II. L'OBJET DE LA RECHERCHE
1. La construction de la recherche
Ces éléments contextuels de notre
société contemporaine le processus post colonial posant les
questions de l'identité, de l'altérité et des
références culturelles la réflexion par rapport à
un système différencié du système dominant - les
raisons d'une professionnalisation et institutionnalisation du mouvement
associatif solidaire - les éléments constitutifs de l'engagement
pour « l'autre lointain » vont servir de socle à la recherche.
Ils vont tout au long de la recherche permettre un ancrage à une «
réalité » contextuelle théorique objective donnant un
cadre pour prospecter le champ subjectif des émotions relevant
d'expériences personnelles collectives ou individuelles.
En posant des questions issues des émotions face
à des inégalités perçues comme des injustices nous
entrons dans le domaine du subjectif. Ces questions vont nous permettre de
construire la question de départ de la recherche.
« De questions en réponses de fait »
Intuitivement, il semble aisé d'imaginer qu'une large
majorité des dirigeants des Etats de ce monde, des citoyens lambdas
répondent par l'affirmatif à la question « Souhaitezvous
pourvoir garantir les besoins fondamentaux de tous vos concitoyens ? »
« De questions en réponses impossibles »
Nous sommes environ 6,5 milliards d'êtres humains. Les
moyens de production de produits agricoles peuvent nourrir 12 milliards de
personnes, soit une ration équivalente à 2 700 calories par
jour12. Pourquoi sommesnous à 826 millions à souffrir
de sousalimentation chronique et mutilante ?
12 Jean ZIEGLER, «LES NOUVEAUX MAÎTRES
DU MONDE et ceux qui leur résistent », Fayard 2OO2, page 13
Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO),
World Food Report 2000, Rome, 2001.
Peuton imaginer que cette situation qui relève «
du crime contre l'humanité » soit volonté d'homme ? Pourquoi
n'y atil pas de procès nommant les coupables de ce génocide?
Serionsnous si nombreux à la barre des accusés?
« De l'émotion à la question de fond
»
En plus de quinze ans, 189 adolescents et jeunes adultes au
total ont participé à 19 actions de solidarité
menées sous une modalité similaire dans le cadre associatif de
Sahel Vert : imaginer/conceptualiser - mettre en oeuvre/réaliser - faire
le point/évaluer - faire vivre/pérenniser d'une durée de
12 mois avec un séjour de quatre à huit semaines au Gabon ou au
Mali accueillis et accompagnés par leur « homologue ». Les
documents d'évaluation et de restitution, des dixhuit
expériences, la dixneuvième est en cours d'élaboration,
laissent apparaître très clairement une volonté de partir
des émotions pour imaginer un « autre possible ». Hormis les
réflexions constantes sur l'injustice de cette disparité
monstrueuse entre des êtres humains en termes de garantie alimentaire -
d'accès aux services de santé, de formations de perspective
d'amélioration durablement des conditions de vie - une question
récurrente chargée d'émotion porte sur l'appartenance
à une humanité auteur de ces injustices. Plus que de s'interroger
sur les moyens à mettre en place pour venir panser les plaies dans une
volonté de réparation, les questions portent sur les
comportements individuels et collectifs du quotidien, sur la possibilité
de coproduire un système alternatif au système dominant et
dominé hors des utopies.
« La question pour une démarche exploratoire
»
Cette constante émotionnelle majoritaire de l'ensemble
des participants, exacerbée par les liens affectifs établis entre
des individus de culture et d'origine différentes affirmant leur
appartenance à une humanité indivisible,
caractérisée par une lourde charge émotionnelle aux
moments des séparations et des témoignages, peut trouver son
origine dans les processus relationnels.
« Quels sont les processus relationnels permettant
à des personnes d'origine et de
culture différentes d'imaginer et de conceptualiser un
projet solidaire? »
2. Le déroulement de la recherche : l'approche
méthodologique
Cette question est le point de départ de la recherche
en orientant le champ exploratoire théorique pour identifier le champ
conceptuel.
Depuis septembre 2005 l'association Sahel Vert
bénéficie d'une démarche d'accompagnement à un
appui au repositionnement stratégique guidé par un cabinet
d'ingénierie sociale dans le cadre du Dispositif Local d'Accompagnement,
proposé par la Direction Départementale du Travail et de la
Formation Professionnelle sous l'égide d'Alsace Active.
Il apparaît de ce travail, d'une part, des points forts
du projet associatif et des pistes d'amélioration classées en
trois axes pour un repositionnement stratégique. Ce repositionnement
stratégique demande une recherche objective du contexte de la
solidarité internationale, des éléments qui la
constituent, la déterminent et l'orientent. Cette recherche objective du
contexte de la solidarité internationale contribue à
définir la problématique.
Cette problématique révèle des enjeux
entre le contexte objectif de la solidarité internationale et le
repositionnement stratégique de l'association Sahel Vert qui permettent
d'élaborer l'hypothèse.
Le cadre contextuel en référence aux concepts
abordés nous permet une grille de lecture objective pour vérifier
la pertinence de l'hypothèse et de la contre hypothèse.
L'exploration subjective offre une grille de lecture où l'affectif
à sa part d'implication et d'influence sur la vérification de la
pertinence de l'hypothèse et de la contre hypothèse.
3. Définition de la
problématique
Les éléments qui apparaissent très
fortement au cours de l'analyse des données permettent d'élaborer
la problématique prenant en considération les enjeux de la
structure associative dans sa caractéristique d'association militante de
solidarité internationale et le mode relationnel entre les personnes
à l'intérieur de la structure empruntes d'ambivalence et
d'altérité, concepts en référence au contexte :
en quoi la caractéristique d'association militante de
solidarité internationale engendretelle
une relation d'altérité ou de dominant à
dominé ?
4.
Les enjeux
Dans une mondialisation par rapport au modèle dominant
libéral, l'enjeu pour les démocraties est de garantir en
même temps l'égalité des droits et le respect de la
différence dans des Etats nations engagés dans un processus
postcolonial, dans une démarche de déconcentration et de
décentralisation et devant gérer des sociétés
traversées par les inégalités croissantes et où
« le vivre ensemble » pousse au débat du multiculturalisme.
Le mouvement associatif dans le champ de la solidarité
en général, plus précisément dans le champ de la
solidarité internationale créée en son sein un lieu
où le débat démocratique se doit, par leurs
capacités d'analyse spécifique des situations et des contextes -
d'évaluation et d'autoévaluation des dispositifs mis en
oeuvre.
Les enjeux pour l'association Sahel Vert sont de
déterminer objectivement son ancrage dans le champ de la
solidarité internationale au risque d'une division de l'association en
deux identités distinctes Mali - France; de se positionner par rapport
aux politiques nationales et aux institutions internationales pour ne pas se
laisser enfermer dans des à priori implicites et contribuer au
débat sur le multiculturalisme.
5. L'hypothèse et la contre
hypothèse
Nous pouvons émettre l'hypothèse que le
mouvement associatif de solidarité, plus précisément de
solidarité internationale force à une relation
d'altérité entre les personnes coproductrices de l'action
associative.
La contre hypothèse se situe dans l'idée que le
mouvement associatif de solidarité, plus précisément de
solidarité internationale maintient et renforce une relation de dominant
à dominé entre les personnes coproductrices de l'action
associative.
III. Conclusion
Ce tableau récapitulatif des éléments
contextuels et conceptuels, nous permet d'introduire l'objet d'étude, en
passant par les conséquences et les besoins repérés.
|
1. Les éléments contextuels
2. Les éléments conceptuels
Nos sociétés construisent nos
représentations identitaires et
d'altérité sous l'idéologie du dominant dominé en
minorant l'Autre tout en lui reconnaissant la fonction du
révélateur de l'altérité par une « exhibition
».
De cette « exhibition» nos sociétés
sont empruntes d'un processus post colonial établissant de nouvelles
règles qui font évoluer les représentations de soi et de
l'Autre.
Une nouvelle vision du monde, sous le prisme de la
mondialisation, du développement durable, d'Internet - dans un
système dominant néo libéral.
Un système dominant contribuant aux situations
d'insécurité sociale qui demande une régulation sociale
prenant en compte l'urgence sociale et analysant leurs raisons pour faire
évoluer les sociétés aux bénéfices de
l'être humain et son environnement.
Une volonté d'engagement issue des émotions et
engendrant un processus qui met en interaction les liens sociaux et l'attitude
qui construit les raisons de l'engagement.
Ces nouvelles règles font évoluer les
représentations de soi et de l'Autre, trouvant ses fondements dans les
évolutions relationnelles entre l'identité et
l'altérité.
