1. 5. Classification en fonction de l'âge
Le développement du cerveau au cours des années
qui suivent la naissance qui va permettre à cette capacité de se
développer, autrement dit l'acquisition de la langue maternelle
dépendra de la maturation des différentes régions du
cerveau et de la relation au
7 Ils citent Lambert W. E. (1974) « Culture
and language as factors in learning and education » in F. E. Aboud &
R. D. Meade (eds.) Cultural factors in learning, Bellingham : Western
Washington State Union;
contexte. Il en va de même pour l'acquisition d'une
autre langue : En fonction de la période à laquelle l'enfant est
exposé à la seconde langue, les conséquences en termes
d'acquisition et de développement seront différentes. L'âge
d'acquisition joue un rôle dans le développement cognitif de
l'enfant mais aussi dans son développement linguistique,
neuropsychologique et socioculturel. L'âge d'acquisition est
également à mettre en relation avec le contexte et l'usage des
deux langues. Ces trois facteurs se combinent souvent ensemble pour donner des
variétés différentes de bilinguisme : ainsi de l'âge
d'acquisition dépendra un contexte (si les deux langues sont
déjà présentes en contexte familial bilingue, ou si l'une
des deux langues n'est pas celle de la communauté mais une des langues
parlées dans la société).
Le terme de bilinguisme précoce (« childhood
bilinguality ») sert à désigner une acquisition de deux
langues avant l'âge de 6 ans. Avant cet âge, le cerveau n'est pas
suffisamment mûr pour traiter séparément les informations
de la seconde langue. A l'intérieur de cette catégorie , nous
classerons deux sous-types de bilinguisme en fonction de l'exposition au
contexte8. Le bilinguisme sera précoce et simultané
dans le cas d'une exposition aux deux langues dans la cellule familiale
dès la naissance ; on parlera de bilinguisme précoce et
consécutif lorsque l'enfant, avant l'âge de six ans, évolue
dans un milieu familial monolingue et apprend la langue étrangère
du pays dans un contexte (hors du cadre familial) ou si la seconde langue est,
d'une quelconque manière, introduite après l'âge de trois
ans.
Par opposition au bilinguisme précoce, on parlera de
bilinguisme tardif dans le cadre d'un apprentissage intervenant après 6
ans où, soit la langue est celle du pays (différente de la langue
maternelle), soit la langue est apprise dans la cadre d'un enseignement dans
une institution. En effet, après 6 ans il devient de plus en plus
difficile d'acquérir une langue de manière intuitive. De
même, il est difficile dans les écrits scientifiques
français de trouver une terminologie appropriée. Cet
apprentissage peut être divisé en sous-catégories selon
s'il se
8 En réalité certains auteurs parlent
de « bilingual first language acquisition » et de «
bilingual second language acquisition » mais cela nous
paraît plus approprié d'en dresser une définition et d'en
établir les limites dans notre partie sur le bilinguisme
précoce.
fait entre 6 et 10 ans dans ce cas se sera un bilinguisme de
l'enfance9, s'il se fait à l'adolescence (« adolescent
bilinguality 10») entre 8 et 17 ans, soit à l'âge
adulte (« adult bilinguality ») après 17 ans.
Dans les cas de bilinguisme précoce consécutif
et de bilinguisme tardif, si les compétences de communications acquises
dans les deux langues sont identiques, alors on parlera de bilinguisme additif.
Mais si l'enfant possède une plus grande compétence de
communication dans une langue que dans une autre, on parlera de bilinguisme
neutre ou soustractif. Les différences vont alors reposer sur
l'influence du contexte social. En effet, la représentation des langues
dans la société va peser sur le développement des
compétences de communication dans la langue acquise après la
langue maternelle, selon le fait que la langue soit pratiquée ou non,
valorisée ou non.
