II.3.6. Différence entre la vision de l'instigateur
de l'initiative avec celles de la majorité
Ross Howard dans son ouvrage sur les médias et la
démocratie nous démontre les attitudes des médias face au
développement mettant un accent sur la valeur démocratique. En
l'évoquant ici, nous
devons le savoir que : les valeurs démocratiques
sontelles des valeurs immuables, identiques d'une époque à
l'autre. Plusieurs manuels sur le droit de l'homme ont déclaré
que le droit à la vie humaine est une valeur universelle. Aux Etats-Unis
et même dans certains autres pays développés, ce droit
à la vie est bafoué de par la condamnation à la mort alors
qu'il se déclare une nation première en matière de droits
humains. De même peut-on évoquer le droit à la
liberté à un journaliste congolais qui a annoncé
immédiatement la mort d'un président, quand on doit rendre compte
de l'acharnement que subissent les journalistes congolais. Les valeurs
universelles sont donc variables et il faut donc prendre garde de ne pas tomber
dans un piège de l'ethnocentrisme. Dès lors, un individu ou une
ONG désire créer un média proactif pour aider des
communautés en difficulté agira peut être sur base d'un
principe en lequel il croit, mais qui ne correspondant pas à la norme
universelle et/ou locale. D'oü l'absence d'une quelconque instance
supérieure de surveillance concernant le journalisme de
paix constitue en lui-même une dérive potentielle.
En Afrique, dans sa totalité, le journalisme de paix
s'inscrit dans une démarche prise par des acteurs du Nord voulant
contribuer aux résolutions de conflits. Malgré cette
volonté de contribuer au développement du continent, et dans
plusieurs cas les études de terrain approfondies sont
réalisées avant l'implantation d'un média proactif dans un
pays en crise. Souvent un acteur local se fait associer en raison
peut-être d'une barrière linguistique. Ces initiatives sont
généralement bien intentionnées. Pourtant un
problème est soulevé quand à la pérennité
des projets initiés par ces organismes et ONG appuyant le journalisme
pour la paix.
II.3.7. Dilemme de pérennisation des projets d'appui
du journalisme de paix
L'utilisation des médias dans les
sociétés vulnérables a toujours été une
préoccupation sur le rôle des médias parfois joué en
stimulant ou en accélérant le conflit. Mark Frohardt dans le
rapport publié sur l'utilisation et abus des médias dans les
sociétés vulnérable, élabore un cadre
destiné à aider les organisations d'aide des médias afin
d'orienter leur travail à des interventions directes à l'endroit
oü ils sont nécessaires en vue d'une résolution du conflit
» (1).
D'oü, si l'appui de coopération
étrangère s'avère profondément utile à la
création d'un média de la paix, la question qui nous revient en
tête est celle de savoir que se passe t-il une fois le financement
extérieur disparaît ? Et bien ces médias dont le
fonctionnement est généralement fonction d'un appui
extérieur se trouveraient alors dans l'incapacité
d'assurer leur pérennité par le fait d'une
éventuelle discordance avec l'économie locale. Par là,
apparaît avec toute lumière la différence entre projet
d'action humanitaire et projets de coopération au
développement.
D'une part, il s'agit bien de l'offrir une solution rapide
à un problème ponctuel ; et d'autre part de jeter les bases qui
permettront aux médias locaux de fonctionner de la manière
indépendante dans la perspective d'avenir, « de sérieux
problème comme le préconise Mary KIMANI sont souvent
récurent après la résolution du conflit (1)
Dans le domaine de journalisme pour la paix, ces deux sortes
d'assistance existent de par le fait que certaines ONGs utilisent les
médias comme moyens d'intervention d'urgence pour éviter ou
absorber des conflits, le cas de la fondation hirondelle.
(1) KIMANI Many, La radio, instrument de
réconciliation, Afrique Renouveau n°213, octobre 2007, p3.
Une fois le conflit est dépassé, elles s'en vont
avec leurs antennes et budgets. D'autres types d'ONGs ou coopération
sont des associations qui font la promotion. Cette dernière est
évaluée à long terme en initiant la vulgarisation des
principes journalistiques en créant des écoles du journalisme ;
en donnant des informations déontologiques du journalisme ; parfois
même des séminaires permettant ainsi aux journalistes de diverses
communautés de travailler ensemble. L'institut Panos Paris en est un
exemple concret. Cela étant, nous allons ainsi présenter quelques
unes de ces ONGs.
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