I.2 .Théorie économique et environnement.
Les néo-classiques s'intéresse aux optimums,
c'est-à-dire la meilleure allocation des ressources rares à
usages alternatifs, compte tenu des préférences des agents
économiques, résumées dans une fonction d'utilité.
L'optimum de Pareto, consiste à se trouver dans une situation telle que
toute amélioration de bien-être d'un individu (ou d'une
catégorie d'individu) ne peut se faire qu'au détriment d'un autre
individu (ou d'une autre catégorie d'individus).
Autrement dit, l'optimum de Pareto est une situation où
toute allocation initiale a été répartie. A ce titre,
c'est une situation de référence de la théorie
économique dans la mesure où il est possible de déterminer
un optimum de Pareto, à condition de respecter la concurrence dans les
marchés et de laisser le système des prix s'ajuster. Pourtant
l'équilibre marchand n'est pas nécessairement optimal d'un pont
de vue social ou environnemental.
La recherche de l'optimum se déroule dans le cadre
strict des échanges marchands. Certains effets qui ne sont pas
affectés d'une valeur sont complètement écartés de
la recherche d'efficacité alors même qu'ils sont susceptibles
d'affecter l'utilité des agents économiques. C'est
précisément le cas lorsqu'on occulte la dimension
particulière que constitue l'environnement : ce sont les effets
externes ou externalités qui peuvent être positives et
améliorer le bien-être des agents ou alors elles peuvent aussi
avoir une valeur négatives si elles réduisent le bien-être
sans compensations financières(cas des riverains d'une voie
ferrée, ils souffrent de la pollution sonore et atmosphérique et
de la baisse marchande de leurs biens immobiliers s'il y a une croissance du
trafic qui génère des revenus d'exploitation
supplémentaire). Autrement dit, il est nécessaire d'inclure dans
les prix les dégradations environnementales (pollutions,
surexploitation) qui, sinon seraient ignorés.
En claire, internaliser les effets environnementaux, revient
à trouver un équilibre tel qu'en tenant compte de la variable
environnemental, on obtient un équilibre de Pareto. Où alors
l'amélioration du bien-être des individus sensibles à la
variable environnementale va lasser un autre groupe d'individus. Cet optimum de
pollution (qui débouche sur les marchés de droits à
polluer) est souvent la critique la plus importante formulée par les
écologiques contre l'économie de l'environnement.
L'économie de l'environnement est intimement
liée aux politiques économiques et aux choix qui en
écoulent, choix qui doivent se formuler de la façon la plus
objective possible et doivent à ce titre se fonder sur des principes
indéniables.
I.2.1.Evaluation monétaire : la valeur de
l'environnement.
L'évaluation monétaire de l'environnement
viendrait à considérer l'environnement comme un bien
économique qui peut s'échanger sur un marché. En
économie la notion de valeur est centrale. Affecter une valeur à
l'environnement est donc indispensable pour sa parfaite prise en compte dans
les équations. A ce titre l'environnement est un bien économique.
Tout bien économique est un bien rare et ce serait un truisme de dire
que la qualité de l'environnement est devenue « rare ».c'est
-à -dire insuffisante par rapport aux besoins ou aux désirs que
l'on éprouve à son égard. Il en résulte que
l'environnement est manifestement un objet de raisonnement économique,
à savoir celui de l'allocation judicieuse de ressources à
affecter à sa protection et à sa gestion.
Le concept de bien-être en économie et par
conséquence dans la pratique de l'économie appliquée, est
une chose pas simple. Beaucoup de bons traités d'économie n'y
consacrent qu'une attention superficielle ou alors dans des termes sans aucune
liaison avec l'environnement.
Pourtant le traité d'économie pure de Maurice
ALLAIS13 traite les divers aspects de la notion de bien. Dès
1970, K. ARROW14 (1974) et DEBREU15 (1959) mettent au
point un outil d'analyse qu'ils ont appelé l'espace des biens, chacun de
ceux -ci étant défini par sa quantité, ses
caractéristiques physiques, sa date et sa localisation. Cette
formulation des choses à la fois simple et précise, n'est
passée dans l'enseignement courant qu'avec les leçons de
théorie micro-économique de MALINVAUD16 parues en
1969.
13 Maurice Allais « Traité
d'économie pure », publié avec le concours du Centre
national de la Recherche scientifique ; 5 vol in 4°, 1952, 984 p.
14 Arrow K.J « Limited knowledge and economic
analysis » American Economic Review; 1974.
15 Debreu G «Théorie de la valeur, trad.
frse Dunod, Paris 1959.
16 Malinvaud E « Leçon des théories
microéconomiques » Dunod, Paris 1969 ; Pp 27.
Quoi qu'il n'y ait rien d'environnemental dans la formulation
de l'espace des biens proposés par Arrow et Debreu, mais l'introduction
du concept d'externalité comme un élargissement de ce même
concept de bien, et l'incorporation de celui du bien collectif.
Les notions d'externalités et de biens collectifs sont
évidemment antérieures à la classification D'ARROW et
DEBREU. Mais c'est la représentation des biens que ces derniers ont
fournie qui a pu être ensuite généralisée au cas des
externalités et des biens collectifs. Ces deux étapes ont permis
de faire entrer externalités et biens collectifs dans l'analyse des
économies de marchés autant que de la planification (que
développaient par ailleurs en parallèle ARROW et
HURWICZ17 (1930) ainsi que MALINVAUD).
La portée environnementale de l'extension du concept de
bien aux externalités et aux biens collectifs est considérable
d'une part, en ce qui concerne les externalités, celles-ci visent
à rendre compte d'interdépendances entre agents
économiques qui ne s'établissent pas par l'intermédiaire
du système des prix. C'est ce qui se passe en présence des
phénomènes de pollution : des quantités physiques d'objets
dits polluants accompagnent l'activité productive et affectent d'autres
agents de l'économie sans que ce phénomène ne soit
justiciable d'une analyse en termes d'échanges. L'effet positif ou
négatif est imposé au récepteur au lieu d'être le
résultat d'une décision de sa part.
L'intuition fructueuse D'ARROW (1974) est d'y avoir
néanmoins appliqué le concept de bien, et de le faire ainsi
rentrer dans l'analyse des comportements économiques : comportements
volontaires des auteurs des externalités et comportements passifs des
récepteurs. Par cette démarche il permettrait d'appliquer aux
premiers l'analyse classique des producteurs de n'importe quel bien tout en
laissant à des analyses nouvelles les comportements passifs des
récepteurs de ces biens indésirables.
Intervient alors le concept de bien collectif, modification de
ce que S.KOLM18 (1968) a justement appelé le «
concernement » simultané de plusieurs agents économiques par
l'existence ou la production de certains biens. Les phénomènes
environnementaux sont non seulement des externalités, mais ils
concernent plusieurs individus à la fois.
17 Hurwicz «La Planification Economique
Collectiviste», 1930.
18 S.Kolm : « La théorie économique
générale de l'encombrement » ;Paris,Futuribles,1968.
Le PV est déjà une composante du paysage urbain
de la ville de Douala dont l'abandon ou l'aménagement influe et influera
durablement sur son image. D'où la problématique de
l'aménagement du territoire visant avant tout à bâtir dans
les villes une armature spatiale durable qui doit intégrer une structure
spatiale de préservation et de conservation de la nature sous formes de
réserves naturelles, sites classés, forêts urbaines,
espaces verts de haute valeur biologique.
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