L'OTAN et le dialogue avec les pays du bassin sud de la méditerranée( Télécharger le fichier original )par Ismaeil Abed Université Mohammed 1er faculté de droit Oujda Maroc - Diplôme d'études supérieures approfondies 2008 |
2) Le Dialogue méditerranéen : le cas d'IsraëlDès le début de l'existence de l'Etat d'Israël, c'est le problème de la sécurité qui est le thème central du débat politique intérieur, parce que structurellement lié à la survie physique d'un Etat imposé dans un contexte régional, méditerranéen, fondamentalement hostile. Du point de vue géostratégique, la constitution de l'Etat d'Israël représente l'instauration dans le bassin oriental de la Méditerranée d'un élément colonial au milieu d'un ensemble arabo-musulman plus au moins directement colonisé par l'Europe et qui commence à contester son statut de dominé et d'opprimé. Israël s'est donc inséré dans cette région, sans définir ses propres frontières, reliant cette indétermination territoriale- en elle-même menace permanente pour tous ses voisins- à des considérations de sécurité. Cette insertion, ne fut se pas qualifiée de dépendance des USA à l'égard d'un allié peu contrôlable et capable d'actes imprévisibles et dangereux?63(*) Et voilà que les USA insèrent encore une fois l'Etat d'Israël avec ses violations des résolutions de l'Onu, du Traité de Non Prolifération nucléaire et des Conventions de Genève, via le DM auprès d'Etats arabo-musulmans dont on connaît très bien les sentiments de leurs populations envers l'existence même de cette entité. Il est vraiment un fait qu'Israël participe au Dialogue méditerranéen de l'OTAN depuis le lancement de cette initiative en 1994, parce qu'il semble que le processus de paix au proche orient et les différentes tentatives de préserver la sécurité d'Israël dans son pourtour arabe a échoué. Il semble qu'Israël a trouvé le DM le cadre le plus adéquat pour préserver sa sécurité et pour se rapprocher plus des autres pays partenaires. Il faut justement croire que l'un des objectifs de l'OTAN est de normaliser d'une manière sournoise les relations entre Arabes et Israéliens. Elle doit déjà se frotter les mains pour les avoir mis côte à côte à tous les niveaux sans aucune contrepartie de paix pour le moyen Orient. En 2001, l'Etat hébreu est d'ailleurs devenu le premier pays participant à signer un accord de sécurité avec l'OTAN, fournissant un cadre pour la protection des informations classifiées. En décembre 2004, Israël a participé à la première réunion du DM au niveau des ministres des Affaires étrangères. Sa coopération avec l'OTAN comporte, entre autres, des activités de lutte contre le terrorisme et contre les armes de destruction massive, visant à sécuriser les frontières et à se préparer aux désastres massifs et aux états d'urgence. Elle implique, côté moyen-oriental, la participation de l'OTAN à des manoeuvres, sa consultation pour effectuer des réformes dans le domaine de la défense, l'établissement de relations politiques et militaires, et enfin, la prévention de contrebande d'armes et de drogues64(*).
Israël opère un véritable virage dans ses rapports avec l'Alliance en concluant, le 16 octobre 2006, un accord qui prévoit la participation de Tel Aviv à la lutte antiterroriste en Méditerranée dans le cadre de l'opération active Endeouver (OAE). Parallèlement un véritable accord de coopération bilatérale est finalisé. Cet engagement traduit le souci d'Israël de consolider sa position stratégique dans un environnement régional antagonique. L'opération précitée semble aussi attirer l'intérêt du Maroc et de l'Algérie, leur décision de participation a été qualifiée par les observateurs d'événement important reflétant un consensus de plus en plus grand dans la région, malgré les différends et les contentieux en cours. Reste à souligner que ces pays qui entretiennent des relations suivies avec les puissances occidentales, doivent également être rassurés sur l'absence de contradictions ou de conflits d'intérêts entre leurs futurs engagements au sein de l'OAE et leurs engagements bilatéraux avec ces puissances65(*). Même s'il apparaît de première vue que ce cadre de coopération semble attirer l'intérêt des partenaires du sud, il a été affirmé lors du Sommet de Prague66(*) (21 et 22 novembre 2002), que la première version du Dialogue méditerranéen doit évoluer vers un véritable cadre de coopération, en cohérence avec la nécessaire adaptation de l'Alliance au nouveau contexte stratégique et à l'émergence de nouveaux impératifs de sécurité, comme l'interdépendance croissante entre la région méditerranéenne et la sécurité transatlantique. Le souhait de faire évoluer l'action de l'Otan dans la zone est davantage concrétisé lors du Sommet d'Istanbul (28 juin 2004), qui élève le Dialogue au rang de véritable partenariat, en s'inspirant, bien que marginalement, du Partenariat pour la Paix (PPP) et en adoptant les principes de non-discrimination entre partenaires et d'autodifférenciation : liberté de choix des activités en fonction de leurs besoins et priorités. * 63 Bernard Ravenel. « Méditerranée Le Nord contre le Sud ? » Édition l'harmattan. Pp 151-152 * 64 Julie Decroix. « Israël Dans L'OTAN, Une Union Irrésistible ? » http://meria.idc.ac.il/journal_fr/2007/issue1/jv2no1a4.html * 65 Rachid El Houdaïgui : « L'Opération Active Endeavour Et Son Impact Sur Le Dialogue Méditerranéen De L'OTAN » Edité par : Jean Dufourcq et Carlo Finizio Rome, Juin 2007 http://www.ndc.nato.int/download/publications/op_22.pdf * 66 La déclaration du sommet de Prague du 21 novembre 2002 A consulter sur le site : http://www.nato.int/docu/pr/2002/p02-127f.htm |
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