§2 : MODE D'ACTION, EFFECTIVITE DES RESOLUTIONS ET
REALISATION SUR LE TERRAIN
Aux fins de mener à bien sa mission la charte
laisse le choix au conseil de sécurité quant aux moyens et
techniques à entreprendre pour l'effectivité de ses actions. Dans
les pays des Grands lacs elle a procédé par la
Démobilisation, Désarmement et Réinsertion des
différents éléments des groupes armés.
En effet, depuis la fin de la guerre froide avec
l'augmentation des conflits internes aux Etats ,pour faire face aux exigences
de ces conflits, les mandats confiés aux Nations Unies à partir
de la fin des années 1980 incluront certaines tâches tout à
fait nouvelles pour les casques bleus :
1 Echos Grand Lacs (EURAC), n°10, Juin 2005,
http://www.kongo-kinshasa.de/documenté/eurac/eurac-coorfpdf
superviser des élections, assurer le passage de
l'aide humanitaire ou désarmer les groupes paramilitaires fait
maintenant partie des fonctions remplies par les soldats de la paix « ces
guerre sont (....) naturellement menées non seulement par des
armées régulières, mais aussi par des milices et des
civils armés dont la discipline est douteuse et la chaîne de
commandement mal défini » cette situation rend les
opérations de maintien de la paix complexe et
périlleuse.
Eu égard de la situation dans la
sous-région des Grands Lacs, les opérations de maintien de la
paix ont étendu leurs activités et interviennent à
diffèrent moment d'un conflit comme l'explique l'ancien
secrétaire général Boutros Boutros Ghali dans l'agenda
pour la paix. De ce fait l'ONU procède par différentes
possibilités d'intervention pour empêcher soit un conflit
d'éclore, soit le résoudre rapidement une fois qu'il a
éclos ou pour mettre en place les conditions d'une paix durable
après un accord de paix.
Au fait, l'ONU procède avant tout par une
diplomatie préventive, consistant à prévenir (aussi bien
qu'à dissiper) les malentendus susceptibles de compromettre les
relations entre différents fractions. Dans la mesure où un
conflit a déjà éclaté, pour agir rapidement afin de
circonscrire et d'en éliminer les causes sous-jacentes, cela se
matérialise par la voie de mesures de confiance, de dispositifs
d'alerte, et de déploiements préventifs de troupes ou de zones
démilitarisées.
L'ONU procède aussi par une phase de
consolidation de la paix. Alors que la prévention des conflits vise
à empêcher un conflit d'éclore, les OMP dans les Grands
Lacs ont pour mission d'assurer la consolidation de la paix en d'autre terme
d'empêcher qu'un conflit se rallume.
L'ancien secrétaire général
Boutros Boutros Ghali décrit la consolidation de la paix comme l'action
menée « en vue de définir et d'étayer les structures
propre à raffermir la paix afin d'éviter une reprise des
hostilités ». Cette phase souligne les doubles objectifs, parfois
divergeant, de la consolidation de la paix : d'une part, obtenir la
sécurité à la fin des hostilités et d'autre part,
engager à plus long terme un processus parallèle de consolidation
de la paix (en réconciliant les gens et les groupes, en
réformant ou en rétablissant les
institutions, les structures et les
économies) pour diminuer le risque d'une rechute
dans la violence.
De ce fait, la MINUAR est intervenue entant qu'une
mission de consolidation de la paix instituée lors de l'aboutissement de
négociation et la signature d'accord entre le régime Habyarimana
et le FPR. Néanmoins, cette mission n'a pas pu empêcher le
génocide.
Dans notre analyse, nous allons présenter les
phases de la consolidation de la paix en tant qu'élément
contributeur dans la politique onusienne du démantèlement de
groupes armés dans la région des Grands lacs. Mais avant
d'aborder ces phases, il serait nécessaire de soulever certaines
pratiques, notamment l'embargo sur les armes, aux quelles l'ONU a recouru pour
décourager les groupes armés et à la contrainte de se
ranger dans la logique de la paix.
