III.1.2.2. Canal du cours des actions
Il existe deux canaux importants impliquant le cours des
actions pour la transmission monétaire : la théorie de
l'investissement de Tobin (coefficient « q ») et l'effet
richesse sur la consommation.
III.1.2.3. La théorie du
« q » de Tobin
La théorie de l'investissement de Tobin (1969),
établit un mécanisme selon lequel la politique monétaire
affecte les entreprises par le biais de ses effets sur la valorisation des
actions. Tobin définit le coefficient « q » de la
façon suivante :
(Cherbonnier (2004)). Il reprend l'idée de Keynes selon laquelle
l'investissement est lié au cours boursier par suite d'un arbitrage
entre l'achat d'une entreprise existante et
l'investissement.
ü Si q>1, c'est-à-dire que la valeur en
bourse est supérieure à la valeur comptable, alors les
nouveaux investissements sont peu onéreux et donc les émissions
des actions sont avantageuses et l'investissement est souhaitable.
ü Si q<1 c'est-à-dire que la valeur
boursière est inférieure à la valeur comptable, il
n'y aura pas d'acquisition de nouveau bien puisque les émissions
d'actions sont non avantageuses et donc l'investissement sera faible
(uniquement en capital existant).
Le lien entre la politique monétaire et le cours des
actions, se décrit selon les écoles ainsi qu'il suit :
Pour les keynésiens, dans une politique
monétaire expansionniste, la baisse du taux d'intérêt
réduit l'attrait des obligations (baisse de leur rendement) par rapport
à celui des actions ; ce qui suscite une hausse du cours de ces
actions. Il en résulte une augmentation du « q » de
Tobin qui stimule l'investissement et l'économie.
Pour les monétaristes, si l'offre de monnaie augmente,
les agents estiment qu'ils disposent de trop de liquidité par rapport au
niveau souhaité et tentent dès lors de réduire leurs
encaisses en augmentant les dépenses (motif de spéculation). Le
marché boursier leur offre une possibilité de dépenser ce
surplus. D'où une augmentation de la demande d'actions, ce qui
élève leur cours. Il s'ensuit le mécanisme de transmission
suivant :
Toutefois, selon Legrand, la mesure de la profitabilité
de l'entreprise proposée par le « q » de Tobin, est
utile mais pas entièrement satisfaisante. En effet ce ratio porte sur
les investissements déjà réalisés et ne renseigne
pas sur les investissements à venir. Par ailleurs, la valorisation
boursière de l'entreprise qui découle d'opérateurs sur les
marchés financiers qui ne disposent pas forcément d'une
information complète et fiable sur l'entreprise, peut ne pas être
une bonne estimation des profits à venir.
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