2-8- Un microbiologiste :
Pour un microbiologiste l'étude de la
microflore des cavernes a plusieurs voies :
a- Recherche des peuplements permanents des
sédiments de grottes et étudier leurs activités
métaboliques ; comme il a dit Caumartin (1959) « Un
sédiment de grotte est abondamment et originalement peuplé ;
il n'est jamais stérile ; les sondages effectués dans des
masses sédimentaires importantes ont montré qu'il est illusoire
d'espérer atteindre une zone rigoureusement stérile »,
et il a ajouté « des organismes inférieurs, non
photosynthétisants et non hétérotrophes,
ferrobactériales et thiobactériales par exemple, peuvent
parfaitement tirer d'un milieu minéral carbonaté ou
sulfuré bien équilibré, l'énergie nécessaire
à leur métabolisme ».
b- Isolement de la flore bactérienne des cavernes (sol,
eau et air) et l'étude de l'origine de cette flore. D'après
Mason-Williams et Benson-Evans, (1967) « la composition de la flore
bactérienne de l'air des cavernes est liée aux facteurs externe
comme les excréments animales, les vêtements et les
torrents »
c- L'analyse microbiologique des cavernes afin
d'évaluer l'effet des microorganismes sur la détérioration
des dessins d'homme préhistorique (ARROYO et al, 1997).
2-9- Un botaniste :
Maheu (1906) a constaté, en
examinant la flore des cavernes, qu'elle est restreinte. Elle l'est d'autant
plus qu'on s'éloigne davantage des conditions normales de la surface
L'ordre de décroissance de la flore à
partir de la surface du sol est identique à la classification de la
série végétal ce sont d'abord les Phanérogames qui
disparaissent, les Cryptogames vasculaires ensuite, puis les Muscinées.
Le facteur le plus important qui influence sur cette flore est la
lumière (MAHEU, 1906 ; MASON-WILLIAMS et BENSON-EVANS, 1967). Sous
ce rapport, elle peut se diviser en quatre zones :
a- Zone des ouvertures et de la surface ;
b- Zone des parois ;
Ces deux zones, mieux éclairées, sont
abondamment pourvues de végétaux, notamment de Mousses.
c- Zone du fond des gouffres (obscurité
partielle) : Elle montre un certain nombre d'espèces
généralement modifiées ;
d- Zone des galeries (obscurité absolue) :
Elle n'est habitée que par certaines Algues pauvre en chlorophylle.
2-10- Un mycologue :
Tandis que depuis fort longtemps la faune des
cavernes était étudiée ; la flore souterraine
était par contre à peu prés délaissée
(VALVASOR, 1689). C'est la fin du 16iéme siècle qu' a
connu la première étude sérieuse des champignons
cavernicoles ; Scopoli (1760) les décrivit et fus
frappé par leurs déformations : « elle prend
la forme de Lithophytes et des coraux du fond de la mer ».
Depuis cette époque, les recherches se sont
multipliées ; la curiosité des mycologues fut mise en
éveil par les champignons nombreuses, déformées, d'aspect
et de structure bizarres, qui peuplent les parois souterraines des galeries de
mines. C'est de cette époque que datent les célèbres
travaux de Bulliard (1791), Humboldt (1793) et de Bolton (1795) qui fourmillent
déjà d'observations intéressantes (MAHEU, 1906).
Par ailleurs plusieurs chercheurs (De Candolle,
Charneaux, Fries, Roumeguére) ont été occupés par
l'étude des champignons cavernicoles en les comparant aux espèces
de la surface (MAHEU, 1906).
Une étude systématique des
espèces souterraines par Maheu (1906) a classé les espèces
récoltée dans deux embranchement Ascomycètes et
Basidiomycètes et dont certaines d'entre eux sont classé
actuellement parmi les Deutéromycètes.
*Ascomycètes : Ces
champignons sont représentés par des espèces peu
variées.
- Isaria guignardi :
Espèce a été trouvée en parasite sur un
insecte « Quedius
mesomelinus » récolté
à l'obscurité totale dans les catacombes de Paris, sous la rue de
la Tombe-Issoire. (Fig 2).
- Hypocrea : Ce genre présente un
dimorphisme (ATKINSTON, 1891) dont sa forme conidienne Trichoderma
est la plus répondue dans les cavités souterraines par rapport a
l'autre forme ; une espèce de ce même genre rapprochant
à Hypocrea rufa a été trouvée dans les
mines de Loire et dont sa forme conidienne Trichoderma viride se
trouve dans la plupart des mines ou cavernes.
*Basidiomycètes : Ils sont plus nombreux
que les Actinomycètes et parmi eux ce sont les espèces
porées qui dominent ; dont Polyporus sulfureus
est une des plus répandues.
Dans les classifications actuelles, certains genres
ont été classés autrement comme le cas du
« Isaria », dont elle est classée
d'après (BARNETT et BARRY, 1972) parmi les
Deutéromycètes.
Hypocrea/ Trichoderma appartient
aux Sous-embranchement des Ascomycètes, Ordre des
Hypocreales, Famille des Hypocreaceae (CHAVERRI et SAMUELS,
2004).
Plus des travaux de Maheu ; d'autre recherches
ont été réalisées afin d'étudier les
champignons cavernicoles :
Went (1969) a trouvé
régulièrement l'espèce Cephalosporium
lamellaecola dans les extrémités des stalactites. Ses hyphes
prennent une part active à la croissance épitaxique des cristaux
de calcite.
Fig. 2. Isaria guignardi sur
Quedius mesomelinus. 1.
Touffes mycéliennes sur la partie dorsale de l'animal. 2. Localisation
des filaments fertiles et mycéliens. 3. Eléments coremiés
portant les conidiophores. Gr. 800 diam. 4. Constitution des hyphes aux points
d'insertion sur la cuticule du Coléoptère. Gr. 800 diam. 5. Une
des touffes supérieures. Gr. 20 diam (MAHEU, 1906).
L'analyse et l'étude des moisissures responsable de la
biodétérioration des dessins préhistoriques des cavernes
(CANEVA et SALVADORI, 1988 ; ARROYO et al, 1997).
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