L'altérité est un processus mettant en jeu des
mécanismes qui permettent de reconnaître l'Autre dans sa
différence. Elle est une valeur en soi car par son processus elle place
l'homme et la femme tels qu'ils sont comme premiers sujets de droit.
Le sentiment ambivalent, observé auprès de tout
groupe humain, par l'expression simultanée de réaffirmer la
fidélité à l'identité collective protectrice et
d'aller voir de l'autre côté de la clôture du voisin «
différent».
Le triangle « ethnicisé »
Le débat sur le multiculturalisme de nos
sociétés contemporaines oppose de prime abord deux positions
à propos des normes réglementant la rencontre entre «
identité » et « altérité » et les processus
qui découlent de cette rencontre.
Le contexte sociétal se complexifie et l'enjeu du vivre
ensemble est de trouver une médiane transformant ce segment de deux
points diamétralement opposés en un
41
triangle.
Les conséquences
Une accélération de la circulation dans le monde
des références culturelles - littéraires - artistiques -
le sixième art tout présentement « Indigène » se
saisissent du débat directement ou indirectement du multiculturalisme et
concrétise le décentrement culturel.
Ce décentrement favorise une diffusion à travers
le monde d'une double perspective de transformation critique, l'une
défiant le canon occidental, l'autre démontrant les
systèmes de valeurs des cultures dites traditionnelles.
La société française inscrite dans ce
processus postcolonial, découvre une nouvelle situation en constatant la
création des groupes des « descendants » et des «
héritiers » d'épisodes d'une histoire commune. Ces groupes
cherchent à revenir sur la généalogie de cette histoire
pour redonner une signification à leurs origines, un sens à leur
présence au sein de la nation française.
Une nation qui doit se construire sur trois pieds : l'Etat -
la société civile - l'individu, avec une redistribution des
fonctions et rôles de chacun d'entre eux sous le prisme de la
mondialisation, du développement durable, d'Internet.
|
Les besoins
Pour aborder une situation qui lui est nouvelle, l'Etat a
besoin de se réformer pour garantir les fondements républicains,
sa mission de maintien de la paix sociale en veillant, entre autre, sur une
égalité de chances entre les citoyens, en prenant en compte les
besoins spécifiques et d'organiser la régulation sociale.
Les associations de solidarité internationale,
éléments de la société civile, ont besoin de
redéfinir leurs fonctions dans un système mondialisé pour
tenir un rôle de régulateur social en conceptualisant,
réalisant et évaluant des projets actions aux
bénéfices du mieux vivre ensemble, dans un triangle
où le débat sur le multiculturalisme se produit,
fédérant du lien social.
L'individu est inscrit dans ses contingences Identitaire -
Altérité soumises à l'Ambivalence. C'est par la
conjugaison de ces éléments et en abordant l'Autre, que se
coproduit du lien social.
|
L'objet de la recherche doit être
représentatif des interactions entre des éléments
contextuels et conceptuels, leurs conséquences et les
besoins
identifiés.
La création d'une association de solidarité
internationale engendre un « débat action» créateur de
lien social mettant en jeu l'identité et l'altérité et
portant l'intention de participer aux évolutions de nos
sociétés.
|
2EME CHAPITRE
PRAGMATIQUE
«dans son lien
entre
la théorie et l'action»
44
I. UNE DEMARCHE EXPLORATOIRE : un contexte
subjectif
1. La genèse du projet
Sahel Vert est une association privée de droit local,
Alsace Lorraine13, inscrite au Tribunal d'Instance de Mulhouse
depuis le 19 Août 1991.
L'association à but non lucratif, sans connotation
politique ni confessionnelle, a pour objectif d'apporter son concours, par tous
les moyens appropriés, aux actions de prévention, d'insertion et
de solidarité menées localement et en faveur des pays dits «
en voie de développement », de créer des liens
d'amitié et d'échange entre les personnes qui partagent ces
idées et participent à ces actions, et de mener ces projets dans
le cadre du "développement durable".
Une rencontre
De 1991 à 1995, des projets de développement
sont réalisés. Ils sont le fruit de mises en commun des
compétences des artisans maliens et français : leurs savoirfaire
sont mis à la disposition des besoins de la population du
Fakala14.
Le matériel pour les différentes
réalisations de développement est en partie acheminé par
voie routière depuis Mulhouse via l'Espagne, le Maroc, la Mauritanie.
Un temps de concertation
Dès 1995, après une période de
réflexion et d'évaluation des actions de développement, en
concertation avec les partenaires maliens, une nouvelle orientation est prise
en définissant les axes de travail vers des projets de
solidarité. Les projets de solidarité sont à travers les
actes techniques, supports et moyens de rencontre de l'Autre avant tout. Au
cours de l'été de cette même année, un groupe de
onze adolescents et jeunes adultes venant de France ont participé avec
leurs homologues maliens à la construction d'un centre scolaire. Les
autorités maliennes compétentes valident les orientations
prises.
13 Voir annexe 1
14 Communauté de Communes Rurales chef lieu
Sofara, cercle de Djenné, région de Mopti au Mali
Un ancrage
En 1998, la Commune Rurale du Fakala, met à disposition
de l'association Sahel Vert, un terrain d'un hectare pour la construction d'un
Centre de Séjours Spécialisés « An Ka Ta
N'Gnéfé15 », ayant pour objet, d'être un
lieu d'accueil et d'hébergement pour des personnes souhaitant
développer et mettre en oeuvre à travers des projets de
solidarité, des actions de prévention, d'insertion et de
solidarité.
Une orientation déterminante
Le 14 octobre 2004, le conseil municipal du Fakala
définit le Centre de Séjours Spécialisés comme un
Centre Éducatif ayant une capacité d'hébergement de seize
personnes. La gestion, administrative et pédagogique, est confiée
à l'association Sahel Vert.
Le centre a pour objet d'être un lieu d'habitation
principale pour une famille, accueillant et hébergeant quatre
élèves tout au long de l'année pour favoriser leur
scolarité et éducation.
Il est aussi un lieu d'accueil et d'hébergement pour
des groupes d'adolescents et jeunes adultes venant de France pour participer
à des séjours de solidarité support de projets
éducatifs.
Il peut aussi être le lieu de rencontres
institutionnelles lors de colloques ou séminaires dans le cadre de
projet de développement du territoire ou de manifestations
exceptionnelles en fonction des disponibilités.
L'idée fait son chemin du Sud vers le
Nord
Une nécessité d'ancrage en France
Forte des expériences et des réalisations au
Mali, l'association développe ses activités en France. Une
partie des bénévoles reprend le chemin de l'école dans
le domaine de l'action sociale dans un réel souci d'acquisition de
connaissance et de
15 « Allons de l'avant » en bambara
compétence. En six ans, sept personnes obtiennent une
qualification dans le champ social monitorat technique éducateur
technique spécialisé - licence en sociologie. Pendant deux ans,
avec les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, un projet
pédagogique répondant au cahier des charges d'un Centre Educatif
Renforcé est imaginé et conceptualisé avec « un avis
très favorable » de la part de l'administration régionale de
la Protection Judiciaire de la Jeunesse validé en Commission Nationale
de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, en Commission Régionale des
Ouvrages Sanitaire et Social.
Un site en pleine forêt
Dès 2002, les Mines de Potasse d'Alsace mettent
à disposition de l'association un site d'1,4 hectare, « La
Dynamitière16 », sur le ban communal de Wittenheim, au
milieu de la forêt du Nonnenbruch suite à l'avis favorable des
onze maires de la Communauté de Communes du Bassin Potassique.
L'association crée le Pôle Éducatif ayant comme lieu
d'application le Centre An Ka Ta N'Gnéfé au Mali, la
Dynamitière en France et le chemin entre ces deux sites via l'Espagne,
le Maroc et la Mauritanie. Le Conseil d'Administration se structure et
développe une approche stratégique pour entreprendre le processus
de professionnalisation avec à terme la création d'emplois. Il
nomme un délégué général qui a la charge de
coordonner l'ensemble des actions de l'association.
16 Annexe N° 2
L'expression des initiatives
Dans le cadre de ce Pôle, de nombreuses actions multi
partenariales de solidarité locale et internationale sont
imaginées, conceptualisées comme supports d'accompagnements
éducatifs et de mobilisation pour la construction de parcours
personnalisé répondant aux besoins spécifiques.
Le public bénéficiaire se compose de personnes
concernées dans les champs de la prévention, de l'insertion et de
la solidarité, en rupture avec la loi, en processus de
désaffiliation ou en volonté de construire un parcours
professionnel et/ou de formation, ainsi que leurs familles.
