CHAP.I. REVUE DE LA LITTERATURE
SUR LES PRIX ET LE PETROLE DANS L'ECONOMIE
I.1.
Généralités sur les prix
I.1.1. Approche de
définitions
Les prix peuvent être définis comme étant
des signaux du marché qui facilitent les échanges entre vendeurs
et acheteurs. Ainsi, on parle de prix d'un bien ou d'un service lorsque l'on se
situe dans une relation d'échange, c'est-à-dire dans la mesure
où producteur et utilisateur peuvent être différents. Le
prix d'un bien ou d'un service apparaît donc comme un
intermédiaire fondamental qui permet le passage de l'économie
domestique à l'économie de groupe.
D'après COTTA A. (1968), le prix est le nombre
d'unités monétaires (prix absolu) ou quantités d'autres
biens (prix relatif) contre lesquelles une unité d'un bien donné
peut être échangé .Le prix est la
caractéristique essentielle d'un bien, une des évaluations
significatives avec le coût et la valeur subjective. La
détermination des prix est opérée en tenant compte, autant
que faire se peut, des coûts de production, des prix internationaux
(lorsqu'il en existe), des prix relatifs prévalant dans les
économies développées capitalistes et des objectifs
physiques du plan. Les variations des prix obéissent aux
phénomènes qui les déterminent (différentes
demandes, coûts et formes de marché).
En effet, l'introduction d'un support spécifique de
prix, par le recours à la monnaie, a évidemment simplifié
les procédures d'échange et surtout élargi leur
développement (il n'était plus nécessaire de solliciter du
partenaire l'offre d'un bien pour lui céder sa propre marchandise). La
notion de prix est donc devenue comme inséparable des mécanismes
de fonctionnement de l'économie monétaire.
Dans l'économie capitaliste libérale, le
mécanisme des prix est considéré comme le
régulateur central de l'activité. Les prix qui se forment
librement par la confrontation de l'offre et de la demande orientent en effet
l'affectation des ressources vers une production (rentable) capable de
satisfaire des besoins (solvables). Pour les économistes libéraux
classiques, les prix, résultante des rapports individuels sur les
marchés, assurent par leur mouvement spontané un ajustement
automatique entre l'offre et la demande dans des conditions conformes à
l'optimum.
Selon Walras, en concurrence parfaite, les prix sont les
paramètres pour les agents individuels. Cette hypothèse conduit
à centrer l'analyse de l'échange sur le concept de marché,
entendu comme la rencontre entre tous les agents dont le concours
détermine le prix d'un bien, sans qu'aucun d'entre eux en particulier
n'ait d'influence sur lui.
Selon Adam Smith, le prix d'un bien se compose des
différents éléments que l'analyse permet de ramener
à trois : le salaire qui rémunère le travail, le
profit qui récompense le capital, et la rente qui revient au
propriétaire du sol.
A cet effet, il distingue le prix naturel et le
prix du marché.
Le prix naturel est celui qui permet de payer les salaires de
l'ouvrier, le profit du capitaliste et la rente du propriétaire du sol
au taux qui prévaut dans chaque branche d'industrie. Les taux naturels
de profit, de rente et de salaire sont influencés par une série
de facteurs en période longue, à l'étude desquels l'auteur
consacre une large partie de son ouvrage.
Le prix du marché est celui qui s'établit en
fonction de l'offre et de la demande qui se confrontent sur le marché
pendant la période prise en considération. Il gravite autour du
prix naturel, lui étant supérieur lorsque la demande est
supérieure à l'offre, et inférieur dans le cas contraire.
Le mécanisme régulateur qui le ramène vers le prix
naturel, lorsqu'il s'en éloigne, est le jeu même de la
concurrence. « Si le prix du marché est supérieur
au prix naturel dans telle branche d'activité d'une industrie par
exemple, et ainsi permet de payer aux travailleurs dirigeront leurs
activités vers cette branche pour profiter de la différence.
L'offre des biens grandira sur le marché et le prix y baissera.
Pour Marshall, A. (1989), la distinction de Smith entre le
prix normal et le prix du marché subsiste. Le prix normal est devenu
ici le prix d'équilibre, « celui auquel l'offre et la
demande sont en équilibre ». Il s'agit de l'équilibre
que l'on tend à atteindre en période longue dans un régime
de concurrence. Il est stable en ce sens que « si le
prix du marché s'éloigne de lui, il tend à y revenir
comme un pendule oscille autour de son point commun ».Ce sont les
forces mêmes de la concurrence qui jouent le rôle de
mécanisme régulateur, attirant les fournisseurs de facteurs de
production dans les secteurs à profit excédentaire(ceux dans
lesquels les prix du marché sont supérieurs aux prix
d'équilibre) et y provoquant un accroissement d'offre, une chute des
prix et la disparition de la marge excédentaire de profit.
Ce prix d'équilibre, que Marshall appelle le prix
d'offre, correspond au coût de production. Il couvre la
rémunération normale des facteurs qui ont contribué
à produire le bien : le prix des matières premières,
le salaire du travail, l'usage de l'équipement industriel, la
rémunération de la direction, l'intérêt et
l'assurance du capital investi.
La notion marginale est aussi le fil conducteur dont Marshall
se sert tout à travers de sa théorie de la
production. « Le prix que le producteur est juste sur le point
de refuser est le prix marginal d'offre en période courte ».
Son analyse du prix limite qu'un producteur peut atteindre en temps de crise
est également une application directe de la méthode
marginale.
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