II.1.4. L'évolution de la population autour de
la forêt
L'évolution croissante de la population autour de la
forêt est importante. Les riverains sont passés de 23.680
habitants en 1996 à 25.680 habitants en 2006, soit une augmentation de
4,47 %. Selon le (RGPH, 2006), ils représentent 50,47% de la population
totale de la commune. La population dans son ensemble est inégalement
répartie mais avec une concentration à Saaba (30 % des riverains
y habitent). C'est également la localité qui a connu durant ces
dix dernières années une augmentation considérable de sa
population.
Les autres villages, à l'exception de Gampéla,
Gonsé- Kouidi et Seloghin, ont vu leurs populations régresser
(graphique n°1). Cela peut s'expliquer par l'exode des jeunes ruraux vers
Ouagadougou notamment pour y chercher du travail. D'autres se déplacent
temporairement dans les villages offrant des possibilités de
maraîchage. En effet, les villages lointains se vident au profit du chef
lieu de la commune ou de la ville de Ouagadougou. La faible rentabilité
de l'investissement agricole pousse même les plus
téméraires à migrer vers des horizons aux conditions
climatiques moins hostiles.
De ce fait, cette forte croissance de la population autour de
l'aire protégée contribue beaucoup à la dégradation
des ressources forestières.
Graphique n° 12 : La répartition de la
population a utour de la forêt entre 1996 et 2006
Populations(en millers)
40,05
35,05
30,05
25,05
20,05
15,05
10,05
0,05
5,05
Population en 1996 (%) Population en 2006 (%)
Source : D'après les données de l'INSD
(RGPH de 1996 et 2006)
II.1.3. L'a perçu historique de la mise en place
et l' organisation de la population
Analyser l'histoire du peuplement d'un terroir permet
d'appréhender l'organisation de sa population.
Cela amène à s'imprégner de la dynamique de l'occupation
de l'espace et de l'exploitation des éléments
qui s'y trouvent.
II.1.3.1. L'aperçu historique de la mise en
place de la population
La commune de Saaba fait partie de l'ancien
terri toire de l'empire Mossi. Il appartenait au royaume de l'
Oubritenga. Cet ancien royaume Mossi situé au nord-
est de Ouagadougou, a été fondé par le
Mogho-Naba Oubri, fils de Zoungrana. Cet ensemble
historique est majoritairement peuplé par des Mossi et quelques
P eul nomades. L'organisation sociale est de type
moaga.
II.1.3.2. L'organisation
sociopolitique
L'organisation sociale M ossi repose sur une organisation
de type clanique (OUATTARA S. 2000). Ainsi, deux cantons ont
partagé
le département de Saaba. Ces zones sont
respectivement Rèma tenga (Saaba, Tanghin, seloghin,
Tensobtenga, Tanlarghin et Badnogo2) et Wedbèl tenga
(Nioko1, Barogho, Gampèla, Boudnenga, Kuidi, Komkaga, et Koala).
Chaque entité représentait les descendants de
s différents Mogho Naba qui se sont
succédés
dans le temps. Etymologiquement,
Saaba, tire son nom du mot «
forgeron
». Il a été fondé par un
cousin du Mogho Naba Oubri. Du reste, un des quartiers de
Saaba, celui de la caste des forgerons porte précisément le
nom « Saabin ».
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L'espace coutumier Mossi, bien structuré et très
hiérarchisé comprend le canton (regroupement de villages), le
village composé de quartiers et à la base les concessions qui
composent les quartiers. Les vingt trois villages de la commune sont
dirigés par des chefs. Chaque quartier dans le village a un responsable
coutumier nommé par le chef de village. Il existe une hiérarchie
au sein des chefs des différents villages. Des chefs coutumiers de
certains villages (Badnogo1, Boudtenga, Gampèla, Gonsé, Koala,
Komkaga, Nioko1, Niong-warbin, Saaba, Samandin-bilbalogo, Tensobtenga,
Seloghin, Tanlarghin) sont intronisés directement par le MoghoNaba, et
d'autres (Godin, Nakomestinga Peulh, Tanghin, Manegsombo, Kouanda, Barogo,
Kuidi) par certains des chefs intronisés par le pouvoir central de
Ouagadougou. Connue pour leur réputation guerrière, cette
population a toujours joué sa partition dans la bonne marche de l'empire
mossi.
Sur le plan religieux, plusieurs cérémonies
coutumières ponctuent la vie de la société, les plus
importantes étant le tinsé, le yangré, le basga, le
siguiri-mongho, le tougma. Toutes ces cérémonies culturelles sont
organisées pour la bonne ambiance de la société. Mais de
nos jours ces pratiques ancestrales sont en recul au profit des religions
« importées ». Ainsi la vie spirituelle s'anime
autour de l'islam, du catholicisme et du protestantisme.
Depuis la réorganisation du territoire intervenue en
1996, le département de Saaba est rattaché à la province
du Kadiogo, formant ainsi l'ensemble administratif du « Grand Ouaga
». Cet ensemble comprend la commune de Ouagadougou, dix sept villages
environnants et cinq autres communes rurales (Komsilga, Komki-Ipala, Koubri,
Pabré, Tanghin-Dassouri).
L'organisation sociale, bien hiérarchisée, va
servir de canal pour une mise en place des structures associatives intervenant
dans divers domaines notamment dans la foresterie. Cette cohésion va
permettre également à certaines populations de s'organiser autour
d'autres activités socioéconomiques.
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