Fin 2003 le public dans un principe de coproduction de
service, répondant à un besoin exprimé et analysé,
met en place un Relais de la Banque Alimentaire. De cette dynamique et au vu du
potentiel du site de la « Dynamitière » des initiatives sont
prises et réalisées.
Création du Pôle d'Initiatives
Courant 2004, divers ateliers solidaires sont
créés ;leur évaluation met en évidence une
diversité d'actions complémentaires aux objectifs du Pôle
Educatif. Les premiers contrats salariés en France sont signés.
Lors de l'Assemblée Générale le 19 mars 2005,
l'association reconnaît la création d'un Pôle d'Initiatives
en complément du Pôle Éducatif.
D'importante production
Dans le cadre de ce Pôle d'Initiatives, neuf ateliers
solidaires sont créés avec et pour des personnes allocataires des
minima sociaux et mise en place de parcours individualisés pour
l'accompagnement à la création de micro entreprise ou de projet
associatif créateur d'emploi. L'évaluation des activités
au Centre An Ka Ta N'Gnéfé laisse apparaître une dynamique
due aux initiatives - l'origine même de la construction du centre -
l'accueil de personnes en très grande difficulté sociale et/ou
économique - l'identification des difficultés recherche de
solution adaptée création d'un comité de gestion pour le
développement du Centre - démarche administrative pour la
création d'un centre éducatif - obtention d'autorisation de
travailler au Mali - nomination d'un référent de
la part de l'Etat malien.
Les premiers salariés
Aujourd'hui, toutes les actions sont animées par 4
salariés à temps plein, 5 en contrat d'insertion et par 47
bénévoles. Le Conseil d'Administration omniprésent est
composé de quatorze membres.
En juin 2005, la Direction Départementale de l'Emploi
et de la Formation Professionnelle propose à l'association de
bénéficier du Dispositif Local d'Accompagnement17. Ce
travail a pour objet une démarche de structuration pour un
repositionnement stratégique de l'association.
Des perspectives ambitieuses
La démarche de professionnalisation et
d'institutionnalisation de l'association Sahel Vert ouvre des perspectives en
terme d'orientation et de qualité de services pour et avec le public
cible et demande aux acteurs bénévoles et salariés de
repenser leur fonction et rôle par rapport à des
compétences professionnelles. En analysant le développement de
l'association Sahel Vert par rapport aux processus de professionnalisation et
d'institutionnalisation de mouvement associatif de solidarité
internationale, nous tentons d'obtenir des éléments pour
vérifier les hypothèses.
2. Une implication déterminée d'un
collectif de travail
Depuis la création de l'association en 1991, son
histoire est jalonnée d'aventures humaines et de défis
techniques. Il y a des actions qui ont permis, par leur évaluation, des
prises de conscience de compétences insoupçonnées.
Une action collective déterminante
En 1995 l'association Sahel Vert s'associe à une action
qui consiste à la construction d'un centre scolaire dans un village
malien. Village natal d'un ressortissant français d'origine malienne,
retraité de l'industrie automobile, qui s'est promis de tout faire pour
« offrir » à son village un centre scolaire,
personnage d'une grande générosité et d'une très
grande implication dans nombre
17 Voir annexe N° 3
d'associations.
Une aventure durant deux ans, un comité de suivi de
l'action est créé, le projet est écrit incluant la
réalisation et la pérennisation - l'état des lieux des
forces et des faiblesses au Mali comme en France - les objectifs
opérationnels - un échéancier de réalisation et
d'évaluation est établi. Ce projet s'inscrit dans une dynamique
de relation de coopération entre la commune de Sofara au Mali et la
ville de Mulhouse 18 en France. En octobre 1996 l'école ouvre
ses portes.
Une coproduction efficace
Ce travail d'équipe de personnes de culture
différente - engagées dans une même action - le constat du
potentiel technique - les ressources humaines en terme de force de travail
collective et individuelle - la capacité d'accueillir l'Autre - le bilan
de l'action de construction du centre scolaire permettent d'imaginer d'autres
possibles.
Le fruit d'une dynamique
La création du Pôle Éducatif - Pôle
d'Initiatives est issue de cette dynamique collective et de circonstances
faites d'opportunité et de contrecoup. Les membres de l'association
trouvent dans cette aventure humaine la possibilité d'entreprendre et de
participer à une action qui bénéficie directement aux
acteurs. Les circonstances, induites par la dynamique de ce collectif de
travail, font que quelques personnes consacrent l'ensemble de leur temps et une
partie de leurs économies. Choix réfléchi d'une ligne de
vie, ces personnes s'engagent de manière déterminée,
pouvant paraître excessive, donc suspect dans le sens d'un
intérêt démesuré, tout en gardant le cadre
associatif comme cadre juridique.
Une appropriation mise à distance
Le danger d'une forte appropriation de l'objet de
création par ce collectif de travail est réel, d'autant qu'une
partie de ce collectif a créé son propre emploi au sein de la
structure. Issues pour une grande majorité du milieu industriel, quatre
personnes faisant parties de ce collectif de travail, participent
régulièrement à des temps de réflexion et de
formation initiale ou continue dans le champ de l'action sociale.
18 qui a évolué depuis vers un statut de
« jumelage » en janvier 2003
Aujourd'hui elles sont toutes diplômées dans le
domaine social. Nous visons l'émergence d'une équipe de direction
légitimée par les compétences professionnelles dansles
domaines éducatif, administratif et technique souhaitant tendre vers une
hiérarchie de coordination.
3. La démarche de mise à
distance
En repérant les éléments subjectifs d'une
implication déterminée au sein de
l'association Sahel Vert en référence aux
éléments constitutifs de l'engagement pour « un autre
lointain » issus d'une approche théorique contextuelle objective
entre dans un processus de mise à distance nécessaire de l'objet
coproduit. L'énoncé
autobiographique19, aussi synthétique
soitil, permet une inscription de cette implication
déterminée dans un processus d'adhésion commun au
genre humain.
La professionnalisation
|
l'association Sahel Vert
|
Éléments contextuels de la professionnalisation
|
|
prend en considération:
cet élément sans en faire un objectif, mais un
élément d'évaluation pour mesurer les effets induits de
son action
|
Professionnaliser pour maximiser leur influence par rapport
à la sphère politique.
|
|
répond aux besoins de faire face
à l'évolution et aux spécificités de l'association
:
aux questions de culture et d'identité dans les
sociétés malienne et française à travers les
actions menées
à l'évolution des actions de solidarité
coproduites dans un processus d'échange de compétence dans les
domaines des savoirs être et faire.
|
A travers les minorités actives, les
questions de culture et d'identité, la
société change et s'autoproduit.
La coopération évolue vers des actions coproduites
et non de substitution, avec une approche méthodologique de
projet/action qui demande de repenser la place du « militantisme » et
de la compétence professionnelle requise.
|
|
|
|
52
|
19 Annexe N° 4
|
a pour objectifs :
la pérennisation de l'association en la structurant pour
repérer et mieux gérer les opportunités et les
contraintes
favoriser son développent institutionnel
La pérennité des organisations est directement
liée à leur structuration et à leur capacité
à gérer les opportunités et les contraintes.
L'institutionnalisation
|
|
l'association Sahel Vert
|
Éléments contextuels
de l'institutionnalisation
|
|
Tend à s'imposer :
comme un des acteurs de la régulation sociale en
émargeant dans les dispositifs existants de prévention -
d'insertion de solidarité sur les territoires du Pays de la
région mulhousienne et sur le territoire du Fakala.
|
L'institutionnalisation de la solidarité internationale
réfère à la capacité des organisations de la
société civile à s'imposer comme acteurs légitimes
de la régulation sociale.
|
|
s'est dotée :
d'un Pôle Éducatif apportant une réponse
atténuant les effets d'un système et développant un lieu
d'expérimentation des lignes de force du Développement Durable
|
Les organisations doivent dépasser la prestation de
certains services atténuant les effets d'un système, en portant
la réflexion sur les causes de la pauvreté et une critique
objective porteuse d'éléments constitutifs à un autre
ordre social. (écologie sociale)
|
|
s'est dotée :
d'un Pôle d'Iniatives, favorise la liberté
d'entreprendre des actions de solidarité en répondant à
l'expression d'une volonté individuelle en faveur du collectif.
|
Le mouvement associatif est porteur de la mise en oeuvre de la
liberté d'association et de la liberté d'expression.
|
|
|
54
|
construit :
un référentiel pour analyser les dispositifs mis
en oeuvre,
un référentiel pour une démarche
d'autoévaluation de parcours personnel des bénéficiaires
acteurs
pour fonder ses propositions et sa méthode
d'intervention.