Cette classification en fonction de l'âge fait
apparaître, en transparence, l'influence des concepts piagétiens
selon lesquels l'acquisition dépend, avant tout, de constructions. Les
bases génétiques de l'individu sont en relation avec une
confrontation contextuelle qui, selon divers types de confrontation au
contexte, va impliquer le développement des compétences sociales
dont le langage et la langue. Dans un contexte bilingue, l'enfant est alors
confronté à deux langues, et sa compétence
langagière va alors se construire et s'exprimer dans deux langues
différentes. La classification en fonction de l'âge implique
l'idée de seuil, idée selon laquelle il existe un âge
critique après lequel il devient beaucoup plus difficile d'apprendre une
seconde langue, même dans son contexte. Comme cela a été
abordé dans la partie sur le cerveau, l'âge implique des
mobilisations diverses du cerveau, en relation avec le type de confrontation
que l'individu a avec le contexte.
Il apparaît alors que cette classification repose sur le
fait que le type de bilinguisme dépend de l'âge au cours duquel la
seconde langue est introduite.
En résumé, les recherches que nous avons
présentées ont montré qu'il existe différents types
de bilinguisme. Le bilinguisme peut être classé en fonction de
critères psychologiques : en premier lieu en fonction de la
compétence dans les deux langues c'està-dire qu'il peut
être équilibré si l'enfant a le même niveau dans les
deux langues ou
9 Par opposition à la petite enfance qui
désigne les enfants en dessous de 6 ans. Je n'ai pas trouvé de
terminologie permettant de désigner les enfants bilingues de 6 à
10 ans.
10 N'ayant pas trouvé de correspondance dans
des livres en français, la traduction ne dépend que de l'auteur
et peut être soumise à des modifications terminologiques
ultérieures. Les correspondances originelles en anglais étaient
entre parenthèses et sont tirées de Hamers et Blanc (1990 :
10-11).
dominant s'il est plus exposé à une langue
qu'à l'autre et ainsi il va mieux parler la première langue que
la seconde.
Ensuite, le bilinguisme peut être classé en
fonction de l'organisation cognitive de la langue, on parle d'un
«bilinguisme composé» si pour un même
référent la langue 1 et la langue 2 ont un même signifiant
et un «bilinguisme coordonné» si pour un même
référent la langue 1 et la langue 2 ont un signifiant respectif
dans chaque langue.
Dans une troisième partie nous avons abordé le
bilinguisme en fonction de critères contextuels : dans un premier temps
le statut de la langue a été étudié d'un point de
vue général au sein de la communauté. Cependant au regard
de l'analyse détaillée faite sur les différents types de
bilinguisme, un problème s'est posé, en effet pour une même
terminologie trois auteurs posaient une définition différente
ainsi c'est posée la nécessité de proposer une
terminologie nouvelle : j'ai parlé de bilinguisme à tendance
neutre pour désigner deux langues qui sont valorisées au
même niveau dans une même communauté, par opposition au
bilinguisme à tendance hiérarchique où une langue domine
l'autre11, ce qui me semble plus réaliste car le bilinguisme
à tendance neutre me semble utopique, il n'existe par de situation dans
laquelle une langue n'a pas de domination sur l'autre (cela n'induit pas
toujours un conflit).
D'un autre point de vue, le bilinguisme en fonction du
contexte d'acquisition peut se définir comme la présence des deux
langues dans la communauté. Dans ce cas le bilinguisme est appelé
endogène alors que si la seconde langue n'est pas parlée dans la
communauté on parlera de bilinguisme exogène.
La dernière partie définit le bilinguisme en se
fondant sur l'âge d'acquisition de la langue seconde. En effet,
après 6 ans, on parlera d'apprentissage d'une langue
étrangère ou de bilinguisme tardif, que ce soit hors du cadre
familial (à l'école), à l'adolescence (entre 12 et 17 ans)
ou à l'âge adulte (après 17 ans). Par opposition, on
parlera d'acquisition ou de bilinguisme précoce lorsque la langue 2 est
apprise avant 6 ans. Abdelilah-Bauer (2006) définit le bilinguisme
précoce lorsque les langues 1 et 2 sont apprises avant 3 ans et parle de
bilinguisme tardif lorsque la langue 2 est apprise seulement après 3
ans. Dans ce mémoire on préfèrera utiliser le terme de
bilinguisme précoce pour désigner un bilinguisme acquis avant 6
ans qui se divise également en deux sous-catégories, lorsque les
langues 1 et 2 sont acquises avant 3 ans on parlera de bilinguisme
simultané alors qu'après 3 ans lorsque l'enfant est suffisamment
grand pour distinguer les langues, s'il apprend une seconde langue on
préfèrera le terme de bilinguisme consécutif.
