II.3.5. Critique et observation portées contre le
journalisme de paix
Nous avons dans les lignes précédentes
établies une ligne de démarcation entre le journalisme de paix et
le journalisme traditionnel en mettant un
accent particulier sur différentes manières dont
l'information est traitée par l'un ou par l'autre. Malgré notre
penchant au journalisme proactif ; il nous revient aussi de signaler sur les
observations et critiques qui lui sont de fois formulées. La critique
qu'on adresse souvent au journalisme pour la paix ne semble pas être
celle-là qui est mainte fois énoncées. Nous devons le
reconnaitre qu'à première vue, un journaliste traditionnel dira,
qu'au-delà de tous, son rôle se limite à décrire la
réalité est donc le fait. Je l'ai déjà entendu dans
plusieurs rédactions des télévisions et radios pendant mes
fréquentations pour les stages. Cette description ne peut se faire sans
essayer d'interférer la réalité de cette nouvelle, donc un
compte rendu fidèle. Par ce fait, nombreux sont des professionnels qui
croient que par cette vision et rigueur, ils remplissent leur
responsabilité sociale, en offrant un tableau fidèle des
réalités laissant ainsi le récepteur tirer ses propres
conclusions.
Pour Robert Karle Manoff et Loretta Hieber, cette nouvelle
orientation du journalisme dit pour paix ne peut pas fouler au pied les normes
professionnelles. C'est-à-dire l'éthique du journalise. Mais
à la différence, celui-ci ne s'éloigne pas aussi de cette
vision du journalisme quidam ; il prête par contre une attention
orientée à la formulation des faits ; à une utilisation de
faits judicieuse des mots employés, à la recontextualisation de
faits laissant ainsi les protagonistes s'exprimer pour enfin chercher des
solutions dans les conflits. Il s'agit là simplement d'une prise de
conscience plus considérable de son propre impact sur son public en
essayant de donner aux récepteurs des clefs pour une
compréhension profonde des faits sociaux. Ainsi dit, ce dernier sera
l'objet de reproches aux journalistes traditionnelles ; ils diront dès
lors que le journalisme sensible au conflit, qui est un journalisme de paix
à tendance à influencer le cours des événements.
Bien sur que tel soit porté l'observation ; peut-on réellement
reprocher au
journalisme proactif de désirer une issue pacifique au
conflit ; les avis restent quelque fois partagés.
Marie Soleil Frère dans son ouvrage « Afrique
Centrale : Médias et conflits » a voulu se faire taire donnant
uniquement des théories de ce que doit faire le journaliste de paix ;
Manoff quand à lui a bien voulu demeurer dans l'objectivité ;
Mark Frohardt, Internews, Network, directeur régional pour l'Afrique de
Etats-Unis Institute of peace de son côté a soutenu les
responsabilités d'un journalisme proactif. Mais quand à nous,
laissant au primant les règles déontologiques
créées dans le sens précis de prévenir les
excès de médias préconisons une vigilance
particulière en cas des tensions intercommunautaires dans le traitement
de l'information relative aux conflits. Soit encore dans le cas ou les valeurs
démocratiques sont mises en péril.
déclare : « lorsqu'il s'agit de défendre
des valeurs démocratiques, personne ne doit rester neutre. Dans ce sens,
les médias doivent contribuer dans une mesure importante à
prévenir les moments de tension et favoriser la compréhension
mutuelle, la tolérance et la confiance entre différentes
communautés dans les régions en conflit » (1). Et
donc, ces critiques et observations énoncées à l'encontre
du journaliste proactif ne tiennent pas leurs valeurs, étant
donné que ces principes se trouvent dans une charte déontologique
et dont l'autorité ne peut pas remettre en cause. Si celle-ci se trouve
déjà dans une charte réglementant le journalisme en
Europe, il apparait une muraille pour le continent africain qui jusque
là ne semble pas orienter le travail du journalisme vers un journalisme
proactif. Or il serait souhaitable que cette pratique gagne les
rédactions africaines, quand on sait que l'Afrique apparait un continent
le plus touché par des conflits, qu'ils soient ethniques,
régionaux ou de religion.
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Il n'est pas aussi un frein ou encore impossible que les
journalistes africains de leur part orientent déjà leurs
pratiques journalières vers ce type de journalisme. C'est à
même motivé à s'en rendre compte dans ce mémoire.
Nous remarquons la présence de plusieurs organismes internationaux qui
sont déjà en Afrique et ici en RDC pour favoriser la mise en
application du journalisme de paix. Ces initiatives sont encourageantes car ils
comptent travailler avec des médias dans les conflits et autres
situations d'urgence pour envisager une résolution au conflit.
Au-delà de tout cela, une question peut être
toute fois soulevée ; celle de savoir qui se cache dernière les
organes du journalisme de paix ? Dans les interlignes précédentes
nous avons dit que le journalisme proactif vise à promouvoir les valeurs
démocratiques, aussi bien la confiance entre les communautés
divisées. Tout comme le journalisme
classique exerce un pouvoir sans avoir été
mandaté ou élu pour remplir cette fonction ainsi «
l'instigateur d'une radio ou d'un journal proactif travaille
généralement à partir de ses propres institutions »
quand au traitement d'une information partant dans le but de trouver ou de
porter une solution à certaines valeurs. Deux pôles de critique
sont à énumérer. D'une part, les valeurs dont il juge
démocratique peuvent-elles être différentes de celles
reconnues de la majorité ; et d'autre part, sa vision des
réalités du pays auquel il va s'implanter peut être
tronquée ; faute d'une connaissance suffisante du terrain, des moeurs de
la population locale.
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