Les principes de durabilité, d'égalité, de
citoyenneté et de solidarité permettent aux associations de
solidarité internationale de construire leur analyse spécifique
des situations et des contextes, de définir leurs positions par rapport
aux politiques nationales et aux institutions internationales, d'avancer leurs
critères d'évaluation pour ne pas se laisser enfermer dans des
à priori implicites, de fonder leurs propositions et leurs
méthodes d'intervention.
L'énoncé autobiographique ... d'une sourde
révolte ... à une envie d'agir ... Les liens
sociaux : ressources les plus structurantes d'un point de
vu de la socialisation à l'engagement pour « l'autre lointain
».
Les ressources culturelles et cognitives
: ressources principales qu'en à l'attitude du
sujet par rapport à la problématique des pays dits en voie de
développement.
Éléments biographiques
|
Éléments théoriques
|
|
Ces liens se construisent dans les lieux de socialisations :
|
... une période d'adolescence où
|
|
l'espace de contestation et d'opposition
|
Le milieu familial
|
est contenu par l'action ...
|
|
. ... l'engagement prend visage ...
|
Le milieu social d'origine
|
... l'espace familial - l'espace associatif
|
|
des lieux de confrontation ...
|
Les milieux scolaire et extra scolaire
|
... une décennie comme mineur de
|
|
fond...
|
Le milieu professionnel.
|
... une lutte sociale légitime dans le
|
|
microcosme des mineurs ...
|
|
Le lien à l'Autre est influencé par les ressources
spécifiques du sujet en fonction :
« Plus un individu détient des ressources
diversifiées et importantes, plus la probabilité de
développer des raisons d'adhésion est grande. Les raisons
d'adhésion doivent donc être recherchées dans le parcours
biographique des individus. Les Organisations, par l'intermédiaire de
leur politique de communication, n'influencent que très faiblement les
raisons d'adhésion de leurs futurs bénévoles,
coopérants ou employés. »20
20 Gregor Stangherlin, « Les Acteurs des ONG
L'engagement pour l'autre lointain », L'Harmattan 2005, Logiques
Politiques page 61
57
... il faut aller voir et ressentir sur place ...
... entre l'envie et la capacité de l'assumer...
... l'engagement doit être total...
... l'euphorie passe, l'expérience reste...
... les risques sont limités ... la base arrière
est là ...
|
d'une structure: d'opportunités et de
contraintes
organisationnelles et institutionnelles particulières
d'un ensemble
d'acteurs,
d'institutions et de
procédures de la coopération au
développement international.
|
... l'action masque les questions fondamentales ... ces
interrogations qui reviennent en force... ... enfermé dans l'agir pour
ne pas penser...
|
II. LE PROJET ACTION
1. Les entretiens exploratoires
Les entretiens exploratoires sont menés dans le cadre
du Dispositif Local d'Accompagnement par trois étudiants en France et
par les membres du comité de gestion21 du Centre An Ka Ta
N'Gnéfé au Mali.
Les principes d'intervention : Aide à la réflexion
et appui méthodologique Les acteurs
Cette intervention s'appuie sur une collaboration
étroite avec les responsables et coordinateurs des actions de
prévention, d'insertion et de solidarité de la structure
associative Sahel Vert qui constitue le groupe technique, qui est le
correspondant permanent de Saenger Ingénierie Sociale.
Saenger Ingénierie Sociale est un cabinet
d'étude, de conseil et de formation qui a été
créé en 1994 dans le but d'aider les responsables et les
professionnels de l'intervention sociale à faire face aux multiples
évolutions de leur environnement. Leurs contributions - travaux, apport
d'idées, analyses, observations, notes - sont garantes de la production
finale. En effet, il se positionne principalement en appui aux responsables
afin de les accompagner dans l'élaboration de ce projet.
Les modalités de communication
L'ensemble de la démarche est basé sur des
allersretours constants entre les responsables et le cabinet. Ces allersretours
ont pris la forme d'entretiens physiques ou téléphoniques
retranscrits, d'échanges de courriels.
Un travail participatif
L'ensemble des données produites est le fruit des
travaux réalisés en associant les rencontres des Comités
Technique et de Pilotage et le recueil spécifique de Saenger
Ingénierie Sociale auprès des acteurs de l'environnement. Une
réflexion autour des valeurs et des finalités de l'association,
et une structuration de l'activité de Sahel Vert, permettent un
diagnostic partagé de l'association, posé à partir des
21 Annexe N° 5
recueils de donnés des membres du Conseil
d'Administration, des bénévoles, des salariés, des usagers
des services et des acteurs locaux et institutionnels en France courant octobre
à novembre 2005 et au Mali courant janvier à avril 2006. Une
démarche en 3 étapes
Étape 1 : Identifier l'ensemble des
activités proposées par l'association, en Alsace et au Mali.
Accompagner les responsables dans la structuration de ces activités
compte tenu des valeurs de l'association et de sa philosophie
d'intervention.
Étape 2 : A partir d'un diagnostic
partagé de la structure, mettant en avant ses atouts, faiblesses, les
opportunités qu'elle peut saisir aujourd'hui pour assurer sa
pérennité et les risques qu'elle encourt, il s'agit d'identifier
les progrès à engager, en lien avec les attentes de
l'environnement à son égard, de proposer des pistes de
développement envisageables, de construire les stratégies
à mettre en oeuvre pour assurer sa pérennisation.
Étape 3 : Compte tenu des pistes
d'amélioration et de développement choisies par les responsables,
le cabinet accompagne l'association dans l'élaboration d'outils lui
permettant de structurer son activité, de la rendre plus visible
à l'extérieur et de lui redonner tout son sens auprès des
salariés et des bénévoles
Les différentes phases de
l'intervention
|
|
|
Étape 1
|
|
Recueil et analyse des données permettant de comprendre le
fonctionnement
|
|
Valeurs et finalités : Réflexion avec le groupe de
pilotage
|
|
Description de l'activité : Avec le groupe technique,
finalisation des outils et des
modalités de travail avec l'ensemble de l'équipe
|
|
Poursuite du travail autour de l'activité par
l'équipe de Sahel Vert
|
|
Structuration de l'activité : Réflexion en groupe
de pilotage
|
|
Élaboration des outils, préparation des rencontres,
Analyse des données recueillies et élaboration d'un document de
synthèse présentant l'activité de l'association
|
|
Étape 2
|
|
Recueil de données pour le diagnostic : Avec le groupe
technique, finalisation des outils (diagnostic interne, point de vue de
l'environnement et éventuellement des usagers) et des modalités
de travail avec l'ensemble de l'équipe
|
|
Poursuite du travail autour du diagnostic par l'équipe de
Sahel Vert
|
|
Élaboration du diagnostic : Avec le groupe technique,
analyse des données et réflexion autour de la présentation
des éléments de diagnostic
|
|
Poursuite du travail autour du diagnostic par l'équipe de
Sahel Vert
|
|
Partage du diagnostic et réflexion autour des pistes
d'amélioration et de
développement : En groupe de pilotage et
éventuellement avec l'ensemble de l'équipe des salariés
|
|
Poursuite du travail autour des pistes par l'équipe de
Sahel Vert
|
|
Finalisation des pistes d'amélioration et de
développement en Comité de pilotage
|
|
Élaboration des outils, préparation des rencontres,
Analyse des données recueillies, un document présentant les
principaux éléments de diagnostic et les grandes pistes
|
|
Étape 3
|
|
Mise à disposition d'un crédit temps pour
l'élaboration d'outils permettant la mise en oeuvre des axes
d'amélioration et de développement : Plan d'action, outil de
pilotage, gestion de projet, gestion budgétaire...
