Efficacité de la politique monétaire de la BEAC (banque des états de l'Afrique Centrale ) et mécanismes de transmission: une évaluation empirique du canal du taux d'intérêt au Cameroun de 1995 à 2006( Télécharger le fichier original )par Eric Joël NGOUNOU NZOKOM Institut sous-régional de statistique et d'économie appliquée Cameroun - Ingénieur d'application de la statistique 2008 |
I.2. Les objectifs et instruments de politique monétaireI.2.1. Objectif ultimeIl est généralement enseigné que la politique monétaire poursuit quatre grands objectifs finaux14(*). Afin d'atteindre ces objectifs finaux, les autorités monétaires se fixent des objectifs intermédiaires. Ces derniers sont des valeurs des variables sur lesquelles les instruments de la politique monétaire agissent directement. Les objectifs finaux de la politique monétaire peuvent être : ü le taux de croissance de l'économie. En vertu de la règle d'or énoncée par Friedman, la politique monétaire assurera une croissance non inflationniste si la croissance de la masse monétaire suit la croissance économique réelle ; ü le taux d'inflation : dans une optique keynésienne, la politique monétaire est un instrument de régulation conjoncturelle qui est basé sur l'arbitrage inflation/chômage15(*) ; ü l'équilibre de la balance des paiements : si un pays est confronté à un déséquilibre extérieur, une politique monétaire restrictive permet d'attirer les capitaux et de limiter la dépréciation de la monnaie ; ü le plein emploi : en référence à la politique monétaire de la Federal Reserve au États-Unis. I.2.2. Les objectifs intermédiaires de la politique monétaireLes objectifs intermédiaires de la politique monétaire peuvent être : ü la croissance de la masse monétaire, qui constitue l'objectif privilégié des monétaristes. Les autorités monétaires des pays de l'OCDE16(*) avaient adopté cet objectif intermédiaire dans la décennie 70 afin de guider leur politique monétaire ; ü le niveau des taux d'intérêt nominaux est l'objectif privilégié des keynésiens. Le niveau des taux d'intérêt conditionne le niveau des investissements ainsi que les mouvements de capitaux à court terme sur les places financières ; ü la stabilité du taux de change : la Banque Centrale définit un taux de change d'équilibre et s'efforce de défendre cette parité. I.2.3. Les instruments de politique monétaireD'une part, l'on définit des objectifs intermédiaires dont la réalisation doit permettre d'atteindre des objectifs finals, d'autre part, l'on oriente, par référence à ces objectifs intermédiaires, les instruments de contrôles de la politique monétaire. I.2.3.1. La régulation du créditElle permet d'opérer le contrôle de la masse monétaire. A cet effet, l'on peut procéder à une politique stricte d'encadrement du crédit17(*), ce type de politique a été supprimé à la fin de l'année 1986, et les autorités monétaires laissent aujourd'hui la latitude aux banques de distribuer le montant des crédits qu'elles souhaitent, sous contrainte de leurs avoirs à la banque centrale. Par ailleurs, en agissant sur la fixation des taux d'intérêt, la banque centrale influence la demande de crédit, son volume variant de manière inverse au mouvement des taux d'intérêt. L'État peut tout aussi bien restreindre la création monétaire des institutions de crédit en augmentant le loyer de l'argent (taux de l'escompte) ce qui va entraîner une diminution des demandes de crédit de la part des agents économiques. * 14 Voir par exemple le cours de Legrand E. Université de Rennes. * 15 En situation de sous-emploi, une politique monétaire expansive permet de réduire le chômage, par la baisse des taux d'intérêt et la reprise de l'investissement qu'elle induit, au détriment de la stabilité des prix. A l'inverse lors des périodes de croissance accélérée, la politique monétaire doit permettre de limiter les tensions inflationnistes par la hausse des taux et la contraction de l'activité qui en résulte. * 16 La « Federal Reserve » américaine (1972), la Banque Fédérale d'Allemagne (1974), la Banque d'Angleterre et la Banque de France (1976), l'avaient aussi adopté. * 17 La banque centrale détermine l'encours des crédits que les banques peuvent accorder. |
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