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Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

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par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

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2.3.2. Missions et importance de la police judiciaire

L'essentiel de la mission de la police judiciaire fait l'objet des articles 1 à 10 du code procédure pénale et consiste en :

- la connaissance de l'infraction par le flagrant délit, la plainte, la dénonciation ou les renseignements recueillis ;

- la recherche des éléments de l'infraction, l'interrogatoire de toutes les personnes susceptibles de l'éclairer et l'arrestation des auteurs et complices de cette infraction (LE CHAT R., 1959 : 89).

Il sied de remarquer que les OPJ dressent à cette fin les procès - verbaux qui se terminent par le serment écrit : « je jure que le présent procès - verbal est sincère ». Ils sont transmis directement à l'autorité compétente. Par ailleurs, ils sont aidés dans leurs missions par les Agents de l'ordre qui sont les Agents de Police Judiciaires. Ces Agents n'ont pas la qualité d'OPJ.

Du reste, l'importance de la police judiciaire est considérable dans l'administration de la justice.

Elle se trouve à la base de toute la procédure criminelle et la répression des infractions dépend en grande partie du zèle qu'elle apporte à exercer ses fonctions. Elle désigne la phase préalable qui précède le premier exercice de l'action publique et la série des actes qui ont pour but d'éclairer non pas le juge, mais le ministère public (GARRAUD, 1909 : 533)

C'est pour aider le ministère public que la loi a organisé un rouage auxiliaire qui est la police judiciaire, sans laquelle, la plupart des crimes resteraient impunis car les OPJ sont les yeux et les oreilles du ministère public. (1909 : 536)

2.3.3. Evolution de Police Judiciaire

Il sera question de présenter ici la pertinence de la police judiciaire telle qu'elle a été mise en pratique par le Droit coutumier et par le Droit écrit ou le Droit importé ou encore mieux le Droit des autres.

2.3.3.1. Police judiciaire coutumière

Il est fallacieux de penser que dans le droit coutumier congolais, la notion de police judiciaire était méconnue et inexistante. Avant la colonisation, notre pays avait plusieurs entités politiques fortement organisées et structurées.

A titre illustratif, le droit coutumier Luba Shankadi de la province du Katanga, l'organisation judiciaire était bien structurée. Ainsi, il existait dans chaque village d'une certaine importance, une sorte de police judiciaire appelée Kalala, Kabama ou Kankasa. Bien que portant des noms différents, cet organisme avait partout dans ses attributions la police judiciaire et la recherche des infractions (LANFANT, 1935 : 80).

C'est donc KALALA ou TSHIKALA qui était le chef de la police de la localité. Il procédait à la recherche des éléments de l'infraction avant de conduire l'accusé devant le tribunal. Dans les territoires de Kabongo et de Sampwe, la police judiciaire était exercée par le « Senga » qui instruisait les affaires, entendait les plaignants, témoins et prévenus, la nuit, et cela dans le plus grand secret. L'enquête terminée, l'affaire était soumise au chef qui décidait de la fixer en audience publique. Il jouait également le rôle de médiateur dans les situations problèmes soumises au Mulopwe (chef coutumier) et l'apaisait quand il était en colère. (COLLARD J., 1962 : 3) Cette pratique était la même dans le territoire de Sampwe (SHOUMEKER, A, 1935 : 97) Toujours dans la province du Katanga, chez les Bayeke, les fonctions d'officier de police judiciaire étaient exercées par les Baboni. (GREVISSE, 1937 : 170)

Il sied de remarquer que la police judiciaire coutumière a cédé le pas au droit écrit pour subsister non pas d'une manière organisée et structurée, mais comme une phase intermédiaire par les sages du village qui jouent le rôle de conseiller pour chercher la paix et l'harmonie avant que l'affaire ne soit portée au chef. Avec le temps, cette notion restera dans les oubliettes. Notons que cette notion était connue et d'application là où le droit pénal se dégageait de l'arsenal juridique des sociétés traditionnelles (KENGO WA DONDO, 1972 : 22).

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