|
|
|
60
|
2. Le recueil de données et analyse
Diagnostic interne :
|
données :
administrateurs et des usagers en
K a Ta N'Gnéfé au Mali
d'établir un diagnostic interne :
|
Le comité technique a collecté les recueils de
auprès des salariés, des bénévoles, des France
auprès du comité de gestion du centre An
Cet ensemble de recueils de données a permis
|
Les points forts
|
Les points à améliorer
|
|
Des valeurs fortes partagées :
Solidarité -Tolérance Engagement Savoir faireLa
personne au coeur de son projet Acteur de son projet
|
Une assise financière qui n'est pas
assurée
|
|
Un CA soucieux d'assumer son rôle
|
Une faible visibilité à
l'extérieur
|
|
Des prestations originales et appréciées
L'accueil
Des activités originales
La rencontre d'une multiplicité de publics
|
Une association qui recherche ses marques
Une association qui se transforme
Un CA qui a subi des bouleversements Des écarts entre les
objectifs fixés et les résultats atteints
|
|
Une capacité à créer de la
convivialité
|
Une organisation faiblement structurée
|
|
Une équipe - professionnels et
bénévoles : Fortement impliquée
Une véritable équipe impliquée qui sait
se questionner sur ses pratiques Des méthodes d'intervention qui
semblent avoir fait leurs preuves
|
Des contraintes techniques qui peuvent être
pesantes au quotidien
|
|
Les opportunités
Les difficultés au sein des familles : possibilité
de projet familial
Un contexte socioéconomique : besoin croissant de
complément alimentaire Un contexte de forte judiciarisation
L'arrivée du service civil
|
|
|
61
|
Les menaces
La perte de financement Manque de visibilité et
lisibilité Entrer en concurrence avec d'autres organismes
Une équipe qui peut s'épuiser
|
Diagnostic externe :
|
collecté les recueils de données auprès de
la prévention - de l'insertion de la
N'Gnéfé au Mali a collecté les recueils lieu
de Sofara et du maire de Sofara. d'établir un diagnostic externe.
|
Le cabinet Saenger Ingénierie Sociale a d'acteurs de
l'environnement dans le champ solidarité en France.
Le comité de gestion du centre An K a Ta de
données auprès du souspréfet du chef Cet ensemble de
recueils de donnée a permis
|
Ce qui fonctionne bien
|
Ce qui doit être
amélioré
|
|
Un engagement militant fort
|
Un éloignement géographique défavorable
|
|
Une compétence éducative reconnue
|
Une association qui semble floue et peu rigoureuse
Une association difficile à cerner : actions au Mali et
en France trois champs d'intervention approche transversale de
différents publics
|
|
Une véritable prise en compte des personnes
|
Une faible connaissance des fonctionnements institutionnels en
France et au Mali
|
|
Des actions qui ont bien fonctionné
|
Une action qui manque parfois de professionnalisme
|
|
Une situation géographique avec un fort potentiel, un
ancrage local fort au Mali
|
Un ancrage sur le territoire qui n'est pas établi en
France.
|
|
Les opportunités
|
|
En France:
Les programmes de réussites éducatives Le
soutien de la DDTEFP pour le montage administratif de projets
La crise dans les banlieues peut offrir des opportunités
à l'association.
|
Au Mali:
Réforme de Justice : mise en place d'une juridiction pour
mineur
Volonté nationale de prise charge des mineurs
délinquants Création d'un Centre Éducatif
|
|
Les pistes de développement pour un repositionnement
stratégique
|
63
|
|
Les pistes de développement ont été
élaborées par le groupe de pilotage à partir d'un
état des lieux et des diagnostics interne et externe. Le groupe de
pilotage s'est attaché à identifier les grands axes
d'amélioration et d'innovation ainsi que les actions permettant de
concrétiser ces axes. C'est ainsi que trois grands axes ont
été mis à jour.
2008
2006
2007
Programme
3. Les axes de travail et planification Trois
grands axes sont établis.
AXE 1 : Une offre de prestations adaptées et
innovantes
Actions
|
Méthode
|
Objectifs visés
|
ACTION 1 :
Mener une réflexion sur la poursuite ou non des actions
engagées
|
A partir de la structuration de l'activité engagée
dans le cadre du DLA, identifier: ce qui constitue le coeur de
l'activité de l'association
les activités qu'il faut poursuivre
les activités qu'il faut arrêter ou faire
évoluer
|
Avoir une offre d'activités innovantes qui soit
adaptée à la réalité des besoins des publics
ciblés, aux attentes des institutions qui financent les actions et en
accord avec les valeurs et les ambitions de l'association
|
ACTION 2 :
Mener une réflexion autour de la création de
nouvelles activités
|
Compte tenu des opportunités, des compétences
disponibles en interne et des choix associatifs, identifier de nouvelles
actions à mettre en oeuvre
|
ACTION 3 :
Élaborer et mettre en oeuvre un projet associatif
|
A partir du diagnostic posé dans le DLA et du travail de
diagnostic mené au Mali, élaborer un projet pour l'association
Sahel Vert.
|
ACTION 4 :
Finaliser et engager un projet de restructuration des locaux de
SV
|
Élaborer un projet de construction d'un hall
d'activité en s'appuyant, autant que possible, sur les principes du
développement durable.
|
Avoir un équipement à la hauteur des ambitions
de l'association
|
Action 1 : Mener une réflexion sur les
activités existantes
Action 2 : Mener une réflexion autour de
nouvelles activités
Action 3 : Elaborer et mettre en oeuvre un
projet associatif
Action 4 : Finaliser et engager un projet de
restructuration des locaux de SV
Mettre en oeuvre le projet associatif
Elaborer le projet
Finaliser le projet et trouver d'éventuels financements
Engager les travaux
65
AXE 2 : Une organisation au service des buts de
l'association
|
Actions
|
Méthode
|
Objectifs visés
|
ACTION 5 :
Élaborer des outils de gestion des
ressources humaines
|
Après une réflexion avec chacun des salariés
sur son rôle au sein de l'association, et les tâches qu'il a
à réaliser :
Construire des fiches de poste
Élaborer un organigramme
|
Identifier les rôles et fonctions de chacun dans
l'organisation. Formaliser ces rôles et fonctions
|
ACTION 6 :
Élaborer des outils de suivi de la gestion
financière de l'association
|
Engager une réflexion autour des éléments
financiers à rendre plus lisibles
Identifier les indicateurs pertinents (prix de journée,
coût d'un intervenant...)
Élaborer et tester les tableaux de bords
adéquats Structurer l'utilisation de tableaux de bords pour
améliorer la lisibilité financière
|
Avoir une lecture des coûts de fonctionnement d'une
action.
Avoir une meilleure maîtrise du budget et des
financements.
|
ACTION 7 :
Redéfinir les missions et les rôles des
« instances
associative relais »
|
En conseil d'administration,
Faire le point sur les instances associatives statutaires et
celles non statutaires, sur leur fonctionnement, leur intérêt pour
l'association Ne conserver que les instances dont le fonctionnement apporte un
plus à l'association.
|
Clarifier et optimiser le fonctionnement de la vie associative
|
ACTION 8 :
Élaborer une charte des bénévoles
|
Engager une réflexion avec les bénévoles
autour de leur place au sein de l'association, autour du cadre de leur action,
des limites... et autour des engagements de l'association à leur
égard. Élaborer collectivement une charte des
bénévoles La diffuser auprès des
bénévoles
|
Situer et formaliser l'intervention des bénévoles
de l'association.
|
66
|
ACTION 9 :
Organiser une rencontre conviviale entre bénévoles,
administrateurs et salariés
|
Réfléchir aux modalités que peut prendre
cette rencontre : convivialité, échanges et réflexion
collective
Mettre en place cette rencontre 2 fois par an
|
Permettre l'enrichissement des réflexions de l'association
sur ses projets.
Favoriser la cohésion au sein de l'ensemble de
l'équipe de l'association.
|
|
|
|
|
Programme
|
2006
|
2007
|
2008
|
Action 5 : Élaborer des outils de gestion
des ressources humaines
|
|
|
Réflexion avec les salariés
|
|
Construction de fiches de postes, d'un organigramme...
|
|
|
|
Action 6 : Élaborer des outils de suivi
de la gestion financière de l'association
|
|
|
Réflexion sur les aspects financiers à rendre
lisible
|
|
Identification des indicateurs pertinents
|
|
|
|
Élaboration, test et généralisation de
tableaux de bord
|
|
|
|
Action 7 : Redéfinir les missions et les
rôles des « instances associative relais »
|
|
|
Engager une réflexion et poser des choix
|
|
Action 8 : Élaborer une charte des
bénévoles
|
|
|
Engager une réflexion avec les bénévoles
|
|
Élaborer et diffuser une charte
|
|
|
|
Action 9 : Organiser une rencontre conviviale
|
|
|
Réfléchir aux modalités d'organisation de la
journée
|
|
Mettre en place cette rencontre
|
|
|
|
68
|
AXE 3 : Une association mieux vue, mieux connue et mieux
perçue
Actions
|
Méthode
|
Objectifs visés
|
ACTION 10 :
Créer un site Web Créer et diffuser une
plaquette
d'information
|
Finaliser la structuration des activités de
l'association
Réaliser un site Web
Réaliser une maquette de la plaquette Faire appel à
des professionnels pour la mise en forme de la plaquette
Impression et diffusion
|
Présenter l'association et ses actions de façon
simple et attractive
Pouvoir apporter une réponse simple et rapide aux
personnes
qui demandent à connaître l'association
Institutionnaliser les actions
Faire connaître plus largement l'association
|
ACTION 11 : Organiser une journée
portes ouvertes
|
Identifier les personnes à inviter
Structurer la journée portes ouvertes : ce que l'on
veut montrer, qui est mobilisé... Proposer des ateliers de
découverte...
