§2-Le Droit de l'Environnement : fruit de choix
politiques
Pendant longtemps les décisions politiques ont
été focalisées sur certains aspects de la gestion des
ressources naturelles, notamment sur la lutte contre la désertification.
En dépit de l'adoption d'une stratégie de mise en oeuvre
concertée des conventions de la génération de Rio, les
choix politiques opérationnels tardent jusqu'à présent
à accorder une place importante à la biodiversité, aux
changements climatiques ainsi qu'aux autres accords en matière
d'environnement, même s'ils constituent des sujets de discussion
incessants. Ces dernières années, un certains nombre de PTF se
sont retirés du domaine de l'environnement pour réorienter leurs
appuis vers d'autres secteurs (secteurs sociaux notamment), au motif que
l'environnement n'est plus considéré par les autorités
politiques comme un domaine prioritaire du pays [42]. A ce propos,
il faut parcourir le «Bilan d'action du gouvernement 2006 - 2010
» pour se rendre compte que les « cinq années d'action
pour un développement continu » ont consacré
très peu d'attention aux questions environnementales.
Les aides et appuis fournis ont, de tout temps, exigé
une contrepartie nationale pour témoigner de l'engagement du pays
bénéficiaire. Le constat est alors que le gouvernement
burkinabé n'explore pas assez les opportunités offertes,
généralement pour des raisons de contraintes techniques, tandis
que très peu d'effort visible est fait pour inscrire l'environnement en
bonne place dans le budget national, puisque selon le Rapport National sur le
Développement Humain de 2010, seulement 4,11% de l'aide publique au
développement est destiné à l'environnement.
Enfin on note un certain manque d'empressement des
autorités dans la prise des mesures devant rendre les textes relatifs
à l'environnement applicables, ce qui pose encore le problème de
volonté politique ou tout au moins, de l'engagement de l'État
à inclure effectivement la sauvegarde de l'environnement au coeur des
préoccupations nationales. Les décideurs politiques affectionnent
plutôt les décisions pouvant produire des effets immédiats,
susceptibles d'annonce au moment du bilan politique. Or par nature, les
résultats attendus en matière de protection de l'environnement
s'obtiennent à moyen ou long terme. Dans ces conditions les instituons
internationales ne peuvent jouer qu'un rôle secondaire dans la gestion
des affaires nationales.
SECTION II : LES INSTITUTIONS
INTERNATIONALES, ACTEURS SECONDAIRES
Les organismes internationaux sont cantonnés à
accompagner les politiques burkinabé à travers des appuis
financiers et techniques. Et l'État conserve un droit de regard sur
l'ensemble de leurs activités.
42 Rapport National sur le Développement Humain 2010 :
l'Environnement et le Développement Humain au Burkina Faso PNUD-BF
§1 : L'appui financier et technique : domaine
réservé aux institutions internationales
Les institutions internationales doivent-elles avoir une
approche propre à elles ; « cette approche ne devait-elle pas
plutôt s'insérer dans une approche nationales? »
[43]. Se pliant donc à la décision nationale, le
rôle que la pratique a réservé aux institutions
internationales est celui d'appuyer techniquement et financièrement les
décisions nationales. Et ce vocable « Partenaires Techniques
Financiers » pour les désigner est assez évocateur.
Pour le financement de sa politique en matière
d'environnement, le Burkina Faso dépend à plus de 90% de
l'assistance extérieure. Vers la fin du siècle
précédent, le Système des Nations Unies, principal
pourvoyeur de l'assistance technique et financière, a reformé,
sous l'impulsion du Secrétaire Général de l'ONU, la
coopération avec le Burkina Faso qui s'inscrit désormais dans un
plan cadre (UNDAF), dont celui en vigueur couvre la période 2006 - 2010.
Les approches stratégiques de l'UNDAF tiennent compte des orientations
du Gouvernement contenues dans des documents de référence.
Du coté des organisations de la société
civiles, les philosophies qui sous-tendent les approches en matière
d'environnement et de développement durable présentent les
mêmes caractéristiques. La plupart des ONG estiment que le point
de départ de toute action en faveur de l'environnement est la base
(populations locales). Au nom donc de ce credo, contenu dans les propos du
Fonds National pour le Développement et la Solidarité (FONADES) :
« on ne développe pas, mais on se développe »,
les acteurs transnationaux privés préfèrent convertir
leurs interventions en appui techniques et financiers en direction des
populations à la base, évitant de ce fait de s'immiscer dans le
domaine réservé de l'État.
Ce rôle secondaire est conforté par une oeil
attentif de l'État sur le comportement de ces acteurs.
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