III.1.3. Canaux de
crédit
A la suite des conceptions traditionnelles de la transmission
monétaire basée essentiellement sur le taux
d'intérêt et le prix d'autres actifs, il est apparu une nouvelle
conception qui se fonde sur l'existence d'asymétrie d'informations sur
les marchés de capitaux. Il existe deux canaux principaux
découlant des problèmes d'informations sur les marchés du
crédit : le canal du crédit bancaire et le
canal du bilan (théorie de l'accélérateur
financier).
Les principaux tenants de cette conception sont entre autres
Bernanke, Gertler, Cecchetti et Hubbard.
III.1.3.1. Canal du crédit bancaire (canal
strict du crédit)
Du fait du rôle spécifique des banques de second
rang au sein du système financier, puisqu'elles sont les mieux
placées pour résoudre les problèmes d'asymétrie
d'information sur les marchés du crédit, si certains
investisseurs n'empruntent pas auprès d'elles, ils n'auront pas
accès aux marchés du crédit.
Sous hypothèse de non-existence d'une parfaite
substituabilité des dépôts bancaires et des autres sources
de financement, les pionniers de cette conception pensent qu'en politique
monétaire expansionniste, les réserves et dépôts
bancaires s'accroissent, ce qui augmente la quantité des prêts
bancaires disponibles. Cela conduira à une hausse des dépenses
d'investissement (et de consommation) et par la suite, génèrera
un accroissement de la demande globale et une production plus
élevée. L'on a alors le mécanisme suivant :
.
Certains auteurs tels Ramey (1993) et Meltzer (1995) estiment
avoir de bonnes raisons de penser que le rôle du crédit bancaire
n'est plus tout aussi puissant qu'autrefois. Ils prennent l'exemple de
l'économie américaine. Premièrement, dans cette
économie, il n'existe plus de restriction en ce qui concerne la collecte
des fonds. Puisque les restrictions telles que l'obligation de constitution de
réserves et le plafonnement de la rémunération des
dépôts ne sont plus d'actualité et donc, les banques
réagissent plus facilement à une réduction de leurs
réserves et à une perte de dépôts, en
émettant des certificats de dépôt aux taux du
marché, qui n'impose pas la constitution de réserves
obligatoires. Deuxièmement, selon Mishkin et Edwards (1995),
l'efficacité de ce canal est moindre à cause du déclin de
l'activité traditionnelle de prêt à l'échelle
mondiale ; les banques jouant un rôle de moins en moins important
sur les marchés de crédit.
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