Liste des tableaux et figures
Tableau 1 : Tableau récapitulatif des
programmes de l'UE au Rwanda par secteur d'intervention: 47
Tableau 2 : Les recettes totales et dons
alloués à l'Etat rwandais depuis 2000 48
Tableau 3 : Financement de l'UE aux programmes
de la CNUR par année 50
Tableau 4 : Liste des associations et clubs
bénéficiant de l'aide de l'UE selon la nature de leurs
activités 54 Tableau 5 : Liste des associations et
clubs de réconciliation bénéficiant de l'aide de l'UE
visités par l'auteur 57
Figure 1 : Les recettes totales et dons
alloués à de l'etat rwandais depuis 2000 49
Figure 2 : Financement de l'UE aux programmes de
la CNUR par année 51
Figure 3 : Nombre et répartition des
associations par type d'activités 55
INTRODUCTION GENERALE
Entre avril et juillet 1994, le Rwanda baigne dans le sang. Le
pouvoir, ses milices ainsi que des individus ordinaires y commettent le
génocide le plus expéditif de l'histoire : c'est le
génocide3 commis contre les Tutsi au Rwanda et dans lequel
des milliers de Hutu modérés ont péri et ce, malgré
la présence militaire d'une force de la paix de la communauté
internationale, la Mission des Nations Unies au Rwanda (MINUAR)4.
Bien entendu, le génocide est l'aboutissement d'un long processus de
désintégration sociale dont les premiers signes datent de
1959.
Déjà à cette époque, le
soulèvement d'une partie de la population contre une autre,
généralement connu sous le nom de « la révolution de
1959 », occasionne plus de 50 000 morts parmi la minorité
tutsi5. C'est ainsi que ceux qui échappent à la
violence vont s'exiler dans les pays voisins d'où ils reviendront plus
de trente ans après.
L'un des douloureux héritages de cette situation est
l'établissement et le renforcement de la méfiance entre Hutu et
Tutsi ainsi qu'une pauvreté déshumanisante qui frappe tous les
groupes sociaux.
3 Le nombre precis de victimes de ce genocide est
loin de faire l'unanimite. Selon les Nations Unies, ce nombre serait de plus de
800 000 personnes. (Voir GIEP/OAU, Rwanda : Le _genocide qu'on auraitpu
eviter, Addis Abeba : OUA, 2000, p. 121. (Le Groupe
International d'Eminentes Personnalites (GIEP) a conduit une etude fouillee sur
le genocide des Tutsi au Rwanda et affirme que, entre avril et juillet 1994, il
y a eu sans doute plus de 800 000 morts). Selon le gouvernement rwandais et a
l'IBUKA (le collectif des organisations des rescapes) ce nombre est de plus
d'un million de morts. Filip Reyntjens, lui, parle de 1.143.000 personnes tuees
pendant le genocide, « Estimation du nombre de personnes tuees au Rwanda
en 1994 », in L'A~rique des Grands Lacs, annuaire 1996-1997,
Centre d'etudes de la Region des Grands Lacs, Paris, L'Harmattan, 1997, p.12
4 La Mission des Nations Unies pour l'assistance au
Rwanda (MINUAR) etait une mission de l'ONU au Rwanda creee par la resolution
872 adoptee par le Conseil de securite en sa 3288e seance du 5 octobre 1993 et
dissoute en mars 1996 Elle etait en phase operationnelle au debut du genocide
au Rwanda. Le general canadien, Romeo Dallaire, fut nomme commandant de cette
mission constituee d'environ 2 300 hommes, essentiellement des Bangladais, des
Belges et des Ghaneens.
5 Emmanuel NKUNZUMWAMI, La tra_gedie
rwandaise. Histoire etperspectives, Paris, L'Harmattan, 1996, p.67
Cependant, malgré cette situation sociale critique les
rwandais doivent, au lendemain du génocide, revivre ensemble, cohabiter
sur les mêmes collines. Une tâche très difficile si l'on se
réfère à ce passé très tumultueux qui n'a
fait qu'enfoncer chaque groupe dans le repli sur soi et le mépris de
l'autre.
