2° «
Les patrouilleurs pirates »
Ce sont les agents de l'ordre qui s'organisent dans l'ombre
sans l'aval de leur commandant pour faire le « mawindo » ou
le « bokila » (la chasse).
Des tels patrouilleurs sont les chasseurs
« dépouilleurs » des biens de personnes pendant la
nuit. A certains moments, ils dépouillaient même les habits des
victimes en les dénudant pour se les approprier. De telles
opérations sont l'apanage des patrouilleurs « un
quatre » qui se transforment en policiers ou en militaires. Nous en
parlerons dans les lignes qui suivent.
Les patrouilleurs pirates s'illustrent dans le
« disappro » dont la finalité est le
dépouillement de la population.
Prince KAUMBA LUFUNDA en a aussi évoqué dans sa
recherche sur la criminalité à Lubumbashi :
« Les agents de l'ordre (policiers et
militaires) sont eux-mêmes auteurs d'infraction surtout pendant la nuit.
Quelques uns font des patrouilles non autorisées et ne sont pas
identifiés. Parfois, ils extorquent des biens appartenant à des
paisibles citoyens. » (2004 : 35)
Les patrouilleurs pirates se livrent parfois à la
pratique sexuelle avec des femmes et surtout des prostituées. Revenons
au cas des « un-quatre » qui se transforment en
patrouilleurs.
« Le centre commercial
« Njanja » du Quartier Kafubu est longé par une voie
ferrée à destination des usines de la Gécamines et vers la
Zambie. Un groupe de 4 personnes y opéraient en
« disappro » la population. Monsieur MUKOKO fut
tombé dans leur filet. Heureusement pour lui, il reconnut le chef de
bande que les autres du groupe appelaient commandant. Il s'échappa et
porta plainte le matin. GABY le chef de groupe fut arrêté. Il nia
le fait. Après confrontation, il accepta son forfait et supplia l'
« OPJ » de clôturer le dossier à son niveau.
Comme il avait des connaissances dans la haute sphère de la police, des
coups de téléphones ne tardaient pas à retentir. Sous
pression des interventions intempestives, l'OPJ fléchit. Comme il n'y
avait pas à réparer, l'OPJ le libéra tout en percevant le
« mulambu » (une somme d'argent) pour clôturer le
dossier et le classa sans suite. »
GABY trouva sa libération après 48 heures de
garde à vue suite aux différentes interventions. Ce cas illustre
aussi la manière dont l'OPJ est sujet de
« pression » c'est dans ce contexte que nous avons
parlé de l' « OPJ » entre le marteau et l'enclume.
Doit-il respecter l'ordre de se chefs ou appliquer la procédure et la
loi ?
|