2.2.10. INTRODUCTION DU CAFE A L'OUEST CAMEROUN
Dans l'Ouest comme dans le Nord-Ouest, l'introduction de la
culture de café est due à l'initiative des paysans camerounais.
La position de l'administration coloniale envers cette nouvelle production fut
importante pour la constitution des structures de commercialisation. Pour cela,
elle est brièvement décrite avant la présentation du
développement des structures de commercialisation.
Dans l'Ouest, l'introduction du café arabica remonte
aux années vingt (Mbapndah Ndobegang ,1985). Les premiers plants de
café provenaient de la station agricole de Dschang, ouverte en 1923, ou
de la mission catholique à Foumban. Durant les vingt premières
années, la production resta cependant modeste, une expansion rapide
commença à partir de la fin des années 40. Autour de
Foumban, un petit nombre d'Européens ouvrirent des plantations à
partir de 1929, après avoir vu les résultats impressionnants des
planteurs camerounais. Le robusta a été introduit par des
émigrés retournant du Moungo.
Pour l'administration coloniale française
l'approvisionnement en main d'oeuvre et en biens vivriers des plantations et
des chantiers publics était une priorité pour la région,
et dans cette perspective, l'expansion de la production de café
constituait une menace. L'administration désirait pour cela restreindre
la culture du café à une élite locale de grands planteurs
comme base du pouvoir colonial. A cela se conjugua une forte pression de la
part des planteurs européens pour endiguer la concurrence par les
producteurs locaux.
Cette réglementation de la production de café
par l'administration française joua un rôle important dans le
développement d'abord modeste de la culture du café. Après
la deuxième guerre mondiale, les tensions sociales furent telles, que
l'administration fut forcée de libéraliser la culture du
café, et c'est suite à cette libéralisation que l'Ouest
connût une forte expansion de la production de café (Mbapndah
Ndobegang, 1985)
2.2.11. LA COMMERCIALISATION DU CAFE
La commercialisation du café, était cependant
depuis son début étroitement en rapport avec les
stratégies coloniales et a joué un rôle important pour le
financement des efforts de développement coloniaux. Cette fonction resta
essentielle aussi après l'Indépendance et cela explique
l'influence croissante de l'État sur les structures de
commercialisation. Les structures ainsi mises en place ont été
assez opérationnelles. L'accès au marché mondial
était assuré. Pour les paysans la garantie d'achat des
coopératives donnait une sécurité bienvenue. Mais la
constitution des structures de commercialisation sous l'influence croissante de
l'État signifie aussi l'exclusion progressive de la concurrence et la
mise en place d'une administration coopérative et des caisses de
stabilisation. L'importance stratégique du café pour
l'État a donc induit des structures de commercialisation
spécifiques.
1) L'accès au marché mondial
Au niveau mondial, le marché de café existait
déjà au moment où les producteurs camerounais
s'engagèrent dans la production. Leur problème était la
constitution des structures de commercialisation au niveau régional et
national.
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