l'Etat devant ce danger qui envahit tous les foyers Algériens ? Et que
faire pour protéger les enfants, surtout les adolescentes, qui
s'accrochent chaque nuit à la télévision pour voir les
films pornographiques ? La réponse de ces professionnels est : «
Qu'il appartient à l'Etat de prendre ses responsabilités
».
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