3- Spécificités culturelles et identitaires de
la Côte d'Ivoire
a) Les rapports économiques, sociaux et
culturels
La culture ivoirienne met l'accent sur la collectivité
qui impose son opinion à autrui. En effet, nous sommes en
présence d'un contexte qui accorde de l'importance au quand
dira-t'on ?, aux points de vue de la communauté, au jugement des
autres ou opinions de la société.
L'existence de nombreux préjugés et l'influence
de la collectivité sur les prises de décisions de la
collectivité, imposent souvent des prises de décisions
inconscientes en fonction de la hiérarchie (l'âge, le chef, le
patron, les parents, la famille, etc.) et de la communauté.
La compréhension des droits de l'homme est donc
très liée aux aspects sociaux et économiques (pays
pauvre). S'agissant des rapports entre :
- des nationaux : L'on fera attention alors
à la provenance tribale ou ethnique des protagonistes qui liée
aux préjugés (manière de réfléchir),
influent beaucoup les différentes manières de comprendre les
droits de l'homme.
- Les peuples du nord très commerçants sont
souvent considérés comme des personnes assez capitalistes, qui
s`inspire beaucoup des règles d'éthique morale traditionnelle
pour tout type de négociation (impact souvent important de la religion
en grande partie musulmane).
- Les autres peuples agissent en s'inspirant des lois et
traditions qui font beaucoup appel aux jugements de la communauté, ou
à l'arbitrage de l'autorité (la famille, chefs, rois, etc.).
- Les populations des grandes villes comme Abidjan,
Yamoussoukro et Bouaké, qui sont souvent le résultat de l'exode
rural, de certaines longues études ou de diversités culturelles,
agissent avec plus de rationalités en s'adaptant facilement aux cultures
des autres (peuples étrangers).
- des internationaux : l'ivoirien des grandes
villes n'est pas influencer par l'appartenance à une nationalité
particulaire (surtout européenne). Mais la pauvreté et la
recherche d'horizons meilleurs est la base d'une émigration très
élevée vers le monde occidental.
Comme stipulé ci-dessus, la situation sociopolitique a
un impact très important sur la connaissance et le respect des droits de
l'homme, car il ne faut pas oublier la logique de la gouvernance culturelle des
pays du sud (souvent absence de démocratie ou encore
démocratie à l'africaine). Il faut souligner que la
Côte d'Ivoire, comme presque tous la pays africains, est un pays jeune
qui a eu son indépendance qu'en 1960, ce qui justifierait cette
démocratie particulière car jeune et se heurtant aux cultures
traditionnelles souvent plus imposantes.
Cela conduit à un capitalisme fort qui se
réalise souvent au détriment des droits de l'homme surtout ceux
des droits économiques, sociaux et culturels. Dans une démocratie
jeune, quand on parle de droits de l'homme, l'on parle plus souvent de droits
civils et politiques, une logique dans la naissance des droits de l'homme.
L'histoire des droits de l'homme nous a montré qu'ils étaient
d'abord civils et politiques, peut être la justification de cette
ignorance des droits économiques socio-culturels qui s'adaptent
difficilement aux cultures africaines et par ricochet à celle de la
Côte d'Ivoire.
Il faut noter que l'un des aspects les plus importants de la
non réalisation des DESC est celui de l'excellente condition
financière de certaines minorités. Celui qui a le plus
d'argent sera toujours en position de force, en ne respectant
pas toute logique de fonctionnement économique, typique à la
culture des pays du sud, matérialisée par la corruption.
Il faut aussi noter dans cette culture, l'importance du droit
des aînés qui met un accent important sur l'âge des
individus, car le plus jeune n'a souvent pas droit à la parole ou a une
fonction de porte parole.
L'intégration dans la société se fera
souvent en fonction des groupes d'âges, des générations,
des éducations, et même des appartenances traditionnelles (aussi
dans les grandes villes). L'ivoirien est très lié à sa
culture, ceci est illustré par des fêtes traditionnelles qui ont
lieu dans plusieurs tribus de façon récurrente, par exemple
l'ABISSA au sud est du pays et la fête
de l'igname au centre...
Outre ces aspects, nous pouvons ajouter que la culture
ivoirienne est très diversifiée, justifiée pour son nombre
important d'étrangers (environs 30 % de la population), et de
l'étendue de sa diaspora dans le monde entier. Il est donc important de
souligner que l'ivoirien est quelqu'un qui s'adapte vite à une culture
étrangère (adaptation facile aux autres cultures).
Aussi, il ne faut pas oublier l'histoire de la Côte
d'Ivoire qui illustre parfaitement sa culture par le biais de sa situation
sociopolitique.
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