SECTION II : LA DIPLOMATIE VERTE
Jadis connue sous l'expression « diplomatie non
gouvernementale », la diplomatie verte est une notion propre au DIE
qui a acquis une efficacité renforcée.
§1-Notion
La diplomatie a d'abord été secrète,
n'impliquant que les seuls organes étatiques. Puis avec
l'avènement des organisations internationales, elle est devenue
technique. De nos jours, avec l'influence des divers acteurs non
étatiques, J.J. ROCHE parle de « diplomatie officieuse
». C'est dans cette dernière catégorie que s'insère
la diplomatie verte. La notion renvoie à l'action des réseaux
d'ONG sur le plan international, lors des grands forums, en vue de peser dans
la balance pour faire avancer les grandes causes. Elles s'y expriment par le
biais d'expertises, de négociations ou de pressions en direction des
décideurs. Compte tenu de la nature des défis environnementaux,
la légitimité des normes peut être gage de leur
effectivité. Et les ONG sont alors sensées apporter cette
légitimation des règles internationales. Il faut signaler que le
droit de participation aux prises de décision est consacré par la
convention d'Aarhus [31]. C'est ainsi que la consultation du public
(ONG internationales) tend à s'imposer en DIE. Par exemple, à
Rio, un créneau fut conçu spécialement pour recueillir les
suggestions des acteurs privés dans le souci de prendre la meilleure
décision possible.
Dans ces conditions, même si les ONG ne sont pas des
partenaires des États dans la diplomatie internationale, n'ayant pas de
responsabilité exécutive, la diplomatie verte reste
incontournable dans l'élan de construction d'une gouvernance
internationale de l'environnement.
§2-Efficacité
Au delà de la participation à telle ou telle
négociation, ou de la capacité d'influencer l'agenda ou le cours
des négociations, la diplomatie verte contribue à
l'émergence d'une gouvernance mondiale légitime,
démocratique, et efficace. La gestion du bien commun par la relation
entre États souverains est devenue inadaptée. L'existence de
réseaux internationaux, capables de capter et
31 Convention d'Aarhus sur le droit à l'information, la
participation et le droit d'accès à la justice, adopté par
l'Union Européenne en juin 1998
d'organiser des informations, de prendre des positions, de
constituer des observatoires sur la mise en oeuvre concrètes des
décisions internationales est en soi une modalité très
importante de la gouvernance. Les États sont alors astreints à
une attitude de transparence et d'engagement véritable pour relever les
défis de ce siècle.
En somme, c'est dans un contexte de souveraineté
étatique revue à la baisse que les institutions internationales
sont appelées à agir pour l'environnement. Cependant,
l'étendue des prérogatives inhérentes à leur
personnalité juridique est délimitée par une
réglementation stricte.
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