III.2.6. La situation actuelle
Après des années de délabrement
institutionnel lié à la dictature de Mobutu puis à la
guerre qui ravage le pays de 1996 à 2003, les médias se sont
développés en dehors de tout contrôle et les organisations
professionnelles se sont décomposées. Avec la mise en place de la
Haute Autorité des médias (HAM), de l'Union nationale de la
presse congolaise (UNPC) et de l'Observatoire congolais des médias
(1) Marie- soleil Frère Op-cit,
p102
(Omec) la restructuration du paysage médiatique devient
l'une des priorités de la transition.
« Le paysage médiatique congolais a connu un
passant, en moins de vingt ans, du monopole d'une poignée de
médias gouvernementaux à une offre foisonnante, mais
inégalement répartie » (1).
Le pays comptait, en octobre 2008, 341 stations de
radiodiffusion (dont une seule, Radio Okapi, émet sur l'ensemble du
territoire) et plus de 600 titres de presse déclarés, pour la
plupart irréguliers sur le marché. On dénombrait en outre
82 chaînes de télévision, dont trois - la Radio
Télévision Nationale du Congo (RTNC), Digital Congo et la Radio
Télévision du Groupe L'Avenir (RTG@) - peuvent émettre par
satellite à partir de Kinshasa et être rediffusées dans
certaines provinces du pays.
C'est dans la ville de Kinshasa que se concentre
l'activité médiatique puisque la capitale héberge 51 de
ces chaînes de télévision, émettant en clair, ainsi
que plus au moins 41 stations de radiodiffusion en FM, les 10 quotidiens
réguliers du pays, 15 périodiques et une vingtaine des journaux
paraissant à l'improviste (plus de 125 journaux déclarés
pour cette seule ville.
Dans l'audiovisuel, la typologie est plus diversifiée.
Le secteur communautaire et associatif est dominant dans le domaine
radiophonique (avec 133 radios, dont trois seulement situées à
Kinshasa), mais peu présent dans le créneau
télévisuel (avec trois initiatives). Les opérateurs
privés commerciaux (qui sont au nombre de 91 pour l'ensemble du pays)
sont généralement mixtes, alliant radio et
télévision. Ils côtoient 104 opérateurs
confessionnels, liés aux Églises catholique, protestante,
kimbanguiste, mais aussi, surtout à Kinshasa, aux Églises dites
« du Réveil ». S'ajoutent à ce panorama les
médias publics
(la Radio Télévision Nationale du Congo et ses
diverses antennes locales), la radio onusienne (Radio Okapi, liée
à la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC) et les radios
internationales disponibles en FM ou par le biais de décrochage sur les
ondes des radios locales.
La presse pendant cette période vit une liberté
ce qui fait qu'il ait une prolifération des stations et chaines de
télévisions, mais dans tout cela, la question reste axer sur la
situation économique qui peut favoriser une autonomie. Car depuis
l'époque coloniale il n'existe aucun système légal de
subvention pour la presse en RDC. On peut se demander pourquoi la loi 002/96
n'a jamais été appliquée.
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