|
Mieux faire connaître l'association en montrant
concrètement ses locaux, ses activités, ...
|
ACTION 12 : Contractualiser les relations avec
les partenaires
|
Identifier les acteurs avec lesquels une relation partenariale
est engagée Entamer une négociation avec eux autour des attentes
réciproques, des objectifs, des outils d'évaluation de l'atteinte
des objectifs
Contractualiser la relation dans le cadre d'une convention.
|
Formaliser les relations avec les différents
partenaires
Cadrer de façon plus précise les actions
réalisées et les résultats attendus.
|
ACTION 13 :
Inviter les partenaires sur le site
|
Organiser des visites sur site pour les principaux partenaires ou
acteurs institutionnels
|
Permettre aux partenaires de mieux comprendre
l'activité de l'association et ses potentiels
|
Programme
|
2006
|
2007
|
2008
|
Action 10 : Créer et diffuser une
plaquette d'information
|
Finaliser la structuration de l'activité
|
|
|
|
Faire appel à un professionnel pour la mise en forme
|
|
|
|
Imprimer et diffuser la plaquette
|
|
|
|
Action 11 : Organiser une journée portes
ouvertes
|
Préparer la journée
|
|
|
|
Réaliser la journée
|
|
|
|
Action 12 : Contractualiser les relations avec
les partenaires
|
Engager une négociation
|
|
|
|
Contractualiser la relation
|
|
|
|
Action 13 : Inviter les partenaires sur le
site
|
Organiser des visites du site
70
4. Les pistes identifiées pour un positionnement
stratégique
Le Conseil d'Administration suite à la validation des
axes de développement décrits au chapitre
précédent, a décidé de créer un bureau
élargi ayant la possibilité de faire appel à des personnes
physiques ayant des compétences spécifiques. Ce bureau
élargi se réuni chaque dernier lundi du mois et se compose de
quatre commissions :
Commission éducative
Commission technique
Commission administrative
Commission de communication
Constat : Si la commission technique axée sur le
projet de restructuration de l'équipement a réussi, tant bien que
mal à fonctionner, les autres ont rencontré des
difficultés. Face à ce constat, plusieurs décisions ont
été prises:
Définir les actions du projet qui vont servir de base
à la réflexion aux quatre commissions :
La commission technique se penche uniquement sur :
ü Action 4 : Finaliser et engager un projet de
restructuration des locaux
La commission éducative se penche sur:
ü Action 1 : Mener une réflexion sur la poursuite ou
non des actions engagées
ü Action 2 : Mener une réflexion autour de la
création de nouvelles activités ü Action 8 : Élaborer
une charte des bénévoles
ü Action 9 : Coorganiser des rencontres entre les
bénévoles et les salariés
La commission administrative se penche sur:
ü Action 3 : Coordonne la mise en oeuvre du projet
associatif dans la conceptualisation
ü Action 5 : Élaborer des outils de gestion des
ressources humaines ü Action 6 : Élaborer des outils de suivi de
gestion financière
ü Action 7 : Préparation par les professionnels des
commissions, des outils
de réflexion
ü Action 11: Organiser une journée
portes ouvertes
ü Action 12 : Contractualiser les relations avec les
partenaires ü Action 13 : Inviter les partenaires sur le site
La commission de communication se penche sur :
ü Action 10 : Créer un site Web Créer et
diffuser une plaquette d'information
Systématiser les invitations écrites aux
commissions avec ordre du jour, les objectifs de la rencontre, l'envoi de
documents et de questions permettant aux participants de préparer la
rencontre.
Élaboration systématique de comptes rendus
simples, sur une page, indiquant : les présences, la thématique
abordée, les décisions prises, les personnes responsables de la
mise en oeuvre et du suivi des décisions.
La diffusion du compte rendu de la réunion doit
être réalisée dans un délai de quatre jours et
peutêtre modifié pendant une période de huit jours
après réception par les membres du Conseil d'Administration. Au
delà de ce délai, les décisions prises peuvent être
engagées si aucune remarque n'est faite.
Chaque commission a pour mission d'apporter des
éléments de réponse ou de cadrage pour la mise en oeuvre
des actions, mais pas nécessairement de mettre en oeuvre totalement
l'action en question.
Évaluation du Projet
Un outil d'évaluation de chaque action
Un outil d'évaluation de chaque axe.
L'évaluation fait partie intégrante de l'action,
l'association doit s'approprier ses
outils en définissant pour chaque action les
critères et indicateurs qui lui permet de réaliser
l'évaluation.
Qu'estce que l'évaluation ?
Évaluer consiste à :
? produire un jugement de valeur sur des faits ? en les
mesurant par rapport à un référentiel ? en utilisant une
démarche rationnelle
L'évaluation est :
? Une étape intégrante de l'action, construite et
méthodique
? Qui nécessite du temps et du recul, de la
sérénité et l'absence d'opinion pré
établie
Les 3 enjeux de l'évaluation :
Le contrôle
? Pour analyser, interpréter ce qui se passe. Donner du
sens à l'action.
La décision
? Continuer ou arrêter
? Permettre à ce qui finance d'avoir une visibilité
de l'action ? ElAvoir des outils et des repères
Les progrès
? Pour améliorer : évoluer, transformer,
réajuster les axes de travail ? Mesurer les écarts entre le
projet et l'action
Évaluer un projet c'est ... :
Rechercher si :
? Les moyens mobilisés (humains, financiers,
matériels, ...)
? La manière de faire (modalités d'intervention,
d'organisation, de coordination) sont en adéquation avec les buts.
Permettent de :
? réaliser les actions prévues
? atteindre les axes de développement fixés
Les 4 étapes d'une démarche d'évaluation du
projet
1. Formaliser un référentiel
Un référentiel c'est un document:
? qui regroupe des critères objectivement mesurables
? Partagées par les personnes concernées par
l'action (professionnels, usagers, bénévoles)
? Utile pour porter un regard sur l'action
? qui est propre à chaque association et à chaque
action
2. Choisir des critères et des indicateurs
Un critère est :
? Révélateur de la situation vécue et des
changements obtenus,
? Partagés et compréhensibles par tous : Public,
institution, financeurs
El
Se poser des questions:
? Compte tenu de l'objectif que je veux atteindre, à quoi
verraisje qu'il est atteint ?
? Certains critères ne se prêtent pas facilement au
recueil : indicateurs
Un indicateur c'est :
? Un indice, un signe
? Il témoigne d'un phénomène que l'on ne
peut saisir directement
El
Deux niveaux de traduction possibles
? Quantitatif : des chiffres
? Qualitatifs : souvent des comportements observables.
3. Recueillir des informations
Il s'agit
? De recourir à un processus formel
? qui permet d'obtenir des informations
? à propos du critère d'évaluation
considéré Quelques modalités classiques
? Questionnaires
? Examens
? Entretiens
? Observation de situations simulées ou réelles ?
Relevés, pointages
4. Traiter les informations
El Pour pouvoir être interprétées, les
données obtenues doivent être comparées avec un
référentiel
III. CONCLUSION DU 2EME CHAPITRE
En partant d'éléments contextuels et
d'éléments conceptuels, nous avons essayé d'établir
leurs liens et relations à un repositionnement stratégique de
l'association Sahel Vert dans la capacité d'implication des individus et
du collectif à la coproduction du projet associatif. Par cette
démarche nous essayons de vérifier les hypothèses
émises.
1. L'hypothèse
En intégrant la démarche de l'association Sahel
Vert dans le processus postcolonial, nous l'inscrivons dans la dynamique
processuelle d'altérité. L'altérité fait
référence aux valeurs par son processus qui place l'homme et la
femme tels qu'ils sont comme premiers sujets de droit.
L'homogénéité de la perception des
valeurs fortes partagées au sein de l'association Sahel Vert
relevée au cours du diagnostic interne, est un élément qui
tend à confirmer l'hypothèse. Cette
homogénéité trouve son sens dans les principes de
coproduction de mise en oeuvre de l'action associative de l'idée
à sa réalisation et son évaluation et restitution.
