Problématique du rôle controversé des médias dans la résolution des conflits en RDC : analyse critique de l'opérationnalité concrète des médias dits pour la paix( Télécharger le fichier original )par Patrick de Favre BINTENE Université de Kinshasa - Licence 2010 |
III.2.3. 1990, La libéralisation
Avril 1990, la pression des événements oblige le maréchal Mobutu à libéraliser les activités politiques. Dans un discours resté mémorable, Mobutu, à son corps défendant, accepte l'existence d'autres expressions politiques en dehors du Mouvement Populaire de la Révolution, jusque-là parti unique. Mais une année auparavant, la presse, profitant sans doute des fissures évidentes de la dictature, et avait commencé à se libérer de l'étau dans lequel l'enfermait le monolithisme politique. Da même, de nouveaux partis politiques voient officiellement le jour. Des journaux sont créés, généralement par des politiciens déterminés à en découdre avec la dictature ou, souvent soucieux de se faire remarquer de Mobutu. Tous les Zaïrois semblent, du coup, piqués par le virus de communiquer. « Les salles de rédaction sont littéralement assiégées par la nouvelle classe politique muée brusquement en journaliste avec les risques de dérapage certains. Les injures et les règlements de comptes remplacent le débat politique. Des étudiants journalistes remplissent les rédactions et se prennent pour de vrais professionnels. » (1) Après s'en être délecté un moment, le public congolais se lasse du ton aux journaux qui ne respecte plus ni les bonnes moeurs ni la vie privée. Ce qui soit pire « les anciens journaux pro-gouvernementaux rejoignent massivement l'opposition.»(2) La fin de la guerre froide était un véritable détonateur des changements en Afrique, en effet, avec « l'écroulement du bloc communiste, les pressions, tant internationales que nationales, se firent pressantes et obligea la dictature africaine à faire des concessions politiques à défaut des partis » (3) pendant cette période 365 organes de presse sont autorisés de paraitre et 400 partis politique voient le jour. Ainsi les journaux sont libres de se classer entre l'opposition (le Potentiel, le Phare, Elima, Umoja, la
Référence Plus et bien d'autres.) et proches de la mouvance présidentielle (l'Avenir, le soft le finance, Salongo...), malgré ce pluralisme frénétique autorisé, le pouvoir était resté réfractaire à la liberté de la presse et les journalistes restaient l'objet des menaces et d'actes de violences. Mobutu tentait de reprendre ce qu'il avait cédé. En province, « ce vent de la démocratisation souffle aussi. Car déjà en 1992 les radios privées font leurs apparitions et se multiplient. La radio Maendeleo (1993) à Bukavu une initiative des ONG locales » (1) Radio Zénith à Lubumbashi (1994), Radio Amani à Kisangani(1995). A Kinshasa la plupart de ces radios privées sont confessionnelles « à coté des deux premières, Radio Elikya, oeuvre de l'église catholique créée en 1995 et Radio Sango Malumu à lors protestante se rependent des stations dites évangélistes ou messianiques (Radiotélévision Puissance, Radio message de vie, Radio-Télévision (1) Etude sur les radios de l'est du Congo (RDC) réalisée par Jacques Soncin à la demande de Nederlands instituut voor Zuidelijk Afrika- 1 ,=$ MGe l',FstEAt 3EFAV3EUs-IPP, achevée en décembre 2004, p14 Armée de l'eternel ...) associé à celles-ci les Radios privées commerciales (Raga FM, RTKM, MBC...) des radios communautaires telle que Réveil FM » (1) A Kinshasa, les télévision sont rapidement mise sur pied, après Antenne A créée en 1991, Canal Kin et Canal Z (actuellement CCTV) se multiplient rapidement des chaines privées commerciales parmi elles : Raga TV, Télé Kin Malebo, Tropicana TV, CMB ~Nous y classons aussi des chaines confessionnelle : Télévision Sango Malamu, Amen Télévision, Radio télévision sentinelle, Radio télévision Kintwadi. Toutes ces télévisions sont l'émanation des stations de radios dont elles partagent les ressources (humaines et matérielles) |
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