II.2. Les caractéristiques
socio-économiques
Les caractéristiques socio-économiques
révèlent souvent la structuration de la population. A l'instar
des milieux ruraux du pays, les activités phares de la commune, sont
l'agriculture et l'élevage soutenus à certains endroits par le
maraîchage. Des activités informelles se développent par
ailleurs compte tenu des problèmes d'accès au foncier dû
à l'influence urbaine.
II.2.1. Le régime foncier : l'accès
à la terre et la problématique urbaine
II.2.1.1. L'accessibiité à la
terre
L'accessibilité à la terre à Saaba est
régie par des droits fonciers coutumiers, même si
l'autorité communale donne son aval pour l'acquisition des permis
d'exploitation. Ce droit foncier coutumier ne permet pas à un individu
de s'approprier définitivement la terre. Selon la population (27,1 %),
les chefs de terre sont les garants du droit foncier coutumier. Ils assurent
les fonctions religieuses, juridiques et sont chargés de veiller au
respect des règles d'exploitation foncière établies par la
société.
La distribution de la terre se fait par le lignage.
C'est-à-dire que la gestion se fait par « peendé
3» et le privilégié est le plus
âgé (peendkasma)4. Mais il existe
également des possibilités pour les métayers de
bénéficier de parcelles d'exploitation suivant des règles
socio-ethniques édictées par le prêteur. Le genre est
également un facteur dans l'accès à la terre. La femme
n'est pas propriétaire de terre. Elle ne peut bénéficier
des droits d'exploitation que par le biais de son mari, ou par emprunt de
terres à d'autres hommes. De nos jours, avec l'influence urbaine, la
transaction foncière est devenue monnaie courante. Les
propriétaires terriens sont les seuls décideurs de l'exploitation
foncière. A travers l'enquête terrain, 71,03 % de la population
affirment être les seuls propriétaires à décider de
la distribution de leurs terres.
II.2.1.2. La problématique
urbaine
La maîtrise de la croissance urbaine constitue
aujourd'hui un des enjeux majeurs de développement de Saaba (PCD.,
2008). Le département de Saaba fait partie du « Gand Ouaga ».
Ce projet Grand Ouaga est fondé sur une meilleure organisation et un
aménagement économique rentable de la zone périurbaine de
Ouagadougou sur un rayon de 25 km. L'objectif est de freiner l'exode des
populations rurales vers la capitale en aménageant et en dotant l'espace
périurbain d'infrastructures et de services. Le démarrage de ces
travaux a suscité un afflux de population dans les communes rurales
périphériques. La volonté d'être propriétaire
immobilier amène de nombreux ménages citadins à migrer
vers les communes périphériques dont Saaba. Ainsi, la trame de
contact avec la ville de Ouagadougou est bien réelle et se trouve
déjà dans un processus quasi irréversible de mutation
obligeant les autochtones à modifier leur stratégie de production
de l'espace. Tandis que certains se reconvertissent dans le petit commerce,
d'autres tentent de s'investir dans les
3 Groupe des descendants directs d'un même ancêtre
(en langue mooré)
![](Variabilite-climatique-et-gestion-des-ressources-naturelles-Cas-de-la-fort-classee-et-reserve73.png)
4 Le plus âgé des descendants (en langue
mooré)
transactions foncières. Ce phénomène est
beaucoup plus perceptible dans les villages (Nioko I, Gampéla, Barogho,
Gonsé) contigus à la capitale. La forte pression foncière
des terrains à usage d'habitation est à l'origine de la
création d'un noyau dans les quartiers de Barogo et Nioko1 entamant
fortement les parcelles de cultures des villageois. Ces derniers sont
obligés de se déplacer vers d'autres localités pour
disposer de terrains de cultures.
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