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Les effets de la disparition des organismes publics d'appui financier et de la libéralisation des filières sur le monde agricole dans la région de l'ouest Cameroun( Télécharger le fichier original )par Innocent MANFOUO FOUNTONG NAMEKONG Université de Dschang (faculté d'agronomie et des sciences agricoles ) - Master of science en agribusiness management 2012 |
4.4. ANALYSE DE LA SITUATION DU PRODUCTEUR APRES LES ANNEES 1990Cette section se penche sur la situation des producteurs après que le secteur agricole a été libéralisé. En effet, plusieurs changements vont apparaitre dans le monde agricole avec le retrait de l'Etat d'un ensemble d'activités qu'il coordonnait. 1) Consommation d'intrants et niveau de productionLa libéralisation a démantelé toutes les structures d'encadrement de l'Etat laissant ainsi le secteur privé au devant de la scène .Cette situation qui a entrainé la suppression de la subvention a réduit considérablement les quantités de sacs d'engrais utilisées auparavant par les producteurs du fait de la cherté de ces derniers comme le montre le tableau 15. Tableau 15 : répartition des producteurs en
fonction des quantités de sacs
Source : résultats enquête Il ressort de ce tableau que 40% des producteurs utilisent une quantité d'engrais inférieure à 5 sacs et que seulement 10% utilisent une quantité d'engrais supérieure à 15 sacs alors que d'un autre coté 10% ont carrément abandonné l'utilisation de ces derniers. Cette situation s'apparente à celle de Folefack (2003) qui note que l'effet de la libéralisation sur l'application d'intrants aux cultures de rente doit être apprécié, par rapport a l'évolution parallèle des modalités générales de commercialisation des intrants. la libéralisation s'est accompagnée d'une suppression de la subvention accordée aux utilisateurs de ces produits. Ainsi, il fait le constat selon lequel 80 % des chefs d'exploitation utilisent des intrants appropriés, alors que 20 % n'utilisent aucun intrant adéquat pour leur exploitation, ceci par manque de moyens financiers et du problème de disponibilité d'intrants dans certaines zones enclavées. Cette situation s'explique aussi par le fait que le coût sur le marché d'un sac d'engrais a considérablement augmenté avec le temps, ce qui ne permet pas l'achat facile par les producteurs. Cette évolution du prix des engrais peut être observée dans la figure suivante : Figure 10 : Évolution du prix d'achat du kilo de café Arabica et du sac d'engrais de 1986 à 2001 Source kafo(2005) Cette courbe montre l'évolution des prix des engrais depuis 1986, cette évolution est allée croissante pour enfin se stabiliser à 9000 FCFA entre 1997 et 2000. Il faut noter que ce prix n'a plus jamais subi de baisse et s'établit actuellement sur le marché à 18 000 FCFA, ce qui en rend l'acquisition difficile pour les producteurs. Kherallah et al (2000) remarquent alors que
l'utilisation des intrants agricoles sur les cultures importations et la distribution des intrants agricoles. Ce phénomène a été exacerbé par le manque de crédit agricole et l'augmentation du rapport coût des engrais et prix des produits. Ce rapport a pratiquement doublé au Benin et au Ghana. Koffi Zomabi (2002) pour sa part note qu'au Togo seulement 8,33% des producteurs traitent leurs plantations. La rareté de ces produits sur le marché, leurs coûts très élevés et ceux des équipements de traitement expliquent la faible consommation de ces produits. L'utilisation de ces produits est très faible car le paysan ne dispose plus de crédit pour réaliser de nouvelles plantations. Cette cherté des engrais et le manque de protection phytosanitaire ont eu comme conséquence la négligence de la caféiculture et la baisse de la production caféière dans les exploitations à l'Ouest comme le présente le tableau 16. Tableau 16 : répartition de la production en fonction des enquêtés
Source : résultat enquête Le tableau 16 montre clairement que la production se concentre sur les quantités variant de 1à 5 sacs, soit un pourcentage de 56,66%. Il devient alors très difficile pour un producteur de produire plus de 15 sacs ceci à cause des conditions de production devenues très difficiles dues notamment au manque de crédit aux producteurs et à l'absence de traitement des exploitations. |
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