Dès son accession au pouvoir en juillet 1994, le
gouvernement dirigé par le Front Patriotique Rwandais-Inkotanyi (FPR)
affiche sa volonté de bâtir une société rwandaise
réconciliée avec elle-même. Mais comme dans tous les pays
qui sortent de conflits sanglants, il y a des priorités sur lesquelles
il faut se concentrer pour reprendre la vie normale. Au Rwanda, on a choisi de
focaliser les efforts sur la sécurité, le retour des
réfugiés, etc. . C'est seulement en 1999 que la
réconciliation devient une priorité du gouvernement avec la mise
en place de la Commission Nationale pour l'Unité et la
Réconciliation (CNUR).
La principale mission de celle-ci est de superviser le
processus de réconciliation.
Or, comme on peut s'y attendre, en 1994, le génocide
avait tout détruit, plongeant ainsi des populations entières dans
une misère indescriptible. Il est dès lors impossible pour le
Rwanda seul, en convalescence, de s'engager sur ce chemin de
réconciliation très exigeant notamment en termes de moyens, sans
répondre aux besoins urgents des populations. C'est ainsi que des
acteurs internationaux, ceux-là même qui sont accusés
d'avoir abandonné le Rwanda pendant le génocide, s'engagent dans
la reconstruction du pays, en apportant leur aide dans divers domaines de la
vie nationale.
La participation de la communauté internationale vient
donc répondre à deux impératifs majeurs : aider le Rwanda
d'une part à se relancer économiquement, d'autre part, à
redorer son blason après avoir été accusée de
fermer les yeux devant la souffrance de la population avant, pendant et
après le génocide.
C'est notamment en vue de répondre à ces objectifs
que l'Union Européenne intervient.
Ses activités sont nombreuses et variées et ne
peuvent donc être couvertes par une seule étude. Nous
tâcherons, pour ce qui est de ce mémoire, d'étudier sa
participation dans les activités destinées à promouvoir la
réconciliation.
1. Choix, Intérêt et Objectif de la
recherche
- Choix et Intérêt général
En se conformant aux exigences de la recherche telles que
définies par le canevas de l'Université Catholique de Louvain
(UCL), nous nous sommes proposé d'orienter notre recherche sur « Le
rôle de l'Union Européenne dans le processus de
réconciliation au Rwanda de 1999 à 2008. »
Il a pour but d'encourager les différents intervenants
dans le domaine de la réconciliation. Ce travail fournira des
informations concernant le processus de réconciliation et les efforts
fournis par l'Union Européenne en sa faveur.
- Intérêt personnel
Touché par la succession des conflits qui ont
déchiré la Région des Grands Lacs Africains6 en
général et le Rwanda en particulier, nous nous sommes
intéressé à ce sujet en vue de proposer des pistes de
solutions destinées à favoriser le rapprochement entre les
différentes composantes de la population rwandaise.
6 L'expression o Region des Grands Lacs Africains
» renvoie a un ensemble de lacs situes le long de la grande faille
(`rift') est-africaine, incluant les lacs Kivu, Tanganyika ,Victoria, Albert et
Edouard. Transfrontaliers, ces lacs bordent le Burundi, le Kenya, l'Ouganda, la
Republique Democratique du Congo (RDC), le Rwanda, la Tanzanie et la Zambie.
Sur le plan geopolitique, la Region des Grands Lacs englobe un nombre variable
de pays. On parle ici de l'ensemble des pays constitue par le Burundi, la RDC
et le Rwanda. Ces trois pays sont les anciennes colonies de la Belgique et
forment la sphere des pays qui ont le francais comme langue officielle. Depuis
1994, le Rwanda utilise le francais et l'anglais comme langues officielles.
- Intérêt académique et scientifique
Dans ce cadre, il convient de souligner que l'approche de la
réconciliation comme processus de transformation des conflits et de
consolidation de la paix, nécessite une attention particulière
car elle ne se limite pas à s'attaquer aux causes du conflit mais
questionne aussi le passé et exige le changement des structures pour un
futur meilleur.
Malheureusement les sources scientifiques traitant de la
réconciliation comme telle sont rares et très peu d'écrits
existent sur le rôle de la communauté internationale dans le
processus de réconciliation au Rwanda ou ailleurs.
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