§2-Action fortement encadrée par
l'autorité étatique
Comme nous l'avons vu plus haut, l'insertion des institutions
internationales dans l'ordre juridique national est soumise à
l'agrément des autorités burkinabés. Ce document
conventionnel définit les prérogatives et les charges de chaque
partie. Ensuite, chaque activité d'envergure requiert l'aval des
autorités qui en fixent par la même occasion des garde-fous. C'est
ainsi qu'à l'occasion de la concession de la gestion du Complexe
W-Arly-Pendjary à l'ONG African Wildlife Fundation, un cahier de charge
comportait les pouvoirs et les contraintes de chacune des parties. Et de ce
fait, l'État conserve un droit de regard tant sur le comportement que
sur l'activité des partenaires. Cette tâche relève de la
compétence de divers organes administratifs que sont : le
Ministère des Affaires Étrangères et de la
Coopération Régionale (MAECR), le Ministère de
l'Économie et des Finances (MEF) à travers sa Direction de Suivi
des ONG (DSONG), le Ministère de l'Administration Territoriale, de la
Décentralisation et de la Sécurité (MATDS), le
Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie (MECV) et le
Ministère de la Santé. En 2008 l'Autorité
Supérieure de Contrôle de l'État (ASCE) s'est
ajoutée à la liste. Elle a réussi à épingler
l'ONG Espace International Collin Powell pour la Solidarité qui s'est
rendue coupable de malversations fiscales. Cette ONG exploitait les
bénéfices des exonérations fiscales à des fins
commerciales. Sa radiation s'en est suivie [44].
43 Kiwsayinga SAWADOGO, in « La
Pauvreté au Burkina Faso : une analyse critique
des politiques et des stratégies d'interventions
locales »
44 Rapport 2009 de l'ASCE
En somme, nos autorités restent intransigeantes sur
leurs intérêts politiques en dépit de la forte
collaboration avec l'extérieur qui se justifie par une simple
volonté de trouver des « amis » qui vont surtout
financer les projets environnementaux. Et pour ne rien arranger à la
situation, ces amis interviennent en rang dispersé.
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