La prépondérance des mouvements rebelles
armés qui contestent aux Etats le contrôle du territoire national
et le violation grave des droits humains sont liées directement aux
masses d'armes légers et de petit calibre en circulation et seraient
même responsable de certaines défaillances dans le
rétablissement de la sécurité et la
paix1
La démobilisation
On entend par la démobilisation le contraire de
recrutement (mobilisation) des combattants au sein d'un groupe armé. En
terme militaire, la démobilisation suppose le
démantèlement d'une unité armée, la
réduction du nombre de combattants au sein d'un groupe armé, ou
une étape intermédiaire avant le rassemblement d'une
armée, qu'elle soit ou non régulière.
Les objectifs techniques de la démobilisation
et de désarmement comprennent généralement
l'amélioration de la qualité et de l'efficacité d'une
armée permanente, étant donné qu'il y a moins de membres
du personnel à rémunérer, il devient possible d'utiliser
les fonds avec plus d'efficacité pour acquérir du matériel
et verser des soldes. On encourage ainsi la modernisation des forces et la
prise de mesures disciplinaires. La
1 Jacques Ntibarikiwe, in enquête dans la
plaine de la Ruzizi (RDC-Burundi) Rapport de GRIP, Brussel, Grip, p2
démobilisation procure également l'occasion
de restructurer une armée pour la rendre
efficace1.
Le désarmement
Il fait partie intégrante de la
démobilisation lorsque son but est de réduire le nombre des
combattants ou de démanteler une unité armée. Les armes
utilisées par le personnel doivent être remises aux
autorités, qui ont la responsabilité de leur entreposage en toute
sécurité, de leur redistribution, ou même de leur
destruction2. Dans le contexte du maintien de la paix de l'ONU, les
activités de désarmement comprennent l'inspection, la collecte et
l'élimination des armes légères, munitions, engins
explosifs et armes lourdes aux mains des combattants ainsi que, dans de
nombreux cas, des armes utilisées par la population
civile3.
La réintégration
C'est le processus selon lequel, les ex-combattants
retrouvent leur statut et accèdent à un travail et à un
revenu dans la vie civile. Il s'agit essentiellement d'un processus social et
économique sans limite de temps qui se déroule principalement
d'un processus social et économique sans limite de temps, qui se
déroule principalement dans la communauté sur le plan
local.
Elle fait partie du développement
général d'un pays et relève de la responsabilité
national mais exige souvent une aide de
l'extérieur4.
Les programmes de réinsertion consistent en des
mesures d'assistance destinées aux anciens combattants ainsi qu'à
leur famille et visant à favoriser leur possibilité de
réinsertion économique et social. Il peut s'agir d'une aide
financière directe, de compensation en nature ou encore de programme de
formation professionnelle et d'activités susceptibles de
générer des revenus.
1 IAN DOUGLAS, Désarmement,
Démobilisation et Réintégration, guide pratique et
théorique, Allemagne LITHOCHIC, 2003, p 19
2 Idem
3
http://Geneve
decouverte.ch/fr/doc/dossier-7-collec-pdf
4 IAN DOUGLAS, Op Cit, p 19
La réussite d'un programme de DDR
présuppose d'une part qu'il soit enchâssé dans les accords
de paix et d'autre part, que ceux-ci définissent un calendrier
précis du processus, préconisent les méthodes à
suivre pour l'élimination des armes et munitions , fixent les
modalités de restructuration des forces de défenses et de
sécurité et enfin, désignent les institutions à qui
incomberont la mise en oeuvre, la coordination et la supervision des
activités de désarmement, démobilisation et
réintégration.
En effet, outre, le Rwanda vers les années
1994, le DDR fait partie du processus de paix dans la région de Grands
lacs. Il constitue une étape essentielle de l'instauration de la
confiance. Les négociations de paix au Burundi d'une part sont abouties
à l'opération de Nations Unies au Burundi pour veiller au respect
de accords de cessez-le-feu et d'autre part on jeter les points sur le
processus DDR de différents groupes armés du pays.
