2) Sur le plan national
Fark-Grüninger (1991) note que l'histoire de
l'organisation de la commercialisation du café au Cameroun est longue et
complexe. Des structures différentes ont émergé dans les
deux provinces4. A l'Ouest, même les deux types de
café, l'arabica et le robusta, sont commercialisés au sein de
structures distinctes. La commercialisation à l'ouest n'était pas
très difficile car, elle était reliée au Sud par une
route. A travers les maisons de commerce installées à Nkongsamba,
la commercialisation s'organisa sans trop de peine.
4 L'ouest et le nord-ouest sont les deux grandes zones
de production de café au Cameroun .L'arabica plus à l'ouest et le
robusta plus dans le nord-ouest.
3) L'évolution du système de
commercialisation du café à l'Ouest
A l'Ouest, le contrôle de la production et de la
commercialisation par l'administration était l'élément le
plus important. Le Syndicat des Planteurs du Café fut créé
à l'initiative des colons européens en 1932 pour restreindre la
concurrence par les plantations camerounaises. Il était en grande partie
géré par l'administration coloniale et il englobait toute la
région de l'Ouest. Les planteurs camerounais étaient
obligés d'y adhérer. La commercialisation à travers cet
organisme était nettement moins profitable que la vente directe à
des commerçants à Nkongsamba pour les producteurs. Jusqu'
à l'Indépendance, chaque subdivision avait sa propre
coopérative5. Ces coopératives
organisaient la collecte, le transport et le stockage de la récolte des
producteurs très dispersés. Elles vendaient aux grandes
sociétés commerciales et se substituèrent donc aux petits
commerçants privés. Dans le secteur arabica, cette substitution
fut assez complète Gabelmann, Ekkehart (1971) cité par
Fark-Grüninger (1991). Par contre dans le secteur du robusta, les usiniers
privés dominaient le marché et les trois coopératives ne
réussirent pas à s'imposer. Leur part du marché resta
faible.
Pour se défendre contre les conditions médiocres
de commercialisation à travers ces coopératives, les producteurs
créèrent leur propres structures coopératives: le Syndicat
Agricole des Planteurs Bamilékés et plus tard la COOPCOLV. Mais
suite à une série de très mauvaises campagnes dans les
années 50, toutes ces coopératives furent paralysées.
L'administration intervint pour rendre le système coopératif
à nouveau opérationnel (Champaud, 1983). En 1958, elle regroupa
toutes les coopératives d'arabica au sein de l'UCCAO, qui obtient en
même temps le monopole pour la province de l'Ouest. A
cause de la concurrence des commerçants privés, un regroupement
des coopératives de robusta en 1969 (UCCROCAM, Union des
coopératives de café robusta de l'Ouest Cameroun) eut moins de
succès que l'UCCAO, et en 1978, la commercialisation coopérative
de robusta fut également reprise par l'UCCAO.
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