DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODES ET
RÉSULTATS
Chapitre 1 : Terrain et méthodes
d'enquête
1.1. Terrain d'étude
En échange universitaire à Saint-Louis du
Sénégal, nous avons pu prendre contact avec quelques associations
s'occupant d'enfants en situation de rue. Après plusieurs rencontres,
nous avons commencé notre étude auprès d'une
première association s'occupant des talibés mendiants. Les
conditions n'étant pas suffisamment favorables, nous nous sommes
tournés vers l'association « La Liane », qui s'est
révélée être un terrain d'enquête plus
accessible et intéressant pour notre travail.
En effet, « la Liane, maison des droits de l'enfant
» est une association qui gère un centre d'accueil et
d'hébergement pour les enfants en situation difficile. Elle se fixe pour
objectif de faire respecter les droits de l'enfant, en proposant aux enfants
qu'elle héberge des repas, des soins, une éducation (suivant le
niveau de l'enfant, cela va de l'alphabétisation à la
scolarisation, ou à la formation professionnelle), etc. Elle recueille
ainsi les enfants venant d'eux-mêmes, ceux placés par l'AEMO ou
par la justice. La population recueillie est donc assez
hétérogène, mais la majorité des enfants du centre
on un passé dans la rue, quel que soit le chemin qui les a conduits
à La Liane. Le centre dispose d'une capacité de 25 places, mais,
devant l'importance des demandes, il lui arrive d'accueillir jusque 30 jeunes.
L'équipe éducative est constituée de deux
éducateurs (jamais présents en même temps, ils se partagent
le planning), un infirmier et un assistant administratif.
L'intérêt d'avoir choisi ce centre comme terrain
d'enquête est que la population d'enfants ayant été en
situation de rue y est importante et relativement accessible. Ces enfants qui
sont, à priori, sortis définitivement de la rue, ont donc
achevé leurs carrières. Ainsi, nous pourrons récolter des
récits « complets », allant de l'arrivée dans la rue,
jusqu'à la sortie . Un autre intérêt, plus pratique, est
que les enfants du centre sont, de manière générale, plus
« accessibles » que dans d'autres centres, ou directement dans la
rue. En effet, les plus grands d'entre eux parlent suffisamment le
français pour qu'un échange soit possible, et pour les autres,
l'équipe éducative s'est rapidement proposée pour
l'interprétation. Aussi, dans les enfants du centre ayant
été dans la rue, il y avait, à priori, une
diversité intéressante des parcours et des situations
rencontrées, ce qui constitue, de part cette diversité, une
source possible d'enrichissement des résultats.
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