2. Autres activités du stage :
Chaque semaine, on devait calculer la température et
le degré de salinité de l'eau du fleuve et celle de la SDE
utilisée régulièrement par la population urbaine et rurale
de Saint Louis et ses environs.
Les heures de marée devaient être
également calculées régulièrement. Ceci dans le but
d'identifier les points hauts et les points bas. On devait faire de méme
pour le contrôle du mouvement de la marée (matin et soir). Ce
calcul nous permettrait de déterminer les heures de marées les
plus élevées et celles de marées les plus basses dans la
journée. Ces informations, une fois vérifiées, devraient
être transmises aux différentes stations de radio de la ville pour
informer les populations, particulièrement les pêcheurs. Le niveau
des heures de marées est d'une intervalle de 6h de temps : exemple de 8h
à 14h. Le calcul de la marée se fait par lecture et
numérotation sur du papier millimétré. Les chiffres
relevés chaque jour sont au nombre de quatre. Pour avoir la hauteur
moyenne journalière (ou la marée journalière), on
additionne ces chiffres qu'on divise par quatre. Par exemple, pour le
1er septembre 2006, les données recueillies sont : (54 + 108
+ 53 + 114) / 4 = 829. Ces hauteurs journalières, pendant un
mois, seront représentées sur un graphique sous forme de courbe
d'évolution. Ces chiffres devront ensuite être
transférés sur la feuille de relevé des limnigraphes ou
des marégraphes.
On a également eu à faire un peu de terrain
durant ce stage. Ainsi, le 22 août 2006, le Directeur et moi-même,
accompagnés par le chauffeur, avons effectué un
déplacement dans la périphérie de la ville de Saint Louis,
à Gandon et à Rao pour installer ou renouveler sur place des
matériels de piézomètre. Durant cette journée, nous
avons eu à installer quatre piézomètres :
· à Khor (juste avant le poste de contrôle de
la police en venant de Saint Louis) ;
· à Pikine Diaminar (sur le côté nord
de la station d'épuration construite près de la route nationale 2
"RN2") ;
· à Gandon (sur le site de construction du canal du
Gandiolais, dans la partie située à droite de la RN2 en allant
vers Rao) ;
9 Les chiffres 54, 53 et 108, 114 correspondent
respectivement aux données recueillies le matin et
l'après-midi.
· à Rao Peulh en dessous du pont10
qui, en hivernage, assure la traversée qui mène vers le
Gandiolais.
La technique d'installation des piézomètres
consiste d'abord à creuser la terre jusqu'à atteindre de l'eau.
Il est à rappeler que les sites choisis ont tous une nappe à
fleur du sol. Il est rare de creuser à plus d'un mètre de
profondeur. Une fois l'eau ou la forte humidité est atteinte, il faudra
ensuite y introduire un tuyau dont la hauteur varie suivant les milieux. On
devait par la suite mesurer la hauteur du tuyau enfoncé dans la terre et
celle à l'air libre. La dernière phase pour ces
piézomètres est de relever les coordonnées
géographiques de chaque site. Ces installations permettent à la
D.R.H. de pouvoir facilement relever les quantités d'eau recueillies
pendant l'hivernage.
L'autre activité, que nous avions faite durant notre
stage, est la réalisation du bulletin hydraulique mensuel de la D.R.H.
Il s'agit du bulletin du mois d'août. Il fallait à la fin de
chaque mois présenter, à la Division Nationale de l'Hydraulique
basée à Dakar, un bulletin mensuel. Ce mois d'août, le
Directeur nous a fait l'honneur de nous confier, en tant que stagiaire, la
réalisation de ce bulletin (voir document annexe). Il s'agissait pour
nous de calculer les volumes des débits (en mètre cube) de Diama
et de Manantali à partir de la formule suivante :
V = Q * 30 * 24 * 360011.
V = volume d'eau mensuel écoulée
en m3 ; Q = débit moyen journalier en m3/s.
Il nous était recommandé aussi de calculer la
lame d'eau ruisselée et le débit spécifique. Pour la lame
d'eau ruisselée la formule est la suivante : Lame d'eau = V *
0,001 / surface ; alors que le débit spécifique
est égal à Q * 1000 / surface.
Ce présent bulletin a pour objet d'analyser et
d'interpréter, entre autres, les différentes situations
hydrologiques de la Falémé, du Manantali et du
Sénégal dans la vallée et le Delta.
10 Ce pont nous l'avons découvert ce même
jour. Sa longueur varie à peine entre 15 et 20m, sur une largeur
d'environ 5m. Il est très fréquenté par les piétons
et les charretiers. Par contre, seuls des véhicules tout-terrains le
traversent et pas très souvent (information recueillie sur place).
11 30 correspond au nombre de jours du mois, 24 au
nombre d'heures de la journée et 3600 au nombre de secondes pendant une
heure.
6. Analyse des enseignements tirés du
stage
Cette dernière partie sera consacrée aux
remarques faites durant la période de stage au niveau de la D.R.H. Il
s'agira de tirer les enseignements, d'en faire une appréciation et
éventuellement des suggestions.
1. Enseignements
Le stage fait à la D.R.H est riche d'enseignements.
Malgré sa courte durée (un mois), il nous a donné beaucoup
de satisfactions. Il a été source de découvertes. Il nous
a été très utile dans la mesure où, il a beaucoup
contribué à la rédaction de notre mémoire de
DEA.