Un autre élément, qui tend à confirmer
l'hypothèse et apparaît comme un élément majeur, le
sentiment ambivalent, observé auprès de tout groupe humain, par
l'expression simultanée de réaffirmer la fidélité
à l'identité collective protectrice et d'aller rencontrer l'Autre
«différent» donc le confirmant dans sa nécessaire
existence. Cette relation à l'Autre différent induit une relation
d'altérité. L'abnégation dont fait preuve l'ensemble des
personnes constitutives du mouvement association observée, prenant en
compte la démarche de professionnalisation et d'institutionnalisation,
trouve son déterminisme dans le besoin d'ambivalence. Cette conjonction
de besoin de chaque être humain est un élément capital de
compréhension de longévité de l'action de "rencontre".
Dans un monde qui se voit sous le prisme de la mondialisation,
du développement durable et de l'Internet le besoin d'une affirmation
identitaire apparaît comme un élément central de nos
sociétés postcoloniales et impose un débat
nécessaire sur le multiculturalisme. L'espace associatif de
solidarité internationale offre un lieu de débat action.
Ce débat sur le multiculturalisme oppose de prime abord
deux positions à propos des normes réglementant la rencontre
entre « identité » et « altérité » et
les processus qui découlent de cette rencontre. Les mouvements sociaux
ont la tâche de recomposer ce que la rencontre entre identité et
altérité sépare de plus en plus dans nos
sociétés contemporaines. Cette tâche, emprunte de
subjectivisme, doit conjuguer les deux points opposés de la
modernité : l'identité, le sentiment d'appartenance - la
rationalité universaliste du marché, de la science, des droits de
l'homme en réinstaurant du lien social. Nous avons pu voir comment le
mouvement associatif de solidarité internationale, dans ses raisons de
l'engagement ,trouve ses fondements dans le lien social. Dans cette
triangulation que suppose une action associative de solidarité
internationale nous avons les éléments relationnels
d'identité, d'altérité et de lien social.
Ces éléments viennent confirmer
l'hypothèse que le mouvement associatif de solidarité, plus
précisément solidarité internationale force à une
relation d'altérité entre les personnes coproductrices de
l'action associative, ne laissant aucune place à des
éléments de contre hypothèse.
Il semble qu'une approche positive découle de cette
confirmation de relation d'altérité laissant apparaître une
perspective pleine de richesses et de promesses pour les relations humaines.
Il n'en demeure pas moins que la relation
d'altérité tout en étant confirmés au sein des
associations de solidarité peut par sa présence démontrer
qu'une relation de dominant à dominé demeure.
2.La contre hypothèse
En partant du constat qu'une association de solidarité
force à une relation d'altérité, nous pouvons trouver dans
ce constat une approche pouvant relativiser cette démonstration.
En effet, les éléments contextuels font
apparaître le processus postcolonial comme un nouveau projet humaniste
faisant son credo du respect de genre humain dans sa globalité et
totalité ainsi que son environnement.
Nous avons pu voir que l'identité et
l'altérité comportent des enjeux incontestables, potentiellement
conflictuels. Les situations conflictuelles du monde contemporain trouvent
leurs origines dans l'obligation d'un peuple ou d'un individu à
défendre son identité, ignorée ou bafouée par
l'Autre.
Les conflits identitaires peuvent être
instrumentalisés par un processus portant le nom de système
dominant libéral, pour des intérêts économiques, des
luttes de pouvoirs de tous genres. Nous avons pu voir que dans le processus
colonial et néo colonial la construction identitaire se fait contre
l'Autre appliquant une relation de dominant à dominé et
conflictuelle.
Dans le système mondialisé, la domination de la
loi du plus fort semble être la règle, une réalité
en partie darwiniste, avec tout le corollaire de personne à risque de
paupérisation et de marginalisation. L'Homme emprunt d'ambivalence va
favoriser par devoir de fidélité son "groupe" d'appartenance mais
en même temps "entretenir" suffisamment le groupe de l'Autre. Pour que
l'Autre nécessaire demeure. Une relation du plus fort et du plus faible
perdure pérennisant une relation de domination.
Ces éléments viennent plus modifier que
confirmer la contre hypothèse par le fait qu'ils confirment la relation
d'altérité. Mais cette relation d'altérité est
perçue comme une concession tactique faite à l'affirmation de
l'identité pour alimenter le système dominant laissant les
meilleurs places aux plus performants, pérennisant
une relation de dominant à dominé.
La contre hypothèse émise se situant dans
l'idée que le mouvement associatif de solidarité, plus
précisément de solidarité internationale maintient et
renforce une relation de dominant à dominé entre les personnes
coproductrices de l'action associative, peut être perçu comme une
conséquence de la relation d'altérité.
En arriver à ce constat, peut être terrible si
nous nous réjouissons d'un autre possible, mais un élément
subjectif vient d'être ajouté dans la notion des meilleures
places. Quelles références avons nous pour évaluer ces
meilleures places?
3. Le défi associatif : pour un projet
ambitieux
Malgré le constat qu'une relation
d'altérité ne garantit pas pour autant un avenir plus serein, il
nous appartient d'imaginer dans cette relation la construction et la mise en
oeuvre d'action de solidarité ayant l'ambition de créer de
nouvelles places et des meilleures dans les valeurs qu'elles incarnent, car
produites avec l'Autre et non au détriment de l'Autre.
Ce projet, est un document de travail qui va être
présenté au président du Conseil d'Administration et aux
membres afin d'y être débattu dans l'objectif d'en faire
l'écrit du projet associatif, permettant de définir les
orientations à court et moyen terme.
3EME CHAPITRE
AMBITIEUX
«dans la conceptualisation d'un projet
associatif résultant de processus qui
découlent de la rencontre
entre identité et
altérité »
80
D'UN DÉSORDRE APPARENT ... À ... UN ORDRE
GRANDISSANT
Au service de l'Homme
Le projet associatif et le rapport d'orientation sont deux
dynamiques interactives : l'une liée à la pratique de
l'association Sahel Vert et l'autre au sens que celleci entend
développer au service de l'Homme dans le respect de sa dignité et
de ses droits.
Une coproduction d'un collectif
Un projet et un rapport d'orientation qui constituent les
fruits d'une élaboration collective, parce que nous voulons vivre
ensemble dans un collectif de travail, mouvement entreprenarial avec nos
limites, nos différences, nos exigences, nos espérances sur le
territoire du Pays de la Région Mulhousienne en France et sur le
territoire de la Commune Rurale du Fakala au Mali.
Un système de valeurs
Un projet et un rapport d'orientation qui encouragent les
solidarités collectives et individuelles, forgent un système de
valeurs et suscitent la force du volontariat et du militantisme en contribuant
au dynamisme des territoires.
Une relation d'altérité
Un projet et un rapport d'orientation qui nous
entraînent dans une démarche, dans une aventure humaine et nous
ouvrent à la totalité du monde. Cette aventure est marquée
du concept d'altérité, certes aujourd'hui à la mode, mais
il illustre une nouvelle vision du monde dite postcolonialee en
rupture avec l'idéologie coloniale qui classait les êtres humains
en catégories opposées et imposait une relation de dominants et
dominés.
Un message compréhensible
Sans tomber dans les travers d'un idéalisme
fantasmé, qui n'a rien à voir avec la
réalité du vécu quotidien, il est
important de rendre accessible, lisible et crédible le message dont est
porteuse l'association Sahel Vert auprès de la société
civile, des élus et des autorités de l'État.
Conscient d'une réalité
l'Homme se définit aujourd'hui plus par ce qu'il a, que
par ce qu'il est. Il se veut possessif et individualiste, par cet état
il est en conflit potentiel avec l'Autre. Nous sommes obligés de nous
faire violence pour reconnaître ce dernier.
Une dynamique collective
Plus qu'acteur de notre citoyenneté, nous
pouvons être coauteur d'une citoyenneté qui se veut
résolument tournée vers l'Autre. Dans le cadre du Dispositif
Local d'Accompagnement, les bénévoles, les
bénéficiaires/acteurs, les salariés ont participé
à un diagnostic, confronté au regard croisé de la
théorie et de la pratique qui permet l'écrit du projet associatif
et le rapport d'orientation. Nous pouvons nous sentir concernés afin de
rendre ces textes mobilisateurs et fédérateurs pour tous, et pour
toutes les instances de Sahel Vert.
Le projet associatif et le rapport d'orientation nous
situent dans la société et dans une dynamique de
territoire.
I) LE PROJET ASSOCIATIF
INTRODUCTION
L'association est créée le 19 août 1991
par quelques professionnels des domaines de l'action sociale et de l'industrie,
ayant une solide expérience d'actions de solidarité en Afrique.
