2.5. La police et ses
relations
Le sous commissariat Kafubu est en relation d'abord avec
d'autres polices spécialisées surtout dans le cadre de renfort en
maintien de l'ordre. Dans le cadre judiciaire, il y a le télescopage
dont nous avions parlé bien avant. Par ailleurs, il arrive que l'OPJ
soit dessaisi du dossier au profit du bureau de renseignement dans le but de
procéder aux enquêtes approfondies. Encore une fois
l'indépendance de l'OPJ est foulée au pied.
Les privés recourent aussi à la police pour le
gardiennage. C'est le détachement dans le jargon policier. A ce propos,
le phénomène « mining » (la recrudescence des
sociétés minières) dégarnit le sous-commissariat de
ses éléments par le détachement. Celui-ci est payant.
Les policiers sont aussi détachés dans les
institutions publiques pour protéger les infrastructures et le
personnel. (Parquet, mairie...). La police est en relation avec les forces
privées de sécurité (Force one, Mamba Sécurity,
Bras, DSA, Delta Force, Groupe 4 Sécuricor...) où sont
détachés les policiers. C'est ici où nous rejoignons la
recherche d'HONORE MWENZE lorsqu'il soutient que la police travaille dans
l'illégalité avec les sécurités
privées.(2006 : 49 )
En effet, les sécurités privées ne sont
pas autorisées à employer les policiers ou militaires (anciens ou
en service) selon l'esprit de l'article 7 du décret n°98/008
réglementant le gardiennage : « Est prohibé
tout détachement des éléments actifs, des Forces
Armées et de la Police Nationales auprès desdites
sociétés ». Ainsi, cette loi n'est pas rigide
puisqu'on pratique, les policiers sont détachés dans ces forces
qui les paient mieux. Mais, elle est aussi une sorte de garde fou, sinon les
policiers, dans la logique de précarité, déserteraient de
la police au profit de ces forces privées.
Quelle synthèse pouvons-nous tirer de ce
chapitre ?
Le tracé inductif, nous a conduit à la
méthode qualitative du type ethnographique impliquant la
« participation observation » doublée de
l'observation documentaire et de l'entretien semi-directif. Le traitement des
données s'est réalisé par l'analyse thématique
verticalement et horizontalement en dégageant les thèmes
principaux et secondaires qui constituent le corpus empirique.
Le cadre référentiel nous a permis de cerner la
police dans sa sphère réglementaire dont la loi et la
procédure judiciaire en tant que construction émanant des autres,
présentent des limite. Elles paraissent rigides, contraignantes et
imposantes sans nécessairement l'être puisque les acteurs les
contournent par les pratiques non prescrites qui feront l'essentiel du dernier
chapitre.
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