11 Cette domination, communément appelée
« diglossie » n'est pas forcément conflictuelle. C'est la
problématique de la diglossie qui fait qu'il ne pourra pas y avoir de
bilinguisme équilibré.
Notre nouvelle définition va se construire en fonction
du traitement cognitif et du développement de l'enfant en fonction de
son âge, car ce sont les plus pertinents dans le sens où ils sont
démontrables dans la dimension empirique.
Il est apparu, dans les différents types du
bilinguisme, que les définitions étaient élaborées
selon trois critères essentiels : la mobilisation des compétences
cognitives, le contexte et l'âge d'acquisition. Il paraît
évident que chaque critère a une pertinence et est essentiel dans
une définition du bilinguisme qui cherche à être la plus
précise possible. De ce point de vue, la définition en fonction
de l'âge, qui prend également en compte le contexte, semble
être la plus aboutie. Toutefois, il est nécessaire de constater
que cette définition ne précise pas, selon les contextes, s'il y
a un bilinguisme équilibré ou dominant. Il apparaît
nécessaire de définir également le bilinguisme selon les
critères de la diglossie. Ainsi, en reprenant les terminologies de la
dernière définition, il sera nécessaire d'apporter, entre
autres, la précision d'un bilinguisme équilibré ou
dominant.
Facteurs du bilinguisme
|
Type de bilinguisme
|
Définition
|
Compétence dans les deux langues
|
1. Bilinguisme équilibré
2. Bilinguisme dominant
|
Compétence dans la L1 = Compétence dans la L2
|
Compétence dans la L1< ou > compétence dans
la L2
|
Organisation cognitive de la langue
|
1. «bilinguisme composé»
2. «bilinguisme coordonné»
|
3.
|
Un signifiant pour deux signifiés pour L1 et L2
Un signifiant pour un signifié dans chaque langue
|
Contexte d'acquisition
|
1. Bilinguisme endogène
2. Bilinguisme exogène
|
3.
|
Présence de la L2 dans la communauté
|
|
Absence de la L2 dans la communauté
|
Statut des deux langues
|
1. Bilinguisme à tendance neutre
2. Bilinguisme à tendance hiérarchique
|
L1 et L2 sont valorisées au même niveau
L1 est valorisée aux dépens de L2
|
Age d'acquisition
|
1. Bilinguisme précoce (acquisition)
(a) Bilinguisme simultané
(b) Bilinguisme consécutif
|
L2 acquise avant 6 ans
L1 et L2 = langues apprises avant 3 ans
L2 apprise de 3 à 6 ans
|
2. Bilinguisme tardif (apprentissage)
(a) Apprentissage hors du cadre familial
(b) Apprentissage à l'adolescence
(c) Apprentissage à l'âge adulte
|
L2 apprise après 6 ans
L2 apprise entre 10 et 17 ans L2 apprise après 17 ans
|
Tableau 1 : Tableau récapitulatif des différents
types de bilinguisme sur critères psychologiques, contextuels et selon
l'âge d'acquisition (inspiré de Hamers et Blanc, 1990 : 9)
L1 : Langue 1, par défaut, la langue maternelle enfant
L2 : Langue 2, par défaut la seconde langue maternelle ou
la première langue étrangère
Rimbaud Sophie L'acquisition du genre et le code mixing chez
le bilingue précoce 2009 2. Les bases neurologiques dans le
fonctionnement du langage
Dès le début du XXème
siècle de nombreuses études scientifiques ont été
conduites sur le bilinguisme. Au début, ces études furent
menées par des linguistes sur leurs enfants parce qu'ils
évoluaient dans un contexte bilingue. Dès le
XVIIème et XIXème siècles,
l'hypothèse de l'existence de certaines zones du cerveau
impliquées dans le traitement et la production du
langage12 était mise en avant mais les
théories sur l'interdépendance entre le cerveau et le
fonctionnement du langage n'en étaient qu'à leurs débuts ;
C'est pourquoi les premiers travaux sur le bilinguisme débutèrent
avec l'étude de l'enfant dans divers environnements linguistiques, sur
la base de collecte de corpus et portaient uniquement sur le
développement linguistique (syntaxe, lexique) dans les deux langues en
parallèle et les études neuropsychologiques, bien qu'existantes
chez les sujets monolingues, furent laissées de côté.
