Introduction :
L'analphabétisme des femmes ne constitue qu'un
indicateur du niveau de vie général plutôt qu'un facteur en
lui-même déterminant pour la santé et l'éducation
des enfants et des nourrissons. La corrélation entre l'éducation
maternelle est une meilleure prise en charge de l'enfant n'est pas encore
démontrée par des recherches approfondies. Mais il est d'ores et
déjà évident que l'éducation des jeunes filles est
l'un des meilleurs investissements, qu'un pays en développement puisse
prendre en considération, avec un sérieux exemplaire, dans le
domaine de la santé et de l'éducation.
3- B- L'éducation et la survie de l'enfant et du
nourrisson.
De nombreuses études menées à travers le
monde ont montré qu'une faible mortalité infanto
juvénile est liée presque invariablement à un niveau
élevé chez les femmes. Le professeur John Caldwell (cite par
l'UNICEF 1986), de l'Australien National University, une autorité
incontesté, dans ce domaine, a résumé comme suit les
résultats de ces études. « La corrélation entre l'an
alphabétisation et l'espérance de vie à la naissance
était plus élevée qu'entre l'espérance de vie et
n'importe quel autre facteur spécifique. La corrélation avec
l'analphabétisme était, en fait, à
peine inférieure à celle avec l'indice du développement
général (...) on peut en outre relever que des taux de
mortalité infanto juvénile extrêmement bas ont pu
être atteints dans certaines sociétés où le
niveau d'instruction des femmes est élevé »(23). Des
études récentes encore ont confirmé l'impact de
l'éducation des femmes et des jeunes filles sur le bien être de
l'enfant et du nourrisson. Ces recherches confirment clairement que «
plus la mère est instruite, plus son enfant a de chance d'atteindre
l'âge de cinq ans (...). En fait, la variation de la mortalité
infantile en
fonction de degré d'instruction de la mère est
indépendante du niveau général de la mortalité
». (24)
En Algérie, malheureusement il n'y a point de
recherches actions qui pourront nous éclairer sur ce sujet. Mais
néanmoins, une chose est sûre, notre pays ne fait pas exception
à la règle de ces recherches menées à travers le
monde, nous pourrons tenir des indices permettant de dire qu'il est vital de
mener une stratégie pour mettre fin à l'analphabétisme,
entrave et source de tous les maux et les crises que traverse actuellement le
pays. Statistiquement parlant, la situation est alarmante.
Année
|
Population analphabète
|
Pourcentages
|
|
Total
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
H
|
F
|
1971
|
4.565.715
|
1.735.230
|
2.021.985
|
|
58.2
|
87.4
|
1985
|
6.012.000
|
2.159.000
|
3.853.000
|
|
Nd
|
63.1
|
1997
|
nd
|
Nd
|
7.000.000
|
|
nd
|
nd
|
|
Tableau n° 2 L'évolution de
l'analphabétisme en Algérie (25)
· Annuaire statique de l'UNESCO de 1980. 88.
· Ministre de la solidarité.
Ce tableau démontre l'ampleur de ce
phénomène que l'Algérie a essayé de combattre avec
l'aide des instances internationales (PNUD, UNESCO) entre 1967-1971 et
1970-1973. Cependant, aucun programme ne fut mené à terme en
raison des efforts et des moyens particuliers que requiert ce genre
d'opération. En effets, les investissements en matière
d'éducation continue de bénéficier exclusivement au
système d'enseignement formel.
A quoi est du cet échec ? L'une des principales causes
de cet échec est qu'il ne bénéficie pas de l'appui de la
collectivité. Il nous semble que son succès soit directement
fonction de cet appui. Pour s'assurer le soutien de la collectivité, il
faudra d'abord gagner la confiance des notables. En d'autres termes, la
campagne à mener commencera par eux. Il faudra donc organiser des
contacts directs entre le personnel chargé de l'alphabétisation,
et ceux qui représentent le pouvoir en vue de
discuter des dangers de l'analphabétisme, pour la
collectivité, et des avantages qu'elle peut retirer de ces
programmes.
Cette attaque lancée contre l'analphabétisme au
sein de la collectivité comme aussi d'une collectivité à
l'autre, n'est rien d'autre qu'une forme de développement
réalisée à partir de la base (adhrum) en grand Kabylie,
(Arch) chez les Chaouias, (Hurm) chez les M'Zab, (Tribu) chez les nomades et
les semi-nomades.
Et on ne peut mettre fin à ce fléau sans passer
par les notables. Cette politique est dictée par la structure sociale et
par la répartition égale des citadins et des ruraux qui
représentent successivement 53,31% en zone urbaine et 46.69% en zone
rurale.
Cette politique nous obligera à mener une
stratégie à petite échelle du Douar, de la Commune, la
Daïra jusqu'à la Wilaya. Si on suit cette stratégie, il y'a
tout lieu de croire et d'espérer que cette nouvelle approche à
petite échelle permettra d'éliminer l'analphabétisme dans
les cinq années avenir.
Se confiner dans les méthodes classiques et tenir un
discours démagogique entraînera toute la société
dans l'obscurantisme total. Jugez-en sur les 07 millions d'analphabètes
il n'y a que 100.000 inscrits, soit 1,42% de la population analphabète
et 0,34% de la population globale. Si c'est ça la réussite d'un
programme d'une association et l'effort d'un Etat. Nous disons
Alléluia
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