I-2-impact de la répression financière
sur l'ajustement épargne investissement
A la suite des modèles précurseurs de
libéralisation financière McKinnon (1973), Shaw (1973), des
auteurs comme Kapur (1976), Mathieson (1979) et Pagano (1993) pour ne citer que
ceux-ci, ont repris et enrichis les modèles initiaux pour montrer
comment un système financier réprimé réduit les
possibilités de dynamisation de l'investissement à travers
l'épargne.
C'est ainsi que Pagano (1993) indique les trois canaux par
lesquels le système financier peut affecter la croissance :
1- D'abord en augmentant la proportion de l'épargne
nationale allouée à des investissements productifs. Selon Pagano,
l'augmentation de cette proportion peut être due à la baisse de
l'inefficacité de la sphère financière. Lors de la
libéralisation du secteur bancaire, l'on peut aussi penser à une
baisse des réserves obligatoires ou des taxes associées aux
transactions.
2- Ensuite en augmentant la productivité marginale,
grace à la collecte d'information et à l'incitation des
investisseurs à replacer leur argent dans les projets plus
risqués à cause d'un partage du risque plus significatif de la
part des intermédiaires.
3- Enfin, le secteur financier influence la croissance par
l'intermédiaire du taux d'épargne de l'économie.
A ce propos, Roubini et Sala-i-Martin (1992) notent que leurs
activités (intermédiaires financiers) peuvent être
importunées par une forte taxation, sous la forme de réserves
obligatoires élevées, une taxation
élevée des transactions, une régulation restrictive, etc.
Cette situation incite les intermédiaires financiers à essayer de
compenser cette perte, par l'accroissement de la marge.
Le développement financier qui se résume
à la libéralisation financière, selon ces auteurs, est de
nature à réduire ce « gaspillage » de ressources, c'est
à dire à augmenter le taux d'épargne disponible pour
l'investissement et donc le taux de croissance.
Il ressort de tous ces travaux que le développement
financier est une condition nécessaire pour une mobilisation importante
de l'épargne et l'affectation de celle-ci à l'investissement
productif. Cependant, il serait intéressant de présenter un
courant de pensée concurrente à celui déjà
présenté, c'est à dire l'analyse postkeynésienne de
la finance, de l'épargne et de l'investissement.
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