Depuis deux siècles mais encore plus aujourd'hui,
grâce au développement de technologies perfectionnées, les
travaux sur les bases neuropsychologiques du langage tiennent une place
centrale dans la compréhension du processus d'acquisition. En effet,
aujourd'hui, toute étude de l'émergence du langage que ce soit
chez l'enfant monolingue ou bilingue présuppose l'existence de bases
neurologiques et cognitives qui entrent en jeu dans le processus de production
de la parole. Ainsi, l'émergence du langage implique également le
développement neurologique parallèle et complémentaire
à l'émergence de la parole qui va passer par différents
stades de maturation que nous expliquerons dans cette partie comme la
myélinisation des connections neuronales, la latéralisation des
hémisphères, la spécialisation des
hémisphères et la malléabilité du cerveau et son
adaptation à des situations linguistiques particulières ou encore
la modulation de certaines zones du cerveau .
Pendant longtemps la plupart des recherches menées
à ce sujet l'ont été sur des individus monolingues mais il
paraît évident que, puisque à partir du moment où il
y a émergence du langage, l'étude de ce processus sera pertinente
que ce soit pour un enfant monolingue ou chez les enfants bilingues. Le langage
humain repose sur l'existence et la fonction d'un système nerveux
central et d'organes périphériques comme les organes
articulateurs de la parole, mais également un fonctionnement
neurologique spécifique. Ces moteurs de la parole ne sont pas effectifs
dès la naissance et peuvent mettre de nombreuses années avant que
leur maturation n'arrive à son terme. Le développement du
12 En réalité les égyptiens
déjà avaient émis l'hypothèse de la présence
dans le cerveau de régions dont dépendent le langage, en
étudiant certains hommes atteints d'aphasie mais leur recherches nous
sont mal connues.
langage dépend d'une interaction humaine dans un
contexte : en effet, lorsqu'il naît, l'enfant ne parle pas encore mais
est capable d'entendre. Il possède une grande sensibilité aux
éléments acoustiques du fait de la précocité de la
maturation de son système auditif et des zones neurologiques du
traitement acoustique. Cette précocité serait fonctionnelle
dès 5-6 mois au stade foetal (c'est un éveil fonctionnel qui peut
être plus tardif) : à la naissance in identifie la voix de sa
mère parmi les autres. Quand il naît l'enfant est physiquement
capable de produire des sons mais l'acquisition des langues est progressive, en
effet, pour comprendre et acquérir le langage, le bébé
doit découper le signal sonore afin d'isoler des unités
linguistiques pertinentes. Par la suite le développement du langage va
passer par différentes étapes successives d'acquisition et de
développement Alors que la première étape de perception et
distinction des phonèmes est rapide, la seconde étape de
l'apprentissage linguistique mettra de nombreuses années car elle
dépend de processus qui ne s'achèvent que vers 15 ans.
