I.2.2. Aménagement du territoire : une affaire
d'origine ancienne
L'aménagement du territoire est une expérience
ancienne. En effet l'homme a toujours aménagé l'espace au
gré de ses besoins. Au début il s'agissait de domestiquer la
nature et de la dominer. La répartition des activités sur le
territoire était perçue comme un phénomène naturel.
Mais les incidences de ces pratiques furent désastreuses car elles ont
donné lieu à la dégradation des ressources naturelles. Par
la suite, les Etats modernes ont senti la nécessité de
procéder à l'aménagement consciente et
réfléchi du territoire en tant qu'acte volontariste et non
spontané.
En Europe, la fin du 20ième siècle a
vu progressivement émerger la question du paysage comme enjeu
sociétal de gestion de l'environnement et d'aménagement du
territoire. Dans le même temps s'est développée une demande
sociale et politique pour une plus grande participation de la population
à la gestion du paysage et de son cadre de vie en général,
ce qui a entraîné de nouvelles exigences.
En effet, le paysage est encore trop souvent
appréhendé à travers des définitions disciplinaires
(le paysage comme structure expressive du territoire en géographie,
l'éco-paysage fonctionnel en écologie, le paysage comme l'objet
de composition en architecture du paysage, etc....) qui rendent difficile une
conception pluridisciplinaire de sa gestion.
Pour se généraliser, la question du paysage a eu
la contribution de la mobilité des personnes, la démocratisation
du tourisme et la diffusion de la photographie. Ainsi le paysage est depuis
convoqué dans divers discours touristique, politique, scientifique,
etc., pour parler de lieux sous un nouvel angle de vue.
En Afrique et particulièrement au Cameroun, le
développement des villes s'est fait sans prise en compte
véritable des enjeux de l'aménagement du territoire. Pour les uns
et les autres les constructions des villes guidées par le hasard, sous
les séquelles de la colonisation, s'est faite en absence d'une politique
d'urbanisation, la politique d'aménagement urbain n'a pas
intégré des aires de loisirs des parcs d'attractions et les aires
ou sites protégés, des espaces verts, etc. qui participent par
leur implantation réfléchie à l'attractivité du
territoire.
Dans les années 1960, le constat alarmant des
scientifiques a contribué certes à modifier les us et les
coutumes des uns et des autres. , au point où de nos jours la gestion
durable et efficace de l'environnement nécessite une planification
impliquant les notons de révisions et d'anticipation, gestion qui
utilise des outils classiques appropriés à l'aménagement
du territoire.
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