2) LA COMMERCIALISATION DE LA PRODUCTION
Avec la libéralisation, la coopérative se trouve
concurrencée par les acheteurs privés qui occupent une grande
place dans les marchés. Les producteurs ont cet avantage de pouvoir
vendre cash aux acheteurs privés ou de donner à la
coopérative et attendre les ventes pour enfin être payés.
Notons que la libéralisation de la filière café a
donné lieu à une prolifération d'acheteurs sur le terrain
et, surtout, à une course effrénée aux cerises ; chacun
voulant s'en procurer plus que les autres. Parmi les acheteurs figurent
particulièrement des acheteurs
véreux appelés « coxeurs » dont les
pratiques douteuses ont contribué à la
détérioration de la qualité du café en provenance
du Cameroun sur le marché international.
Mais comme le note si bien l'étude sur La
problématique du financement des campagnes agricoles : le cas des
campagnes caféières à l'UCCAO menée en 2010,
l'auteur remarque qu'il y avait effectivement méfiance des planteurs
envers les coopératives du au fait de la concurrence, mais que de plus
en plus, la confiance est entrain d'être rétablie. En effet depuis
2009, 60% des planteurs environ déposent leur café dans les
coopératives. Ce regain de confiance est essentiellement dû aux
opérations en faveur de la relance de la caféiculture
initiée par le gouvernement. En effet, au sein des coopératives,
des pépinières sont aménagées et les plants de
café sont distribués aux planteurs, tout comme les intrants leur
sont de nouveau vendus à des prix subventionnés.
Toutefois, il est admirable de constater que bon nombre de
planteurs sont restés fidèles à leurs coopératives.
En effet, certains de ceux-ci expliquent cette fidélité par le
respect du système coopératif qui veut qu'on dépose le
café à la coopérative moyennant la délivrance d'un
bon de livraison pour attendre les recettes de la vente. Les autres justifient
cette fidélité par le fait que depuis la libéralisation de
la caféiculture, seules ces coopératives respectent les
pesées du café lors de la vente. Les rabatteurs quant à
eux apportent des sacs dont la contenance est parfois supérieure au
montant de la vente, en outre, ils paient parfois avec de faux billets de
banque.
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