4) Les effets sur les intrants et la qualité
Avant la libéralisation, la fourniture d'intrants aux
agriculteurs travaillant pour l'exportation relevait pour l'essentiel
d'organismes publics. Les engrais, pesticides et semences étaient
importés ou produits localement par l'Etat et fournis aux agriculteurs,
généralement à titre gratuit. Leur coût était
déduit du prix versé par l'office ou les coopératives au
moment de l'achat de la récolte. La libéralisation des circuits
de vente de tous les intrants agricoles s'est faite parallèlement
à celle des circuits de commercialisation des cultures de rente et le
secteur privé prend aujourd'hui une part active aux transactions sur les
facteurs de production.
L'abolition de l'ancien système d'approvisionnement en
intrants et le net renchérissement de ceux-ci en raison de la
dévaluation et de la suppression des subventions se sont traduits par
une diminution de la consommation d'intrants due à une augmentation des
prix de ces derniers.
Magnuson et al(1985) pour leur part notent que les effets
négatifs de l'augmentation des prix des intrants sur la production
agricole imposent de sérieuses contraintes à la politique des
prix des intrants. Si le prix de la production demeure constant alors que le
coût des intrants augmente, la rentabilité de l'exploitation
diminue, et par suite les cultivateurs réduisent leurs achats et leur
production.
Au Cameroun, la libéralisation de la commercialisation
des engrais a eu lieu au début des années 90; elle s'est
accompagnée d'une suppression des importantes subventions
accordées aux utilisateurs de ces produits.
Néanmoins, après une chute au début des
années 90, la consommation est remontée quelques années
plus tard. Il est signalé que dans les provinces de l'Ouest et du
littoral les producteurs de café se rendent aujourd'hui compte de
l'utilité d'approvisionnements en intrants fiables et les
coopératives recommencent à leur fournir des intrants qu'ils
paient lors de la vente de la récolte. Il va de soi que les
coopératives accordent la priorité aux agriculteurs qui, en
dépit de la privatisation du secteur, continuent de s'adresser à
elles pour commercialiser leur production et dont elles pensent qu'ils
rembourseront leurs prêts.
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