La D.R.H. est une structure publique qui a comme principale
activité la gestion de tout ce qui est « eau » dans
la région de Saint Louis et au-delà, s'il s'agit de la gestion
des eaux du fleuve Sénégal. Ce stage nous a permis de mieux
organiser notre réflexion sur toute la problématique de la
gestion des eaux en milieu urbain, rural et les stratégies de gestion
des eaux du fleuve Sénégal.
Ce stage nous a aussi fait le plaisir de découvrir pour
la première fois le logiciel Hydraccess dans les locaux de la D.R.H.
Celui-ci nous a beaucoup appris en ce qui concerne la gestion et la
planification des eaux du fleuve Sénégal. Grâce à ce
stage, nous avons découvert le mode de fonctionnement de la D.R.H,
comment elle est organisée, quels sont ses moyens, ses atouts, ses
forces et ses faiblesses, de quoi elle s'occupe, etc.
Les enseignements théoriques déjà acquis
à l'université sur la marée, la gestion des eaux, en un
mot sur la climatologie et l'hydrologie, ont eu à être
renforcés par des travaux pratiques de grande importance. Le calcul des
débits, de la marée, les relevés pluviométriques
quotidiens sur toutes les vallées du fleuve Sénégal et de
la Falémé, le suivi de l'évolution des eaux du fleuve, de
la mer, la possibilité de prédire ou non des risques d'inondation
à Saint Louis, et tant d'autres enseignements ne constituent plus pour
nous des acquis théoriques. On a aussi compris ce qu'est la vie
professionnelle surtout quand il s'agit d'intervenir dans un cadre fonctionnel
directement lié à l'Etat (fonction publique).
La gestion des eaux est une affaire très
sérieuse, qui demande une grande prudence, surtout quand il s'agit de
l'eau potable. Ce stage nous a fait découvert le contrôle
régulier et permanent que la D.R.H. mène sur les eaux potables
pour la consommation humaine.
2. Appréciations
Nous nous sommes rendus compte que la D.R.H. dispose de peu
de moyens techniques, financiers et surtout humains. On note une absence totale
de personnels cadres tels que les hydrogéologues, géologues et
informaticiens pour la conception, le suivi et l'appropriation d'études
réalisées par d'autres bureaux d'études. De méme on
note le manque de cadres moyens et de personnels d'appui.
Malgré ces manquements, la D.R.H est entrain de faire
un excellent travail qui, le plus souvent, passe inaperçu aux yeux de la
population. .
Au niveau de la D.R.H, nous avons beaucoup
apprécié l'organisation interne de la structure. Les exercices
que nous avons eus à faire nous ont beaucoup marqués. Nous
apprécions la confiance que la division a portée sur notre
modeste personne pour nous confier certaines tâches. On nous a
confié la rédaction d'un rapport mensuel (document officiel) qui,
comme d'habitude, devrait être acheminé sur Dakar au niveau de la
direction nationale.
En dehors de la consolidation de nos acquis intellectuels,
l'autre volet important dans ce stage de formation a été le
contact humain. Nous avons eu le plaisir de faire connaissance avec les agents
de la D.R.H. Au-delà du service, ce stage nous a permis de tisser des
liens étroits avec d'autres personnalités de la fonction
publique.
3. Suggestions
Vu l'importance du travail accompli par la Division
Régionale de l'Hydraulique, il serait très utile de trouver des
solutions aux manquements auxquels elle est confrontée. Il faudrait
remédier notamment aux faiblesses concernant le personnel en impliquant
davantage le personnel cadre.
L'Etat devrait procéder au recrutement de
géologue, d'hydrogéologue, de techniciens supérieurs, de
chauffeurs, de secrétaires et d'informaticiens. Compte tenu de l'age
avancé de l'ensemble des agents de la D.R.H12, quand on sait
que les deux tiers du personnel devront partir en retraite dans moins de trois
ans13. Le recrutement de personnels jeunes et compétents,
avant le départ en retraite des agents actuels, permettrait la
continuité des travaux et projets déjà engagés ou
initiés, sans une période de rupture.
12 La moyenne d'âge de l'ensemble des
employés de la D.R.H varie entre 55 et 65 ans.
13 Entretien avec M. Ousmane Diagne Hydrologue
à la D.R.H.
Quant à la D.R.H, elle pourrait engager un personnel
journalier pour certains travaux de terrain. De même, les stagiaires,
malgré la courte durée de leur contrat (un à deux mois),
devraient être beaucoup plus impliqués dans les activités
du service. Pour cela, le budget devrait connaître une hausse afin de
permettre à la D.R.H de rémunérer ceux-ci. Il faudrait
aussi associer les chercheurs et universitaires dans les rencontres
décisionnelles afin d'éviter les conséquences de certains
arrêtés pris à la hâte comme celui qui a vu
naître la brèche.
L'autre remarque c'est l'absence de renouvellement du
matériel informatique. Le service dispose de peu d'ordinateurs et
d'imprimantes. Cela peut être expliqué par le peu de personnel
dont dispose la division. Les appareils téléphones sont d'anciens
modèles. Il faut tourner en rond les chiffres de l'appareil pour
composer un numéro.
La remarque la plus frappante c'est l'état de
délabrement des bâtiments de la division. Leur situation actuelle
ne reflète pas ce que doit être une structure publique. De
près, on s'aperçoit qu'ils sont restés pendant plusieurs
années sans être réfectionnés. A l'intérieur
des bureaux, c'est le méme constat que nous avons fait pour le
matériel bureautique. La réfection des bâtiments, le
renouvellement du matériel de bureau (table, chaise, armoire, etc.) sont
devenus aujourd'hui une nécessité.
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