En RDC, en novembre 1999, la résolution 1279 du
conseil de sécurité autorise le déploiement d'une mission
des Nations unies pour le Congo (MONUC). Son concept d'opération
s'articulait en trois phases dont :
- Le déploiement des troupes d'observation
à l'intérieur du pays ;
- L'observation du retrait des troupes
étrangères de la ligne de front ;
- La vérification du retrait de toutes les
troupes étrangères du territoire congolais et le DR des groupes
armés tels que définis dans le chapitre 9 de l'accord de
cessez-le-feu de Lusaka. Mais ce n'est que le 9 Novembre 2001 que la
résolution 1376 du conseil de sécurité autorisait la MONUC
à passer en cette troisième phase sous réserves de
garanties de sécurité par les parties1.
Quant aux actions de l'ONU sur les groupes armés
Ougandais et
Rwandais cette question ne suscite pas l'opinion
internationale autant qu'il est le cas en RD Congo et au Burundi. Toutes fois,
plusieurs actions sont menées par la MONUC au compte tenu des bandes
armée de ces deux pays sur le territoire congolais étant donne
que cette mission procède par
1 International Crisis Group (ICG), les rebelles
hutu rwandais au Congo ; pour une nouvelle approche du désarmement
et la réintégration, rapport Afrique n°63,
Nairobi/Bruxelles, ICC, 2003. p 1
le désarmement et le rapatriement des groupes
armés étrangers. En plus, le conseil de sécurité ne
cesse d'émettre des résolutions frappant directement ou
indirectement les groupes rebelles Ougandais, à l'exemple de la LRA pour
qu'il cesse leurs actions contre les populations civiles et à menacer la
sécurité et la paix régionale.
En effet, le désarmement et la
démobilisation des combattants nationaux et étrangers en RDC et
au Burundi constituent un enjeu important dans la consolidation de la paix et
de sécurité aux niveaux nationaux des Etats de Grands Lacs et
pour toute la région. Après deux guerres successifs entre 1996 et
2002 en RDC, caractérisées par la participation d'une multitude
de forces et groupes armés, les parties au conflit signent un accord de
paix prévoyant entre autres une reforme du secteur de
sécurité à travers la formation d'une seule et unique
armée restructurée et intégrée (FARDC), mais aussi
le désarmement, la démobilisation et la
réintégration des combattants dans la vie civile.
Le même procédé caractérise
la politique de l'ONU au Burundi, qui après différentes
confrontations de groupes armés basés à l'intérieur
du Burundi et d'autres en dehors de ses frontières, les accords d'Arusha
ont jeté les bases en prévoyant une reforme et unification de
l'armée et le programme DDR appuyé par l'ONU à travers sa
mission (ONUB).
A cet effet, ces programmes s'appuient sur les textes
juridiques des gouvernements et renforcés par différentes
résolutions du conseil de sécurité de l'ONU, pour une
application effective de la communauté international et de structure
nationale dans le processus.
DDR en RDC.
L'accord global et inclusif a confié au conseil
supérieur de la défense (CSD) une mission de concertation et de
consultation sur le désarmement des groupes armés et la formation
d'une armée nationale restructurée et intégrée. Par
conséquent les institutions étatiques devraient intervenir
notamment : le Président de la République en sa qualité de
Président du conseil supérieur de la défense, le ministre
de la défense nationale, le
ministre des affaires sociales et le ministre de la
solidarité et des affaires humanitaires pour jouer le rôle de
points focaux pour le DDR1.
A cet effet, le programme DDR ne découle pas de
seule responsabilité de la communauté internationale, en
l'occurrence le Nations unies, mais plutôt est un processus qui implique
les efforts des acteurs internes.
