2.3.2. Le
« Nkunzi »
C'est le diminutif de « mokonzi » qui
signifie le chef ou le commandant. Obéissant à la logique
militaire, le « nkunzi » implique les honneurs. Le
sous-commissariat est dirigé par un sous-commissaire. Lorsqu'il arrive
aux bureaux, les APJ lui rendent les honneurs dus à son rang en criant
« debout ». Cependant, parmi les OPJ, il y a un
commissaire adjoint qui a le grade supérieur à son chef, mais, il
reçoit les honneurs de son rang, les éléments de garde
crient « A l'ordre » et se mettent debout en signe de
respect hiérarchique. L'un dit qu'il est le chef puisqu'il coiffe le
sous-commissariat et l'autre rétorque qu'il est plus gradé. Qui
rend honneur à qui ?
Le « nkunzi » implique le commandement et
l'obéissance. La police est un service de l'ordre. Vue comme telle, elle
repose sur la discipline non pas policière, mais militaire. Le
manquement à la discipline impose les sanctions sévères.
Sur terrain, cela se traduit par ce fait : « Nani atindiyo
oya awa, po omona pasi ya pamba. Kipande koloko funga ngumi, kipande kilobko,
viniringika, kipande kiloko fimbo, kipande kiloko muna busu »
(Qui vous a dit de venir dans la police pour subir la
souffrance vaine : un petit fait, pomper (exercice physique de pompage),
tantôt rouler dans la boue ou la poussière, tantôt, c'est le
fouet ou matraque sur tout le corps, tantôt c'est le cachot).
Le principe de commandement étant militaire, ces
punitions sont légitimées par la discipline militaire.
« soki discipline ezangi, ba soda bakotombola
botoba » (Sans la discipline, les militaires, ici policiers vont
marcher dans le désordre comme les chèvres). Ainsi, la discipline
« eza kotosa, kozongisa monoko te, eza komemya
bakonzi » (la discipline est une obéissance voulue et
sans réplique aux ordres du chef).
La discipline renforce la soumission et le respect des
règlements en vigueur. Malgré cela, les policiers arrivent
à ne pas du tout les respecter parce qu'ils ont leur point de vue, leur
projets et leur expérience et leur histoire qui font qu'ils discernent
avant tout les règlements pour les contourner ou les appliquer selon les
circonstances du moment. Ils sont le maître du terrain. A ce propos, un
adage de légitimation de refus de règlement tombe à point
« Discipline eza bo umbu te. Batosaka mokonzi, babangakaye
te » (la discipline n'est pas l'esclavage, on obéît
au chef, mais on ne le craint pas) en plus, il y a un garde fou selon lequel,
un ordre mal donné ne s'exécute pas.
L'Agent de Police Judiciaire est avant tout un Agent de
l'Ordre sous le commandement de l'OPJ. L'ordre est hiérarchique et se
donne du haut en bas. C'est ainsi que l'OPJ est censé donné de
l'ordre à l'APJ qui doit l'exécuter « sans
faille » dans le domaine judiciaire.
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