2. 1. Les courants théoriques dans la relation
langage/cerveau 2. 1. 1. La localisation
hémisphérique
La neuropsychologie est l'étude des relations entre les
fonctions psychologiques supérieures et les structures
cérébrales. A la base de tout fonctionnement organique il y a une
entrée neurologique autrement dit « les processus mentaux sont
sous-tendus par des évènements physico-chimiques ayant leur
siège dans le cerveau » (Faure, 2003-2004 : 1) 13. Dans
les années 1800 le neuro-anatomiste allemand Franz Joseph Gall
(1757-1828) se place en précurseur dans son domaine en mettant en avant
l'hypothèse selon laquelle l'esprit possède des sous-fonctions
localisées à l'intérieur de modules dans le cerveau ; il
lance les bases de l'existence de régions spécialisées
dans des fonctions mentales dans le cortex cérébral.
Gall se place parmi les partisans des « localisateurs
» mais avec ses idées il s'oppose au clan des « unitaires
» dont fait partie Flourens (1794-1867) . Entre les années 1820 et
1861 le clan des unitaires prône l'idée selon laquelle le cerveau
fonctionne comme un tout inséparable, il n'y aurait donc pas de zones
spécifiques pour chaque faculté. Ce débat prendra fin avec
les théories de Broca et Wernickle. A partir de ces constatations sur
les lésions cérébrales et l'aphasie, divers scientifiques
ont commencé à élaborer des théories sur le
fonctionnement neurologique, notamment au niveau du langage. Les travaux de
Gall seront repris par Jean Baptiste Bouillaud (1796-1881) qui, en
étudiant des
13 La plupart des indications historiques et
scientifiques sont tirées des documents de cours de S. Faure sauf
indication contraire.
traumatismes crâniens accidentels et les lésions
cérébrales, va les mettre en relation avec la perte de la parole
:
« Bouillaud inaugure l'anatomo-pathologie du langage
qui deviendra la neuropsychologie. Il établit l'existence de cas de
paralysie sélective de la langue et des organes phonateurs sans atteinte
des membres » (Changeux, 1987 : 29).
Broca s'inspire des travaux de Bouillaud en apportant, par
l'examen du patient, des preuves scientifiques concrètes que des
lésions de l'hémisphère gauche (désormais HG) sont
responsables des troubles du langage même si les deux
hémisphères sont lésés. Cette lésion
unilatérale qui suffit à provoquer une aphasie chez le patient
atteint ce qui montre l'asymétrie des hémisphères, ce que
n'avait pas découvert Bouillaud. Cette découverte le conduit le
18 avril 1861 à faire une allocution devant la Société
d'Anthropologie de Paris : c'est en observant le cerveau de M. Leborgne,
patient aphasique, lors de son autopsie pratiquée la veille, que Broca
confirma l'hypothèse de Bouillaud quant à la localisation du
centre du langage :
« La perte de la parole sans paralysie articulatoire
et sans destruction de l'intelligence serait liée à des
lésions de la troisième circonvolution frontale de
l'hémisphère gauche du cerveau » (Broca, 1865 cité
par Melher et Dupoux, 2002 : 210).
L'aphémie, ainsi nommée par l'étude de
cas de Broca, est nommée « aphasie de Broca. Il démontre que
des lésions affectant les zones de l'hémisphère gauche
impliquées dans le langage, déclenche des troubles langagiers,
d'abord au niveau de la production, sur le plan syntaxique avant tout, mais
aussi phonétique et lexical, puis au niveau de la
compréhension.
Illustration 2 : Lésions du cortex entraînant des
troubles du langage. Image réalisée par scanographie
(Changeux, 1987: 153)
L'aphasie de Broca est dite « aphasie motrice » (B)
par opposition à l'aphasie de Wernicke, dite « aphasie sensorielle
» (C) où le patient développe des troubles de
compréhension du langage mais cette aphasie est elle aussi causée
par les lésions de l'hémisphère gauche (désormais
HG). Les facultés mentales de l'hémisphère droit (HD) ont
été identifiées beaucoup plus tard et n'ont que des liens
indirects avec le langage : d'une manière globalisante HD est
responsable des émotions, de l'espace et de la
perception14. Les régions du cerveau ont
été neurologiquement situées puis cartographiées
par Brodmann en 1909 : il divise le cortex en cinquante-deux aires, chacune
possédant un numéro et une fonction.
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