Nombreuses structures sont mises en oeuvres pour
assurer l'accompagnement du processus, entre autres, le comité technique
de planification et de coordination du DDR (CTPC/DDR) avec pour mission de
concertation avec les partenaires de la communauté internationale
impliqués dans le DDR et d'animation de la phase intérimaire dont
la mission a été notamment la préparation du programme
national et de la gestion des urgences du DDR ; le comité
interministériel chargé de la conception et de l'orientation en
matière de DDR (CI-DDR) ; la commission nationale du désarmement
de la démobilisation et de la réinsertion (CONADER) ; et le
comité de gestion chargé de finance et de la passation des
marchés (CCDDR) qui sera dissoute en Avril 2005 suite aux
dysfonctionnement d'où ses attributions seront confiées à
la CONADER.
Par ailleurs, le conseil de sécurité de
Nations unies a voté plusieurs résolutions qui demandent à
la MONUC et aux autres institutions onusiennes sur le terrain (PNUD, HCR,
UNICEF...) d'appuyer le gouvernement congolais dans le processus DDR. Ainsi,
dans le cadre du désarmement des combattants, le processus est
supervisé par le centre des opérations conjointes (COC) qui
désigne une équipe de désarmement (ED) composés de
membres de la SMI, de la CONADER et de la MONUC. Les estimations faites
à l'occasion de l'élaboration du PNDDR en 2004, prévoyait
330 000 combattants de différentes forces, mouvement, groupes
armés à désarmer. Parmi ces derniers, 150 000
étaient censés intégrer l'armée
restructurée, les FARDC, alors que 180 000 devaient être
démobilisés et réinsérés dans la vie civile.
En plus, une quantité similaire d'armes devait être
récupérée auprès de ces combattants2.
Dans la pratique, les activités du désarmement se
déroulent en deux phases : la
1 Décret loi 03/027 de 2003
2
http://www.grip.org/bdg/g
1054.html
phase du pré désarmement consistant
à l'identification et la mise en place des structures d'accueil des
combattant, en la sensibilisation et la communication, au déploiement
d'une équipe mixte de désarmement, à la
sécurisation et au contrôle des combattants dans les CR ou PD. La
phase du désarmement proprement dit qui comprend l'enregistrement des
combattants et des armes, munitions, la remise d'un certificat de
désarmement/fiche de contrôle (CeDe/FiCo), le rassemblement des
armes neutralisées et des munitions remises par les candidats
combattants. A la fin de cette opération, la SMI se charge de
transférer les combattants vers les centres d'orientations où ils
auront à choisir entre la démobilisation et l'intégration
dans l'armée.
Delà, la MONUC (MILOBS) assure le transport des
armes collectées vers les centres de stockage d'armes (CSA)
préparés par l'armée. Les armes sont inventoriées
par la MONUC sous la supervision de la SMI et de l'ED. Elles seront finalement
destinées aux novelles forces armées intégrées, les
FARDC. En ce qui concerne les armes défectueuses et les munitions non
transportables, elles sont détruites par les équipes d'experts de
la MONUC.
Par ailleurs, la mission de l'ONU en RDC comporte ou
mène des actions qui laisseraient dire qu'elle revêt un
caractère régionale en incluent la RDC d'une par et les questions
d'autres Etats tels que le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi.
En effet, la plupart des événements
constituant les conflits dans la région des Grands Lacs se sont
déroulés sur les territoires congolais. Ainsi, la vague de
réfugiés quittant le Rwanda à occasionner la formation des
groupes armés rwandais sur le territoire congolais, également la
situation identique de son jumeau, le Burundi, occasionné aussi
l'inexistence de groupes armés Burundais avec comme base arrière
la RDC. D'ailleurs, les questions Ougandaises depuis l'indépendance
jusqu'à l'ère du régime Museveni, qui a donné lieu
au renforcement des mouvements rebelles dans la sous région, sont des
facteur justifiant les actions de différents groupes rebelles dans le
Nord Est de la RDC.
Ce caractère régional de groupes
armés a fait que l'ONU en RDC traite de questions liées à
ces Etats mais à partir de la RDC.
