II. 2.2. Les perspectives de gestion durable des
ressources forestières de Gonsé
La dégradation de la forêt prend des proportions
inquiétantes. Elle subit une importante
charge humaine et animale. En plus de ces actions s'ajoutent
les variabilités climatiques. Le Burkina Faso vit les
réalités des changements climatiques qui trouvent leur expression
dans les tendances d'évolution des variables climatiques que sont
notamment la température, les précipitations, etc. Ainsi, des
actions urgentes doivent être envisagées pour sauvegarder ce
massif forestier qui constitue la seule réserve de la localité.
Pour cette raison, la gestion participative s'avère incontournable. Il
est aujourd'hui établi, dans la plupart des pays africains, que la
gestion durable des ressources forestières ne se conçoit pas sans
la complicité des acteurs à la base et il n'y a pas de
participation populaire sans dialogue, sans partage d'informations et
d'expériences, sans échange des savoirs et des techniques. Pour
réussir cette approche certaines actions sont nécessaires:
- sensibiliser les populations sur la portée des projets
de développement;
- intégrer tous les aspects du développement :
tenir compte de tout l'environnement des populations; les
préoccupations de tous les utilisateurs des ressources doivent
être prises en compte. Les limites de la gestion concertée des
ressources résident dans le fait que l'adhésion de certains
groupes sociaux et d'organisations locales mises en place est motivée
par des préoccupations divergentes à celles des autres
acteurs. Alors il est primordial que l'on favorise tout
à la fois la responsabilité de la population et de
valoriser les savoirs faire locaux en les intégrant dans les programmes
d'aménagement.
Il conviendrait dans ce cas de veiller à:
- former les acteurs locaux pour un transfert réel des
compétences;
- créer des micro-projets villageois et travailler
à ouvrir des débouchés pour la viabilité de ces
activités;
- encourager l'agroforesterie, une option utile pour
l'amélioration de la fertilité des sols ; la
récupération des zones nues.
L'irrigation qui est actuellement une activité
marginale pourrait connaître un développement avec la
création de points d'eau. Des possibilités existent car les
périphéries de la forêt disposent de nombreuses
potentialités hydriques. Des actions visant leur aménagement
pourrait être une solution à l'adaptation aux aléas
climatiques. Les populations pourraient pratiquer les cultures de contresaison
pour renforcer la sécurité alimentaire et améliorer leurs
conditions de vie.
La redéfinition d'un statut clair de la forêt, en
collaboration avec l'ensemble des acteurs à la base s'avère
nécessaire. La population méconnaissant les textes ne reconnait
pas le nouveau statut de la forêt adopté en 2007 qui d'ailleurs
n'est jamais appliqué. En effet, il faut une répartition claire
des rôles et des responsabilités à affecter d'une part
à l'État et d'autre part aux communautés de base
chargées de la gestion de la forêt.
De toutes ces mesures, se pose l'exigence d'un dialogue large
et approfondi avec l'ensemble des acteurs (institutionnels et locaux) de
gestion. A cet effet, la création d'un cadre local de concertation entre
les ministères intervenant dans l'aménagement des forêts et
la population à la base est nécessaire. Cela leur permettra
d'harmoniser leurs points de vue et leurs activités pour une gestion
durable et rationnelle des ressources forestières.
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