4.8. Les difficultés liées à
l'exercice de l'activité agricole
Activité à risque, l'agriculture doit être
soutenue ; mais avec leur seule capacité de financement, les producteurs
ne parviendront à rien faire. Depuis la chute des organismes qui
encadraient les activités agricoles au Cameroun, le monde rural en
général et plus spécifiquement l'activité agricole
a été abandonnée entre les mains des paysans. C'est ainsi
qu'on peut identifier un certain nombre de problèmes auxquels ils font
face; ce sont :
- Les mauvaises ventes : en effet, les marchés
étant désorganisés, les producteurs ne maitrisent pas les
prix pratiqués par asymétrie d'information et ainsi, ils sont
contraints de vendre au prix bien arrangé par les acheteurs
privés. Ces mauvaises ventes entrainent la baisse des revenus des
producteurs.
- L'insuffisance de moyens financiers : en effet plus de la
majorité des producteurs font face à un manque de financement
pour mener à bien leurs activités agricoles. Cette situation se
justifie par le fait cette majorité n'a pas accès au
crédit des institutions formelles car les conditions sont souvent rudes
et, en plus la microfinance hésite encore à financer
l'agriculture qu'elle juge trop risquée.
Le désengagement complet de l'Etat peut donc être
une cause majeure de cette situation mais il est à noter que la solution
actuelle pourrait passer par les programmes et projets en direction du monde
rural.
4.9. Evolution de la situation de l'agriculture a
l'Ouest
Le Cameroun tout comme la plupart des pays africains s'est
engagé après l'indépendance à soutenir
l'agriculture par le biais de l'Etat. L'organe qui s'est investi de cette
mission étant le Fonader avait plusieurs champs d'actions ; c'est alors
qu'il pouvait accorder des crédits engrais, crédits fongicides,
crédits pulvérisateurs, crédits directs .....Ces aides
pour la plupart sont rattachées à la protection car, les pertes
s'évaluaient à près de 80%. Le traitement était
largement supporté par l'Etat donc 100% de suivie.
Apres cette étape, est venue la libéralisation
sous l'orientation du FMI et de la Banque Mondiale .Cette logique renvoie le
producteur à une action personnelle et une rupture des
différentes interventions menées par l'Etat.
Vu les dérives de la libéralisation, l'Etat va
de nouveau s'intéresser à l'agriculture à partir des
années 2000 au Cameroun. Cette intervention qui prend la forme des
appuis des programmes/projets qui se distingue par ses deux types d'actions:
les appuis indirects qui prennent en compte la sensibilisation, la formation
(utilisation des appareils) et l'organisation à travers la
création des brigades villageoises et, les appuis directs qui sont les
financements en nature tels les appareils de traitement...Ce type de
financement prend effet à partir des années 2004.
A l'ouest quelques actions peuvent être
identifiées. C'est par exemple le cas du programme vergers
cacao-café qui vise donc à toucher un nombre de 380 organisations
paysannes, 24 282 exploitants pour de s superficies de 26 165 ha de cacao et de
café. Pour ce qui est de l'action, on note en effet que seulement 6166
ha ont déjà été traités ; environ 30 000
litres de produits phytosanitaires et 213 atomiseurs ont été
distribués soit un volume de crédit de 86 000 0007
FCFA. Pour ce qui est de la sensibilisation, 6000 producteurs ont
déjà été atteint sur les 11 000 prévus. Au
niveau des cultures maraichères, 18 000ha sont dans le viseur du
contrôle phytosanitaire alors que pour les cultures vivrières les
appuis sont plus en conseils.
7 Données issues de l'entretien avec le chef de
la base phytosanitaire de la région de l'ouest.
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