C'est dans ce cadre que le programme de
démobilisation,
désarmement, rapatriement, réinstallation
et réintégration (DDRRR) des groupes armés
étrangers basés en RDC tire ses origines.
Dans ce point, le caractère coercitif que
revêt la MONUC est nécessaire à soulevé.
L'évolution du mandat de la MONUC est
observé dès le cessez-le-feu décrété par les
accords de Lusaka est passé au maintien de la paix à l'imposition
de la paix et enfin à la consolidation de la paix, ainsi le mandat de la
MONUC a été placé sous le sceau du chapitre VII de la
charte de l'ONU dès le 24 février 2000 par la résolution
1291 du conseil de sécurité. Cependant, la mission onusienne a
adoptée pendant les quatre premières années de son
existence, une approche conciliatrice et défensive plus proche des
principes du chapitre VI que de ceux du chapitre VII de la
charte1.
Cependant, conte tenu de la persistance de groupes
armés étrangers, la MONUC applique actuellement les mesures
prévus par le chapitre VII de la charte en menant des opérations
aux cotés de FARDC accompagnés aussi de « soft power »
dans le cadre de démobilisation volontaire.
Dans ces attributions sur le DDRRR qui amène la
MONUC d'avoir des responsabilités plus régionales que nationales,
elle a en sa charge la responsabilité d'assurer le DDRRR des groupes
tels que : les Ex-FAR, LRA, UMRF, Milices Interahamwe, FUNA, FDD, WNBF, NALU,
UNITA, et les FLN. Cette liste n'est pas exhaustive car tous les groupes
armés sont concerné. Sur cette base et depuis 2002, la MONUC
opère le rapatriement des combattants et de leurs dépendants vers
leurs pays d'origine.
Afin de faciliter le regroupement des candidats au
DDRRR la MONUC a établi six (6) centres de transit dans les Kivu dont
trois (3) dans les
1 Col. Tamoussi BONZI, Op Cit, p9
Nord-Kivu à Lubera, kanyabayonga et Sake, et trois
(3) dans le Sud-Kivu a Walungu, Hombo et Sange.
LE DDR AU BURUNDI
L'opération des Nations unies au Burundi (ONUB)
a été créée par le conseil de
sécurité des Nations unies en mai 2004 pour appuyer les efforts
entrepris par les Burundais pour instaurer une paix durable et amener une
réconciliation nationale, comme prévu dans l'accord de paix et de
réconciliation au Burundi, signé à Arusha (Tanzanie) le 28
Août 2000. cet accord devait mettre fin à plus de dix
années de guerre civile à coloration ethnique entre la
minorité tutsi et la majorité hutu.
Pendant les deux ans et demi où elle a
été présente au Burundi, l'ONUB a complété
les tâches qui lui avaient été mandées, y compris
l'aide au désarmement à la démobilisation, à la
réinsertion et la réhabilitation des anciens combattants, le
suivie des accords de cessez-le-feu et la promotion des droits de l'homme, de
l'Etat de droit, etc.
Ainsi dans son rapport lors de la fermeture en 2006,
elle avancé un nombre total de 21679 anciens combattants
démobilisés dont 3015 enfants et 494 femmes au
Burundi1.
En effet, l'ONUB contenait dans ses attributions une
assistance dans le désarmement, démobilisation et
réinsertion des éléments qui proviendront des
différents groupes armés signataires des accords d'Arusha. Cela
revient dans la politique de l'ONU de consolidation de la paix2.
Cette mission s'est réalisée sur concours entre la mission de
l'ONU, ONUB et les institutions nationales ainsi que différents
partenaires.
Depuis la création, en mai 2004 de la mission
de l'ONUB au Burundi, conformément à la résolution 1545 du
conseil de sécurité, celle-ci a travaille en étroite
collaboration avec la Banque Mondiale et le secrétaire du MDRP en vue de
l'adaptation et de la mise en place des mécanismes de coordination des
activités DDR et SSR3.
