III.2.4. La presse pendant Laurent
Désiré Kabila
(1) Marie-soleil FRERE, Op-cit, p 100
Laurent Désiré Kabila arrive au pouvoir en 1997,
et débaptise le Zaïre, qui devient République
Démocratique Du Congo pour tant rien de démocratique était
remarqué. Sur le plan liberté de la presse et de l'expression
aucun changement à constater au contraire une régression totale
n'est observé, on dirait que c'était la continuité de la
politique de Mobutu .Une liberté conquise de très haute lutte
mais que les bénéficiaires n'arriveront malheureusement pas
à gérer à bon escient. Pire encore, Kabila interdit les
partis politiques. Les quelques acquis démocratiques instaurés
par le dictateur sont bafoués comme s'ils avaient gaspillé du
temps. Les organes des presses sont privés de leur matière
habituelle et de leur source de financement. Le nouveau régime se montre
méfiant et dure envers les journalistes
« Arrestations, emprisonnements et intimidations se
multiplient et les professionnels des
médias subissent de nombreuses violences. Plus de 160
journalistes sont envoyés en prison entre mai 1997 et janvier 2001
» (1) les intimidations aussi se renforcent. La guerre qui éclate
en 1998 va rendre encore plus précaires les conditions de fonctionnement
des médias .Pendant la même période apparait une presse de
la haine anti-rwandaise, ce contexte de persécution a été
la base de la naissance de Jed (journaliste en Danger).
III.2.5. La presse sous Joseph KABILA (le début
d'une transition politique)
Il est important, avant d'examiner cette partie, d'apporter
une précision théorique du concept « transition ». La
transition renvoie, d'une part à des
(1) Selon Journalistes en danger (Jed), ONG congolaise
créée en 1999 et vouée à la défense de la
liberté de la presse au Congo. Longtemps parrainée par Reporters
sans frontières, Jed est, depuis 2002, membre de l'Ifex (International
Freedom of Expression Exchange), ce qui constitue une reconnaissance
internationale de la qualité du travail effectué par cette
organisation.
situations de passage brutal d'un gouvernement autoritaire
vers un nouvel équilibre démocratique, en d'autres termes elle
renvoit à un « régime de plus grande ouverture et d'autre
part elle recouvre des processus de réformes institutionnelles se
déroulant de façon progressive » (1).
Apres la mort du père, le fils succède,
l'incertitude persiste dans le fief des fonctionnaires des medias, on se
demande si cette politique du père ne serait pas adopté par son
fils. Malgré tout cela, la réalité parait contraire, car
dans son discours d'investiture joseph se montre toute fois ouvert. Il promet
de garantir toutes les libertés publiques et fondamentales. En
février 2002, il autorise, de concertation avec le RCD de Azarias
Ruberwa et le MLC de Jean-Pierre Bemba. Le processus de paix, le retrait des
troupes rwandaises et ougandaises permettent également d'alléger
les pressions qui pèsent sur les médias de l'Est. De façon
générale, la
(1) Jerry M'PERENG DJERI, Op-cit,p 35
transition Co-pilotée entre les trois forces politiques
et l'implication massive de la communauté internationale, créa un
climat favorable pour la liberté de la presse. « Une forte
politisation des productions que l'on peut entendre de manière double :
d'une part, les sujets politiques sont dominants et, d'autre part, les
médias présentent des positionnements politiques très
marqués dans leur traitement de l'information » (1) ;
Cependant, les medias se caractérisent par une
bipolarisation entre d'une part des medias pro Kabila et d'autre part des
medias pro Bemba. Une tension de l'insécurité va naitre entre les
journalistes et les assassinats non élucidés des journalistes.
Cette période est également marquée par
la volonté évidente des professionnels des médias de mieux
s'organiser et de surmonter leurs
(1) Marie-soleil FREREe, Paysage
médiatique congolais. Etat des lieux, enjeux et défis,
étude réalisée sous la supervision de France
coopération internationale avec appui de la coopération
Britannique et de la coopération Française ; octobre 2008, p
72
divergences politiques et personnelles pour oeuvrer à
reconstruire le pays sinistré. C'est ainsi qu'en mars 2004 a pu se tenir
le Congrès national de la presse congolaise, qualifié de
rencontre « de la refondation », « dont sont issues de nouvelles
structures professionnelles plus représentatives et soucieuses d'amener
les journalistes à jouer pleinement leur rôle dans le processus de
transition » (1).
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