II.2.2. L'exploitation agricole
Les principales activités économiques se
répartissent entre l'agriculture et l'élevage. Elles sont de type
extensif et le système d'exploitation reste majoritairement
traditionnel. Le maraîchage est également une activité qui
se développe autour de quelques points d'eau de la localité. Mais
de nos jours, le secteur informel connaît un véritable essor.
Toutes ces activités sont censées contribuer à
l'augmentation des revenus des populations et partant l'amélioration de
leur niveau de vie.
II.2 .2.1. L'agriculture
Ce secteur d'activité occupe plus de 85 % de la
population (PCD., 2008) et constitue dès lors le principal pourvoyeur de
main d'oeuvre dans la périphérie de la réserve.
L'activité agricole est composée de culture vivrière, de
rente et maraîchère. Tributaire des conditions climatiques (baisse
de la pluviométrie, érosion hydrique et éolienne,
pauvreté des sols), l'agriculture vivrière est essentiellement
orientée vers la production céréalière (le sorgho
rouge et blanc, le mil et le maïs). On retrouve également des
légumineuses telles que le niébé, le voandzou, l'arachide,
principaux produits de rente. Le sésame et le riz sont aussi
produits.
54
L'agriculture vivrière est majoritairement une
production de subsistance, mais les surplus sont parfois vendus. Les
superficies cultivées sont faibles et se situent entre 2 et 3
hectares. Selon l'enquête ménage (2009),
près de 84,3 % affirment ne pas être satisfaits des rendements de
production contre 13,8 % satisfaits. Ainsi, la non-satisfaction des besoins
alimentaires est de plus en plus significative dans la commune. La province du
Kadiogo a enregistré une couverture céréalière
faible de 11 % lors de la campagne 2008-2009 (DGPER., 2009). Les rendements
baissent continuellement. Cela devient de plus en plus perceptible par les
paysans à travers la diminution du nombre et du niveau de remplissage
des greniers. Le grenier est par excellence l'élément de mesure
selon les paysans pour définir une bonne ou mauvaise campagne agricole.
Il a pour fonction première de nourrir dans le temps le groupe familial.
Les producteurs se basent sur son niveau de remplissage et le temps de
consommation pour apprécier la disponibilité
céréalière du ménage.
Selon OUEDRAOGO F.C., (2002), des greniers vides quelques mois
après la récolte peuvent témoigner d'une mauvaise saison
agricole tandis que des greniers vides en fin d'hivernage s'expliquent par le
cours normal de la soudure alimentaire. Ainsi, de deux à trois greniers
bien remplis, certains ménages sont passés à un sur les
même superficies de production. Aussi, les récoltes finissent
avant que la nouvelle saison ne commence. Cela montre que les paysans
n'arrivent pas à couvrir leur besoins alimentaires.
L'irrégularité des pluies est le facteur déterminant de
cette situation selon les agriculteurs.
A cela s'ajoute le manque de terres cultivables lié
à une forte concurrence avec les parcelles à usage d'habitation.
Les transactions (vente de terre) foncières dans le département
de Saaba sont de plus en plus importantes. La forte pression foncière a
fait disparaître les friches, ce qui occasionne leur dégradation
progressive et continue. Les techniques culturales traditionnelles telles que
la jachère, jadis fréquente et longue dans le temps est de nos
jours quasi impossible. Les techniques les plus utilisées sont
l'association des cultures et l'assolement. Pour améliorer les
rendements de production céréalière, certains paysans
pratiquent le compostage.
Les incertitudes liées à l'installation
effective des saisons deviennent de plus en plus nombreuses,
décourageant les populations à s'adonner pleinement à
l'agriculture pluviale. La fréquence de récoltes vivrières
médiocres, pour une population dont l'alimentation de base s'appuie sur
la consommation de ladite récolte, amène celle-ci à
opérer autrement pour assurer la couverture des besoins LOMBARD J.
(1993). En dehors de la production pluviale, les principales sources de revenus
qui favorisent l'accès des ménages à l'alimentation sont
entre autres la vente des produits maraîchers et celle des produits
forestiers ligneux et non ligneux.
L'horticulture est également une activité qui
occupe la majorité de la population. Les principaux produits
maraîchers sont le chou, le piment, la tomate, le concombre, l'oignon et
le poivron. La culture maraîchère se localise dans certains
villages riverains qui sont: Tanghin, Tensobtenga, Koala, Saaba, Gonsé
et Koanda. Les productions sur ces sites ravitaillent la ville de Ouagadougou
et une partie est exportée vers certains pays voisins surtout le
Ghana.
Le renforcement de ces sites de production
maraîchère par l'aménagement d'autres points d'eau et un
soutien en matériel aux producteurs envisagés dans le plan
d'aménagement adopté lors de l'atelier de planification de la
3e phase du PGFIG en novembre 2001 est resté sans suite. Le
manque de suivi et de possibilités d'écoulement des productions,
la cherté des intrants et les conditions climatiques défavorables
ne favorisent pas l'essor de cette activité.
56
II.2.2.2. L'élevage
L'élevage comme l'agriculture occupe la majorité
des habitants. Composé principalement de bovins, de caprins, de porcins,
d'équins, de porcins et d'ovins, l'élevage est diversifié
et procure des ressources aux ménages. Selon KAGONE H., (2003), on
rencontre dans la zone de Saaba deux types d'élevage. Le type extensif
et sédentaire, basé essentiellement sur l'élevage des
troupeaux et des animaux de trait. Ce système d'élevage est
pratiqué également par des agriculteurs. Des éleveurs
peuls installés dans la zone font l'élevage pastoral et
agro-pastoral. C'est un système d'élevage extensif transhumant.
La plupart de ces troupeaux sont issus de la relation entre les peuls et
certains citadins vivant à Ouagadougou.
Des personnes riches de ville de Ouagadougou tiennent des
fermes dans la zone de Saaba. Ceux-ci acquièrent auprès des
autochtones, des terrains qu'ils transforment en ferme dont ils confient la
gestion aux peuls résidents. Cette nouvelle forme d'élevage qui
est en croissance dans la localité contribue beaucoup à la
dégradation des ressources naturelles (cf. photo 4). L'embouche est de
plus en plus accrue. Mais par manque de moyens et d'encadrement, ce
système d'élevage n'est pas très développé.
En outre, on enregistre dans la périphérie de la forêt,
quelques installations de fermes à système d'élevage
semi-intensif orienté vers la production laitière.
Elle reçoit également la transhumance du nord et
du Sahel en passage vers le sud du pays à la recherche de
pâturage. En saison pluvieuse, les éleveurs conduisent leurs
troupeaux dans la forêt pour éviter les dégâts dans
les champs. Cette pratique contribue en partie à dégrader les
ressources forestières. L'activité pastorale dans la commune de
Saaba est importante malgré les contraintes d'ordre naturel et
structurel.
Confronté aux aléas climatiques, le
développement de l'élevage se heurte à la forte
dégradation du potentiel de production sous l'effet conjugué de
l'accroissement de la pression démographique et foncière.
A cela s'ajoute la persistance de la pratique du mode
traditionnel à cause d'une absence ou insuffisance de moyens pour une
modernisation de l'activité. En dépit des contraintes, le secteur
agropastoral dispose de potentialités à côté des
autres activités socio-économiques pouvant permettre d'asseoir
une base solide de développement de la commune.
Photo n° 3: Des animaux traversant la
forêt
Cliché: SANKARA T. Bakari, Décembre
2009
|