Les membres fondateurs ont fait partie des associations « TransAfrique
Opération », « Nouvelle Planète », « Entraide
par les Jeunes » et « Association Française des Amis d'Albert
Schweitzer ». Des actions de solidarité sont menées à
Sofara au Mali. L'association établit de réelles relations de
confiance. Des groupes d'adolescents et jeunes adultes français et
maliens participent à l'élaboration, la réalisation et
l'évaluation des actions.
En 1998, la Commune Rurale du Fakala (près du pays
Dogon, Mali), met à disposition de l'association Sahel Vert, un terrain
d'un hectare pour la construction du Centre Éducatif « An K Ta
N'Gnéfé » (Allons de l'avant), d'une capacité
d'accueil de 16 personnes. En 2002, les Mines de Potasse d'Alsace mettent
à disposition de l'association un site d'1,4 hectare, « La
Dynamitière », sur le ban communal de Wittenheim, au milieu de la
forêt du Nonnenbruch suite à l'avis favorable des 11 maires de la
Communauté de Communes du Bassin Potassique, pour la création
d'un Pôle Éducatif. Depuis 1991, 189 personnes ont
participé à 19 séjours de solidarité.
Dès 2002, dans le cadre de ce Pôle, de nombreuses
actions multi partenariales de solidarité locale et internationale sont
les supports d'accompagnements éducatifs et de mobilisation pour la
construction de parcours d'insertion. Le public bénéficiaire se
compose de personnes concernées dans les champs de la prévention,
de l'insertion et de la solidarité, en rupture avec la loi, en processus
de désaffiliation ou en volonté de construire un parcours
professionnel et/ou de formation, ainsi que leurs familles. Le public met en
place un relais de la Banque
Alimentaire en 2003 suivi d'un Pôle d'Initiatives en
2004, comprenant divers ateliers solidaires et pédagogiques. Le site et
ces ateliers sont animés par 4 salariés à temps plein et 5
en contrat d'insertion. Ils sont appuyés par 47 bénévoles
et encadrés par les 14 membres du Conseil d'Administration.
Les ateliers ont comme thématiques le
Développement durable (dans le champs des énergies renouvelables
et la sensibilisation à la protection de l'environnement tels que
l'entretien de la forêt et le recyclage du bois, la réparation de
poêle à bois, le recyclage de composants informatiques, etc), la
Santé (jardinage, remise en forme, cuisine, etc), la Famille (ateliers
parent enfant), la Citoyenneté (les règles communes, la
protection du bien commun, de l'environnement), l'Emploi (activités
artisanales de couture, mécanique, rénovation de l'habitat, etc),
l'Histoire et la Culture (L'Alsace, l'Afrique, les Mines de Potasse, etc). Des
rencontres et réunions autour de thèmes philosophiques
complètent ces activités.
Le public participe aux différents ateliers en fonction
de sa compétence et volonté. Un projet individuel est
établi pour chaque personne comprenant les objectifs et les
modalités d'évaluation. Ces deux dernières années,
83 enfants (0 à 7 ans), 124 jeunes (de 8 ans à 16 ans dont 50%,
en rupture scolaire) et 147 adultes ont participé à ces ateliers.
60% de ces jeunes ont retrouvé une issue favorable (formation, emploi)
et 10 créations d'emploi en CDI pour les adultes.
Les perspectives 2006 2008 confirment l'implication
dans les champs de la prévention, de l'insertion et de la
solidarité dans une action transversale favorisant une dynamique des
territoires du Pays de la Région Mulhousienne, de la Commune Rurale du
Fakala et le lien social par et pour un public cible. L'aménagement du
Pôle Éducatif Pôle d'Initiatives, en fonction des besoins,
va être le lieu de réalisation technique répondant au
concept du développement durable.
1. FINALITÉS
1.1. Les buts de l'association Sahel Vert
L'association à but non lucratif, sans connotation
politique ni confessionnelle, a pour objectif d'apporter son concours, par tous
les moyens appropriés, aux actions de prévention, d'insertion et
de solidarité menées localement et en faveur des pays dits «
en voie de développement », de créer des liens
d'amitié et d'échange entre les personnes qui partagent ces
idées et participent à ces actions, et de mener ces projets dans
le cadre du "développement durable".
1.2. Les finalités, le rôle de Sahel
Vert
Devenir un espace catalyseur des envies des personnes. Un lieu
où l'on peut « s'essayer sans l'angoisse de l'échec ».
Devenir le « miroir d'un autre possible » où les personnes ne
sont plus exclues pour leur différence, où cette
différence est une richesse, où ce que l'on produit ne nuit pas
aux générations futures.
1.3. Les valeurs portées
Les valeurs de l'association s'inspirent des droits de l'homme La
solidarité et l'entraide
L'engagement
Le respect des différences Le développement
durable
2. LES PRINCIPES FONDATEURS
2.1. Une offre personnalisée et
adaptable
Proposition d'intervention « sur mesure » ,
adaptée aux personnes, sur des créneaux n'existant pas ailleurs :
par exemple apprendre à des adultes à rouler à bicyclette
pour favoriser l'autonomie dans la perspective d'un emploi de proximité,
et jouant sur la transversalité des prestations.
Ne pas proposer d'activité de consommation, un
réel potentiel de créativité peut être
annihilé face à une logique du prêt à utiliser.
L'objet de consommation, au même titre que l'activité
consommée, peut être investi pour être modifié ou
détruit. Place à l'imagination, à la conceptualisation et
à la réalisation.
Les principes : chaque personne a des
compétences à mobiliser. C'est à partir de cellesci et non
de ses manques, qu'un travail d'accompagnement s'engage. Il s'agit alors pour
l'équipe d'accepter de se laisser surprendre et de ne pas succomber au
misérabilisme.
2.2. La participation comme principe d'action
Participation de l'ensemble des acteurs de
l'association, élus, bénévoles, salariés et
usagers à la réflexion globale, à l'action collective,
à l'aide à l'autre, « sur le mode du don contre don »,
chacun à son niveau, selon ses possibilités, ses envies :
l'usager prend une place de bénéficiaire/acteur.
Les principes: chaque acteur doit connaître
l'action de l'association dans sa globalité et la place de chacun.
Même si la décision finale appartient à la direction,
chaque salarié peut contribuer à la réflexion sur le
quotidien ainsi qu'à la stratégie de développement de
l'association.
2.3. Le transfert de compétences
Il s'agit de valoriser le développement des personnes,
l'acquisition de compétences entre les personnes du territoire du Pays
de la Région Mulhousienne, du territoire de la Commune Rurale du Fakala
et entre les personnes des deux territoires.
2.4. La mixité des publics
Permettre à des publics d'origines sociales et
géographiques et de cultures différentes de se rencontrer en
imaginant et participant à des actions solidaires.
La diversité d'origine sociale, professionnelle,
culturelle des encadrants salariés ou bénévoles et leur
forte disponibilité favorisent une dynamique et le lien social.
2.5. Les modalités d'intervention
Les spécificités de Sahel Vert
Une diversité des modes de prise en charge : tout public,
tout âge, tout statut, dans les champs de la prévention, de
l'insertion et de la solidarité ;
Une prise en charge individualisée et
contractualisée : un contrat individualisé avec chaque personne :
structuré, formalisé, validé, évalué et
autoévalué;
? Le transfert de compétences : entre les personnes du
territoire du Pays de la
Région Mulhousienne, du territoire de la Commune Rurale
du Fakala et entre
les personnes des deux territoires ;
? Les gens reçoivent et donnent : le constat du concept du
don et contre don, rendu obligatoire ;
? L'action Nord Sud et Sud Nord : une réalité
quotidienne ;
? La participation de l'ensemble du public présent
à la vie de l'association, aux différentes actions menées
... Cette participation s'appuie sur le développement de la
créativité du dit public;
? La formation des salariés dans une démarche
promotionnelle
? Une relation d'entraide en opposition à la relation
d'aide.
2.6. Les fondements pédagogiques
ü La pédagogie de la formation: inscrire
les personnes dans une démarche d'acquisition de connaissances, de
compétences, d'expériences ... Formés et formateurs sont
dans une démarche de réciprocité.
ü La pédagogie du projet: identifier les
solutions que l'on peut apporter à un problème, évaluer
les résultats obtenus ...
ü Des auteurs de références: FREINET,
La libre expression ; SCHWARTZ, Moderniser sans exclure, MAUSS, Don et contre
don ; CASTEL, la désaffiliation
II) LE RAPPORT D'ORIENTATION
|