I.2. Approche sur la fixation des
prix
Les économistes spécialistes des questions de
développement avancent que bon nombre sinon toutes les
incohérences du développement sont en générale
engendrées par des « politiques des prix
inappropriées ». Les modes de fixation des prix varient selon
le pays et le type d'économie considérés. C'est pourquoi
dans certaines économies l'intervention de l'Etat dans la fixation des
prix est indispensable, tandis que dans d'autres les prix se forment librement
suivant les forces du marché (Loi de l'offre et de la demande).
En effet, les pouvoirs publics fixent de façon
générale à un niveau inadéquat les prix des
produits et des services, du capital et de la main d'oeuvre, ce qui pose des
difficultés de la croissance et d'une meilleure répartition des
produits de la croissance.
« Si les pouvoirs publics pouvaient seulement fixer
les prix à un niveau adéquat, toutes les difficultés que
pose la croissance économique, l'emploi et la justice seraient
résolues ».
I.2.1.Variété des
objectifs
En fixant les prix, les entreprises peuvent avoir plusieurs
objectifs dont les principaux sont :
ü La recherche d'un prix et une vente
régulière,
ü La recherche d'un montant minimum pour
rémunérer les capitaux engagés,
ü L'obtention ou la défense d'une part de
marché,
ü La fixation d'un prix de combat ou de
représailles.
I.2.2.La loi de la valeur,
fondement du système des prix
Le problème principal pour toute société,
quelle que soit la forme historique qu'elle revêt, est l'allocation du
travail disponible selon les diverses branches de production.
« N'importe quel enfant, écrit Marx,
sait que toute nation crèverait qui casserait le travail, je ne veux
pas dire pour un an mais ne fut-ce que pour quelques semaines. De même
qu'un enfant sait que les masses de produits correspondants aux diverses masses
de besoins exigent des masses différentes et quantitativement
déterminées de la totalité du travail social ».
Il va de soi que la forme déterminée de la production nationale
ne supprime nullement cette nécessité du travail social en
proportions déterminées : c'est la façon dont il se
manifeste qui peut seule être modifiée.
En effet, si le fondement de la production est
l'utilité de produits, c'est-à-dire leur aptitude à
satisfaire les besoins, ce n'est que par le travail que l'homme s'approprie la
nature, la transforme en objets utiles au développement. L'affectation
des ressources est demandée par le besoin-travail. Les règles qui
président à l'allocation du travail disponible sont
déterminées par la nature des rapports de production.
Si dans les sociétés primitives ce sont les
rites et les coutumes qui règlent la production, dans l'économie
de marché où les produits prennent la forme de marchandises, la
régulation de la production s'effectue d'une manière indirecte
par le mécanisme de marché. La répartition du travail
social est «réglée par la loi de la valeur »
orientée vers la finalité du système et vers la
reproduction à l'échelle élargie des rapports de
production marchands.
Dans cette activité de régulation, la loi de la
valeur intervient de deux manières :
- La loi de la valeur met en mouvement des forces qui font
osciller les prix autour de la valeur. L'écart entre prix et valeur tend
à s'annuler. C'est à travers ce mécanisme d'oscillation
des prix autour de la valeur que la loi de valeur joue un rôle directeur
dans l'orientation de l'activité économique.
- La loi de la valeur fixe le prix de production au travers
duquel la reproduction élargie du capital développe son
dynamisme.
· Fonctionnement de la valeur
Le propriétaire d'une marchandise produite dans
l'économie de marché cherche à réaliser sa valeur
marchande pour mettre en valeur son capital. La valorisation du capital ne
devient effective que si la marchandise est vendue sur le marché, qui
est le moment final de la « boucle de circulation du
capital ».
La régulation entre travail-besoin s'effectue par la
voie d'un détour : l'égalité entre l'offre (le
travail social dépensé) et la demande, c'est-à-dire
l'ensemble des besoins que la société cherche à satisfaire
ne peut être fortuite.
Exception faite de ce cas fortuit, on se trouve
généralement en présence de deux situations :
Ø La demande correspondant au prix d'offre se trouve
supérieure à l'offre, le prix du marché tend à
s'élever au-dessus de la valeur marchandise produite. C'est le signe que
la société a dépensé insuffisamment de travail
dans cette branche. L'augmentation du prix exprimant la tension entre besoins
sociaux et ressources en travail.
Ø La demande correspondant au prix d'offre se trouve
inférieure à l'offre, le prix du marché tend à
baisser au dessus de la valeur marchande. C'est le signe que la
société a gaspillé du travail social. Dans
l'économie de marché, les oscillations des prix autour de la
valeur sont déterminées par la loi de l'offre et de la demande.
C'est la loi de la valeur qui dirige le mouvement des prix autour d'une valeur
centrale, la valeur marchande qui, elle, est définie par les conditions
sociales de la production.
Le travail disponible réparti entre les
différentes branches à travers le fonctionnement de la loi de la
valeur peut être soit insuffisant par rapport aux besoins sociaux, soit
gaspillé. L'équilibre optimal entre besoins et travail devient un
cas par mi les autres cas de déséquilibres.
Dans l'action d'affectation de ressources vers la position
optimale, la loi de la valeur met en mouvement des forces correctrices qui
amènent les prix à s'aligner tendanciellement sur le niveau
valeur. La fonction de régulation exercée par la loi de la valeur
prend deux formes de manifestations : elle agit sur le niveau
d'utilisation des forces productives et sur la composition de la production.
L'écart entre le prix et la valeur indique le sens de
la modification qui va se traduire par une nouvelle répartition du
travail social au sein de l'économie de telle sorte que par une
série d'approximations successives, la production mise en oeuvre vienne
se modeler sur le niveau et les structures des besoins sociaux à
satisfaire.
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