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Le rôle du ministère des Relations avec le Parlement dans la consolidation de la démocratie en RDC

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par Miffy GEKO NSAMBA
Université pédagogique nationale (U.P.N) de la RDC - Licence 2011
  

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§4. La Constitution révisée par les lois du 05 juillet et du 25 novembre 1990.

Comme nous l'avons énoncé précédemment, la Constitution révolutionnaire de 1967 a connu dix sept modifications et révisions. Parmi elles, celle du 05 juillet et celle du 25 novembre 1990.

Il ressort du discours prononcé le 24 avril 1990 par le Président de la République que les modifications du régime Constitutionnel visaient d'une part, l'introduction au Zaïre du multipartisme à trois et du pluralisme syndical et d'autre part, l'abolition de l'institutionnalisation du Mouvement Populaire de la Révolution qui impliquait la séparation, le divorce entre le Parti et l'Etat.

La loi n°90/002 du 5 juillet 1990 révisée par celle du n°90/008 du 25 novembre 1990 proclame que le pouvoir émanait du peuple qui l'exerçait par ses représentants ou par voie de référendum. Ces modifications ont constitué à l'abolition de l'institutionnalisation du M.P.R. et ont essayé de réhabiliter les trois pouvoirs traditionnels à savoir : le Législatif, l'Exécutif et le Judiciaire.

Mais cette révision n'a pas réellement réhabilité le Gouvernement, l'Assemblée Nationale, les cours et tribunaux car la réhabilitation des ces institutions impliquait nécessairement un rééquilibrage et un réajustement des attributions et prérogatives du Président de la République qui, comme l'a démontré l'histoire Constitutionnelle de notre pays, a dépouillé les autres institutions au point de réaliser une concentration de tous les pouvoirs étatiques56.

55 LUMANU (A), Op. Cit., p. 139

56 LUMANU (A), Op. Cit., p. 139

En effet, malgré ces modifications, le Président de la République demeurait Chef de l'Exécutif, avec le pouvoir de présider le Conseil des Ministres, lequel conseil devait déterminer la politique de l'Etat en accord avec lui.

Le Gouvernement était encore nommé et révoquer par le Président de la République ; il ne devait pas obtenir un vote de confiance de l'assemblée nationale avant son entrée en fonction et il n'était pas de censure que l'Assemblée ouvrirait contre lui. La réhabilitation du Gouvernement se trouvait uniquement dans la désignation du Premier Ministre comme Chef du Gouvernement alors qu'il pouvait, à tout moment, être révoqué par le Chef de l'Etat.

De même l'exercice au pouvoir législatif, le Président de la République n'avait pas besoin de l'habilitation du Parlement pour légiférer.

En fin d'analyse, le régime institué le 5 juillet 1990 est hybride et dénote d'une certaine légèreté dans son élaboration. Il est fondamentalement Présidentiel parce que les Ministres sont encore nommés et révoqués par le Président de la République (art.42 de la Constitution), et le vote de confiance Parlementaire avant l'entrée en fonction des Ministres n'est pas requis, de même que le vote de défiance ou de censure ne sont pas ouverts contre eux. Mais les éléments du régime Parlementaire paraissent par ci par-là. A la lecture des dispositions de l'article 96 par exemple, le Premier Ministre est devenu Chef du Gouvernement57.

57 KALUBA (D), Op. Cit., p. 87

§5. L'Acte Constitutionnel de Transition du 09 avril 1994

A la suite des divergences des vues entre les deux principaux courants de la classe politique diamétralement opposés : les Forces Politiques du Conclave (FPC), qui réunissent tous ceux qui ont le mobutisme pour idéal et l'Union Sacrée de l'Opposition Radicale et Alliés (USORAL), qui incarne l'idéal du changement porté par le peuple ; les institutions politique du pays seront dédoublées (deux Gouvernements et deux Parlements). Les consultations politiques fructueuses intervenues entre les deux forces politiques donneront finalement naissance au Haut Conseil de la République Parlement de Transition (HCR-PT) mis sur pied le 11 janvier 1994 sous l'Acte Constitutionnel de Transition.

Les rapports entre les pouvoirs étant le fruit des concertations politiques du palais du peuple, ont connu une sensible modification. En effet, les compétences de l'exécutif répartis entre le Président de la République et le Gouvernement sont disproportionnées en faveur du Gouvernement qui, en vertu de l'article 75, conduit la politique de la Nation et exécute les actes de la CNS et les lois de la République. Le Gouvernement n'est plus responsable devant le Chef de l'Etat.

§6. Le Décret-loi Constitutionnel n°003 du 27 mai 1997 portant organisation et exercice du pouvoir en République Démocratique du Congo

Ce texte inaugure le régime politique issu du coup d'état du 17 mai

1997. un auteur estime que, « dans l'ensemble, le décret- loi ci- dessus s'analyse en un amendement, assez maladroit de l'Acte Constitutionnel de la Transition dont certaines dispositions pourtant anachroniques au regard de la nouvelle logique révolutionnaire sont maintenues en vigueur » 58.

58 MUKADI BONYI, « Note d'observation sub décret-loi n°003 du 27 mai 1997 relatif à l'organisation et à l'exercice du pouvoir en République Démocratique du Congo » in Revue critique de droit du travail et de la sécurité sociale, Kinshasa, n°02/1997, p.5

L'article 3 du décret-loi Constitutionnel énumère quatre institutions de la République : le Président de la République, l'Assemblée Constituante et Législative, le Gouvernement et les cours et tribunaux.

La lecture combinée des articles 4, 5, 6,7 et 8 de ce Décret-loi Constitutionnel permet d'affirmer qu'il s'agit d'un Présidentialisme outrancier qui ressemble de très peu à celui du texte Constitutionnel de 1974. Le Chef de l'Etat représente la Nation ; il est le Chef de l'Exécutif et des Forces armées. Il nomme et révoque les membres du Gouvernement qui sont responsable devant lui même si les dispositions de l'article 18 du texte sous revue donnent des moyens d'information à l'Assemblée Constituante et Législative59. Il exerce le pouvoir législatif par décret-loi délibéré en Conseil des Ministres. Il exerce le pouvoir réglementaire par voie de décrets.

Le Gouvernement conduit la politique de la nation telle que définie par le Président de la République qui peut, dans un message à la nation, dissoudre anticipativement l'Assemblée Constituante et Législative. Le Gouvernement exécute les lois de la République et les décrets du Chef de l'Etat. Les Ministres sont responsables de la gestion de leur ministère devant le Président.

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