Conclusion
En conclusion, nous avons entrepris de tester
l?hypothèse selon laquelle la volatilité affecte
négativement l?accumulation du capital physique au sein des
économies subsahariennes. Pour y arriver, notre analyse a
été conduite sur un panel de 18 pays de la région couvrant
la période 1980- 2010. Utilisant successivement les données
annuelles, puis en moyennes de cinq ans, la volatilité est d?abord
calculée à l?aide d?un modèle autorégressif
à variance conditionnelle (GARCH), puis simplement avec
l?écart-type par périodes quinquennales. On arrive aux
conclusions ci-après : (I) Avec une mesure de volatilité
conditionnelle, la volatilité du taux de change effectif réel et
celle du taux de croissance du PIB/hab. ont respectivement une influence
significativement négative (à 1%) et positive (à 10%) sur
le taux d?accumulation du capital physique. en particulier, une augmentation
d?une unité de l?écart-type conditionnelle du taux de change
effectif réel (resp. de la croissance du
PIB/hab.) réduit de 0.011 point de pourcentage (resp.
de 0.0002) le taux de croissance du capital physique. cependant, la
significativité de la volatilité du PIB disparait quand elle est
mesurée de manière inconditionnelle. (II) l?accroissement de
l?ouverture commerciale peut annuler les effets négatifs de la
volatilité du taux de change effectif réel et enfin (III) la
profondeur du système financier domestique permet également
d?atténuer ces effets, mais pas de manière significative.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
En définitive, cette première partie a
essayée d?analyser l?influence de la volatilité sur
l?accumulation du capital physique dans les économies subsahariennes.
Le chapitre I a montré que d?un point de vue
théorique, les auteurs s?accordent à dire qu?il existe bien un
lien entre volatilité et accumulation du capital physique, même si
on a pu constater l?absence de consensus sur son signe. En effet, pendant que
certains postulent qu?avec la convexité de la fonction de profit
l?influence de la volatilité serait sans doute bénéfique,
d?autres voient en elle un frein énorme aux investissements. C?est ainsi
qu?en prenant en compte l?irréversibilité et la
possibilité de report futur de ces derniers, Ils montrent successivement
dans le cadre du modèle néoclassique traditionnelle, puis celui
plus général « d?aversion à la déception
» de Gul (1991) que les agents économiques préfèrent
en période de volatilité attendre des informations
supplémentaires, et par conséquent reportent leurs projets
d?investissements. Finalement, le contexte étudié adhère
plus à la relation de négativité que nous avons alors
utilisée comme hypothèse.
Dans le but de la tester, on a Travaillé au chapitre II
sur un panel de 18 pays d?ASS couvrant la période 1980-2010. Utilisant
différents indices et différentes mesures de volatilité,
on obtient les conclusions suivantes : (I) quel que soit la mesure de
volatilité choisie (conditionnelle ou pas), la volatilité du taux
de change effectif réel a une influence significativement
négative Sur l?accumulation du capital physique. La volatilité du
PIB exerce plutôt un effet positif, mais faiblement significatif
seulement dans le cas de la volatilité inconditionnelle ; (II)
l?accroissement de l?ouverture commerciale réduit ou peut rendre positif
les effets négatif de la volatilité du taux de change réel
et enfin (III) la profondeur du système domestique du crédit
permet également d?atténuer ces effets.
Les décideurs politiques devraient donc opter pour une
plus grande stabilité économique qui passe par l?accroissement de
l?intégration financière, la diversification, le contrôle
rigoureux de l?inflation doublé d?une politique de change
adéquate pour les économies en situation de change flexible. Ceci
permettrait de réduire les incertitudes chez les investisseurs tout en
leurs proposant des filets de sécurité dans les situations
défavorables.
Cependant, l?accumulation du capital ne se limite pas
seulement aux aspects physiques, mais englobe également la vision
humaine. Nous allons par conséquent essayer dans la partie suivante,
d?analyser l?effet de la volatilité sur l?accumulation de capital humain
en ASS.
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