2.5. « APJ
dépénaliste »
Il apparaît à travers cette recherche que
l' « APJ » substitut de l' « OPJ »
appelé « OPJ debout » sanctionne aussi certains
faits par les amendes transactionnelles que nous avons appelés
« milambu ». Cependant, il demeure
dépénaliste quoi qu'en pratique il montre à chaque partie
impliqué sa part d'incrimination. Il demeure dépénaliste
puisque mû par le gain, il a tout intérêt à
négocier, à travers un terrain d'entente entre les parties. Il
tient compte aussi de la réparation et cherche à satisfaire la
victime, mais aussi l'impliqué en lui présentant le mauvais
côté du système pénal, le cachot, la prison et les
dépenses y afférentes et l'amène ainsi à un
arrangement à l'amiable et l'évite ainsi la voie de servitude
pénale. L'échec de l'arrangement ouvre la piste du pénal
par le cours normal de l'affaire.
Du reste, il n'a pas de cachot, quoiqu'il en soit gardien. Il
lui arrive aussi en tant qu'instance du pouvoir, de libérer une de
personne en détention. Nous l'avons montré en parlant de la
policière restée seule avec l'impliquée qui n'attendait
qu'à payer l'amende. Il libéra à sa manière et fut
sanctionnée de 48 heures d'amigo (mabuso, cachot).
2.6. « APJ
l'Etat »
L'APJ ne se substitue pas seulement à
l' « OPJ », au « magistrat », au
« juge » et au « législateur »
mais aussi à l' « Etat ». L'APJ devient une
institution puisqu'il s'institue à l'Etat. Il se paie lui-même en
se distribuant. Sur terrain, cet aspect se manifeste par le discours tels
que : « we djo l'Etat, witukatiye mambo »
(c'est vous l'Etat, tranchez ce conflit ». la police est aussi
« l'Etat » « Tunakuya ku l'Etat
etupataniche » (nous venons à l'Etat pour qu'il nous
réconcilie).
L'APJ s'institue en institution policière :
« we djo police, kata mambo » (vous êtes la
police, tranchez le problème). L'APJ est divinisé :
« mwe ndjo ba mungu ba pa dunia, tunakuya mwitusaidiye ku mambo
yetu inetupita kipimo » (vous êtes de Dieu sur la terre,
nous venons pour nous aider à décanter notre problème que
nous avons été incapables de réguler.).
« Kisha mungu, ni mweye l'Etat » (après
Dieu, c'est vous l'Etat). La police est un pouvoir après celui de Dieu).
Il y a séparation entre Dieu et l'homme. Les policiers eux-mêmes
chantent : « Nzambe na likoko, ba yankes na
nse » (Dieu dans le ciel, les policiers sur la
terre ». Les policiers s'affirment en maître du terrain.
L'APJ va au-delà de l'institution pour s'instituer
à la loi. En cas de flagrance, l'APJ s'exprime en ces
termes : « miye ndjo l'Etat,
minakufunga ». je suis l'Etat, je vous arrête ; il
arrête la personne pour la « treizer » à son
nom et non à celui de la loi.
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