Les tâches sont reparties entre la commission
nationale chargée de la démobilisation, de la
réinsertion et la réintégration des
ex-combattants
(CNDRR), la mission de l'ONU au Burundi qui assure de
moyens
techniques et financiers aussi que le Programme Multi
Pays de
Démobilisation et Réintégration
(MDRP)1.
Ce processus de DDR devrait assurer la
démobilisation et réintégration d'environs 55 000
ex-combattants sur une période de 5 ans. Mais alors, le processus a
déjà touché 26 283 ex-combattants soit 45% de l'effectif
prévu (bilan 2009).
Cependant, les actions de l'ONU dans le reste de la
région (en Ouganda et au Rwanda) sont quasi inexistantes en
matière de DDR. En Ouganda la politique qui fut d'actualité pour
démanteler les groupes armés avec moyen non coercitif fut le
programme d'amnistie consacré aux forces irrégulières qui
se rendent aux autorités dans le cadre de la loi d'amnistie. Processus
est assuré par la commission d'amnistie en partenaire avec des bailleurs
des fonds différents ainsi que le MDRP2.
DDR AU RWANDA
La situation au Rwanda a
dégénéré depuis 1994 au moment où le
programme DDR devrait être assuré par la MINUAR. Dans ses
attribution,il lui était incombé d'assurer le désarmement,
la démobilisation et la réinsertion de deux parties,dont les
troupes rebelles du FPR et certains hommes de l'APR selon les clauses des
accords.
Depuis le génocide aucune action de
désarmement proprement dit des groupes armés n'a
été faite. En revanche, le gouvernement du Rwanda se contente de
recevoir les ex-combattants qui lui sont présentés par ses
voisins dont en premier la RD-Congo en concours avec la MONUC et en suite la
MONUSCO après qu'ils soient désarmés.
Mise à part ces processus précités,
nous pouvons parcourir brièvement les recours à la force en
RD-Congo, Burundi et Rwanda.
1 Stéphane Mora, la réforme du
secteur de sécurité au Burundi, coordination des acteurs,
Initiative for peacebuilding, 2008, p11
www.initiativeforpeacebuilding.eu
2 Bulletin BINUB, la réinsertion durable
des soldats démobilisés, gage de stabilité,
N°026, février 2009
République Démocratique du
Congo
A l'institution de la mission de l'ONU en RD-Congo,
celle-ci était soumise au chapitre VI, donc seul le moyen pacifique
était envisagé. Au fur et à mesure que la situation se
dégradait, la mission est passée au chapitre VII. Le moyen non
violent prime malgré le chapitre VII. Cependant à cause de la
persistance, les FARDC mènent actuellement des opérations
militaires conjointes avec la MONUC. Mais toutefois les moyens apportés
par celle-ci se limitent à de moyens logistiques et donc elle participe
d'une façon indirecte.
Burundi
La mission de l'ONU au Burundi (ONUB) n'a pas connu
de
complication comme celle de l'ONU en RD-Congo. Certes, il
y avait la persistance d'un groupe rebelle, le FNL Palipehutu, qui ne faisait
pas partie des accords d'Arusha, mais aucune action militaire effectuée
par l'ONU n'a été réalisée. Une pression politique
et militaire significative menée par l'ONUB était constamment et
même de menaces aux attaques par les contingents de l'ONUB était
perpétrés mais en aucun cas, celle-ci n'a recourue à la
force. Toutefois, on encaissait des accrochages entre l'armée loyaliste
et les rebelles du FNL.
Rwanda
Malgré la présence de l'ONU au Rwanda, le
génocide était réalisé. Aucune action coercitive
contre les groupes rebelles de FPR et les milices Interahamwe n'était
enregistrée. Pourtant le Général Roméo Daillaire
avait demandé le feu vert pour intervenir dans les mesures de se moyen
dans le but d'arrêter le massacre, mais cependant, le feu vert lui
à été refusé par la bureaucratie onusienne à
New York qui ferma les yeux en ignorant la réalité.
Cet immobilisme de l'ONU face au massacre a Sali l'image
de l'ONU dans le continent Africain.
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