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Résolution extra-judiciaire des conflits fonciers en territoire de Masisi.

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par Didier KAKULE PILIPILI
Université de Kisangani - Licencié en droit 2010
  

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CONCLUSION

La terre est un enjeu principal dans le développement socio-économique. Elle est revendiquée sur le plan international comme support des investissements et de l'habitat, elle est monopolisé par l'Etat pour satisfaire les besoins publics et à l'échelle locale, elle est traversée par deux courants des gestions : la gestion coutumière et la gestion étatique. Ainsi la terre demeure un objet de compétition, les uns voulant la défendre et les autres cherchant à se l'approprier.

Ce constat se vérifie dans le territoire de Masisi où la terre depuis plus d'un demi-siècle est source des conflits. Ces conflits ont eu des conséquences très fâcheuses sur la paix dans tout le territoire voire dans la sous région de grand Lac.

Ces conséquences incitent tant la communauté nationale qu'internationale à la recherche des solutions durables. Ainsi les mécanismes extra-judiciaires ont été mis en évidences, pour mettre fin à la conflictualité dans le Kivu en général et en territoire de Masisi en particulier.

La résolution extra-judiciaire des conflits fonciers mérite une analyse juridique qui tente de donner les causes de recours récurent à ces mécanismes et l'influences de ses décisions sur la fin de ces conflits dans le territoire de Masisi mais aussi les types de ces mécanismes en application dans ce territoire. Ceux-ci constituent les préoccupations majeures de ce travail.

En effet, nos enquêtes nous ont révélé que pour résoudre les conflits fonciers dans le territoire de Masisi, on utilise les méthodes alternatives de résolution des conflits notamment : la consultation des collectivités, la conciliation, la facilitation et la médiation. C'est cette procédure qui mérite d'être comprise comme procédure extra-judiciaire dans le contexte du territoire de Masisi.

Toutefois, cette procédure extra-judiciaire ne prend pas en compte la procédure d'arbitrage. Dans celle-ci un tiers « arbitre » impose sa décision aux parties litigantes. Alors que les méthodes alternatives se basent sur l'autonomie de la décision des parties litigantes à résoudre les différends qui les opposent. Il est évident que le tribunal arbitral est constitué d'après la volonté des parties cependant il ne juge pas selon leur volonté mais en vertu de la loi.

Cette procédure est complétée par la procédure judiciaire. Cette complémentarité intervient lorsque les parties ne sont pas arrivées à établir un compromis et la partie lésée décide de saisir les instances judiciaires. Elle peut consister soit à constituer le dossier judiciaire soit à organiser l'assistance judiciaire à la partie vulnérable.

Ainsi, le recours récurrent aux méthodes alternatives est lié à plusieurs facteurs notamment :

v L'encouragement gouvernemental par la création du programme STAREC dont la mission est de faciliter la cohabitation pacifique des populations post- conflits ;

v L'implication des ONG et agences des Nations Unies travaillant dans le domaine de résolution et prévention des conflits fonciers financés par la communauté internationale ;

v Les modes traditionnels de résolution des conflits qui s'apparente à la résolution extra-judiciaire des conflits où il ya ni vaincu ni vainqueur ;

v Les facteurs économiques se traduisant par la gratuité du service à rendre ;

v Les facteurs liés à l'administration de la justice se traduisant par un discrédit de l'appareil judiciaire, l'éloignement des structures judiciaires,....

Il ressort encore que cette procédure en principe met fin aux conflits ; mais sous deux conditions :

v Le crédit accordé aux médiateurs et

v La volonté des parties litigantes à se soumettre à leur compromis.

A la lumière de ce qui précède nous estimons que nos hypothèses ont été confirmées et complétée.

Ainsi nous suggérons une codification des méthodes consensuelles des résolutions des conflits fonciers où une procédure spéciale et souple sera d'une importance capitale afin de permettre même aux paysans d'accéder rapidement à la justice que de s'égaler aux gens puissant tel que décrit ci-haut. Toutefois il est à retenir que les décisions de cette procédure ne peuvent pas être définitives pour établir les droits fonciers, d'où la nécessité de régulariser ses droits avec l'administration foncière pour les sécuriser juridiquement.

Loin de nous la prétention d'avoir réalisé un travail exhaustif. Le mérite de ce travail est d'avoir abordé le thème pluridisciplinaire sur les méthodes alternatives de résolution des conflits. Nos voeux sont de voir d'autres chercheurs plus outillés, aborder ce thème. Nous estimons qu'une littérature abondante des doctrinaires congolais aiderait à résoudre la question de paix ravivée toujours par la problématique foncière. Ainsi : juriste, sociologue, philosophe, politologue, historiens, communicologues,.... Donnons du sens à ce domaine dans ce pays post conflits.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry