2. Délimitation du sujet
Dans le temps, ce travail couvre une période de 10 ans
soit de 1999 à 2008. L'année 1999 coïncide avec la
création de la CNUR. En 2002, un accord de partenariat entre l'Union
européenne et la CNUR est signé et le programme nommé
`UE-NURC Projet' fait partie des programmes de la commission. Le dernier
rapport des activités de la CNUR a été publié en
2008, avant que nous ne commencions cette étude.
Dans l'espace, notre étude est limitée aux
provinces du Sud, de l'Ouest et à la ville de Kigali. Nous y avons
visité les associations et clubs d'unité et réconciliation
financés par le projet UE-NURC. Compte tenu du temps et des moyens
limités dont nous disposions, nous n'avons pas pu visiter les autres
provinces. Le choix de ces deux provinces n'est pas un hasard. A l'aide d'une
base de données sur les activités du projet UE-NURC, nous avons
constaté que l'UE se concentrait plus sur ces deux provinces. En outre,
vu les contraintes du temps et les moyens que nous disposions, nous avons
visité ces deux provinces car il y a un accès facile en terme de
moyen de transport.
3.Objectif du travail
L'objectif global de cette étude est d'examiner la
portée et les limites de l'intervention de l'Union Européenne
dans le processus de réconciliation nationale. Pratiquement, il s'agit
d'analyser le rôle de l'UE et de voir la manière dont ses
activités contribuent concrètement à la politique
rwandaise de réconciliation.
De cet objectif global découlent deux objectifs
spécifiques. Il s'agit d'évaluer l'impact des activités de
l'UE auprès de la population rwandaise à travers le projet
UE-CNUR et de connaître l'avis de l'opinion publique sur l'intervention
de l'UE dans le processus de réconciliation.
Des pistes de solutions destinées à rendre plus
dynamique l'intervention de l'UE en matière de réconciliation
seront incluses à la fin de ce travail.
4. Méthodologie et concept
4.1 Méthodologie
Afin de réaliser les objectifs que nous nous sommes
assignés, certaines techniques de collecte des données et
approches méthodologiques ont été
privilégiées.
Etant donné que la réconciliation est un
processus complexe, son analyse demande une certaine prudence. Il est d'abord
difficile de la quantifier et de la mesurer. Nous nous sommes servis des plans
d'action et des rapports d'activités de la CNUR et de l'UE, des
documents officiels de l'Etat rwandais ainsi que d'autres écrits,
ouvrages et articles.
Ensuite, nous avons mené des entretiens. En effet, il
faut d'emblée noter que les ouvrages et publications, même
lorsqu'ils sont d'une grande qualité et d'un apport certain pour la
recherche scientifique, véhiculent toujours le point de vue de leurs
auteurs. Ce qui est dangereux pour la réconciliation au Rwanda dans la
mesure où les ouvrages sur le génocide se contredisent selon la
sensibilité de chaque auteur. C'est pourquoi nous avons croisé
les sources écrites avec des entretiens même si ceux-ci sont
marqués par la subjectivité des interlocuteurs. Lors de la
collecte des données, nous avons tenu compte de tous ces
paramètres.
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