Efficacité de la politique monétaire de la BEAC (banque des états de l'Afrique Centrale ) et mécanismes de transmission: une évaluation empirique du canal du taux d'intérêt au Cameroun de 1995 à 2006( Télécharger le fichier original )par Eric Joël NGOUNOU NZOKOM Institut sous-régional de statistique et d'économie appliquée Cameroun - Ingénieur d'application de la statistique 2008 |
Chapitre II : Les Objectifs et Instruments de la politique monétaire de la BEAC26(*)Dans ce chapitre, il sera essentiellement question de présenter le cadre institutionnel de la BEAC ainsi que l'évolution de sa politique monétaire et de ses instruments. II.1. Les objectifs générauxLes objectifs finals de la politique monétaire ont longtemps été ceux de la politique économique en général, résumés par le « carré magique » de Kaldor : ü Croissance équilibrée ; ü plein emploi ; ü stabilité des prix ; ü équilibre extérieur. II.1.1. Un objectif général de stabilité de la monnaieDepuis les années 1980 l'on a assisté à un recentrage de la politique monétaire sur le seul objectif de stabilité des prix, et ce quasiment dans tous les pays27(*). (Guinaudeau (2007)) Conformément à l'article 1er de ses Statuts, l'objectif final de la politique monétaire de la BEAC est de garantir la stabilité monétaire. Sans préjudice de cet objectif, la BEAC apporte son soutien aux politiques économiques générales élaborées par les États membres. Pour la BEAC, dont la monnaie est rattachée à l'euro par une parité fixe28(*), l'objectif de stabilité monétaire signifie au plan interne, un taux d'inflation faible (la norme communautaire est fixée à 3 % au maximum) et au plan externe un taux de couverture de la monnaie suffisant (le seuil statutaire minimal est de 20 %). Pour évaluer les risques pesant sur la stabilité monétaire et décider de l'action à mener, la BEAC suit étroitement l'évolution des agrégats monétaires (taux de croissance de la masse monétaire et des crédits à l'économie). Elle affine son analyse en examinant la dynamique d'une large gamme d'indicateurs économiques et financiers.29(*) II.1.2. La justification économique des objectifs de la politique monétaireSelon les concepteurs de la politique monétaire de la BEAC, une modification de la quantité de monnaie présente dans l'économie se traduit par un changement du niveau général des prix et n'induit pas de modifications permanentes des variables réelles telles que la production ou le chômage. Une variation de la quantité de monnaie en circulation représente donc, en fin de compte, une modification de l'unité de compte qui laisse toutes les autres variables inchangées. Ce principe général de neutralité de la monnaie implique qu'à long terme la Banque Centrale ne peut pas influencer la croissance économique. A long terme, le revenu réel est essentiellement déterminé par des facteurs réels (hypothèse de dichotomie sur le long terme). En conséquence, l'inflation est perçue comme étant fondamentalement un phénomène monétaire. * 26 Depuis l'instauration du marché monétaire en juillet 1994, l'action de politique monétaire de la BEAC s'exerce sur la liquidité bancaire, à travers le refinancement (Objectif de refinancement et taux d'intérêt) et les réserves obligatoires. * 27 Ce recentrage est évidemment lié au fait qu'à partir du début des années 1980, la priorité a été donnée dans la plupart des pays à la lutte contre l'inflation. Mais plus fondamentalement, il illustre le triomphe des conceptions d'inspiration monétariste. * 28 1euro = 655.957 F.CFA depuis le 1er janvier 1999. * 29 Il s'agit notamment d'indicateurs de croissance économique, d'équilibre extérieur, d'inflation et des finances publiques, dans le cadre de la programmation monétaire. |
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