2. Revue de la littérature
La revue de la littérature constitue l'étape
charnière d'une recherche. Elle nous permet de faire le point sur
l'état des écrits et connaissances sur le sujet. Tout en tenant
compte des orientations du sujet, nous avons retenu un certain nombre de
documents qui abordent diversement la question de l'absentéisme des
élèves. Les documents sélectionnés ont
été classés en trois groupes : les ouvrages
généraux, les travaux de recherche, et les instructions et textes
officiels.
2.1. Ouvrages généraux
CAOUETTE (1992) s'intéresse aux problèmes et aux
besoins des élèves canadiens issus des milieux
défavorisés. Il déclare qu'un effort considérable a
été fourni pour démocratiser l'enseignement au Canada.
Loin d'être un échec, l'opération a permis au contraire de
rendre l'école élémentaire et le secondaire accessibles
à presque tous les enfants. On est donc parvenu à assurer
l'égalité d'accès à une école ouverte
à tous et gratuite. Cependant un problème sérieux demeure
en suspens. Si l'égalité d'accès est assurée,
l'égalité des chances apparait loin d'être acquise. Cette
égalité qui signifie, pour chaque enfant, avoir les mêmes
chances que les autres de réussir à l'école et de profiter
de l'école.
Ce constat est le même au Burkina Faso. Ces
dernières années, plusieurs établissements secondaires ont
été construits à travers le pays. Cela ne traduit pas
l'égalité de chance de réussite, car il y a en milieu
rural des CEG qui manquent cruellement d'enseignants. Cette situation favorise
l'absentéisme des élèves. L'apprenant estimera qu'il n'est
pas nécessaire de venir à l'école pour 1 à 2 heures
de cours seulement. Dans le même ordre d'idée, l'auteur ajoute que
le milieu défavorisé se situe en tête de liste en ce qui
concerne l'absentéisme. Selon lui, un grand nombre d'enfants de ce
milieu se présente à l'école sans préparation
suffisante à la vie du milieu scolaire. Ce qui pourrait les pousser
à s'absenter, et ceux qui réussissent de
façon suffisante leurs premières années
de fréquentation, manifestent ultérieurement une importante
baisse de rendement et une perte quasi-totale de motivation. On ne peut
guère compter sur les parents pour aider les enfants à
s'intégrer au milieu scolaire et à y progresser. Les familles ont
de multiples problèmes à régler, si bien qu'elles ne se
rendent jamais compte que leurs enfants sont irréguliers en classe.
Par ailleurs, cet auteur indexe l'institution scolaire : il
affirme que les difficultés scolaires, notamment les abandons, les
retards et l'absentéisme doivent être reconnus comme un
problème institutionnel, un problème dont l'école est en
grande partie responsable. Pour cet auteur, l'école ne se
préoccupe pas à priori des besoins des jeunes. Le problème
crucial de démotivation scolaire des jeunes porte sur le
caractère inadapté des programmes par rapport à leur vie
réelle. Ce n'est ni les difficultés de la tâche
d'apprendre, ni les efforts à fournir. Ils ne comprennent pas qu'on les
oblige à apprendre des choses qui ne leur disent rien et qui ne
serviront qu'à une minorité d'entre eux. L'inadaptation des
programmes a pendant longtemps été décriée dans
notre pays. Lorsque l'élève ne trouve pas de sens à ce
qu'on lui enseigne, il est démotivé.
L'auteur propose comme solution l'école alternative.
Cette école alternative est un milieu éducatif dont le mandat
exclusif est de répondre aux besoins réels de l'apprenant,
plutôt qu'un lieu de sélection-élimination. Il s'agit
d'être cohérent par rapport aux valeurs, aux croyances, aux styles
de vie et conceptions de la société.
Nous retenons de cet ouvrage les raisons d'une
démotivation scolaire en milieu défavorisé. On remarque
dans notre pays que le taux d'échec au Baccalauréat des CEG
érigés en lycées départementaux est
élevé. Il y a certains lycées du milieu rural qui font 0%
de réussite au BAC. Dans ces localités, il n'y a pas de
bibliothèques où les élèves pourraient enrichir les
acquis contrairement à leurs camarades du milieu favorisé. Ceci
constitue entre autres une véritable source de démotivation qui
engendre l'absentéisme. Par ailleurs, lorsque les programmes
enseignés ne répondent pas au besoin de l'apprenant, il ne juge
plus nécessaire d'aller à l'école. L'écrit de
CAOUETTE nous apporte un éclaircissement sur le rôle de
l'institution dans la démotivation des élèves issus du
milieu démuni. Il dégage des pistes d'investigation de nos
réalités burkinabè dans la recherche d'une nouvelle
manière de gérer les absences.
BOURDIEU et PASSERON (1999) donnent une explication
sociologique des difficultés scolaires pouvant conduire à la
déperdition, à l'échec, et à l'absentéisme
scolaire.
Les principales explications mises en avant sont : le handicap
socio-économique et le handicap socioculturel.
Au niveau du handicap socio-économique, les auteurs
expliquent l'échec, l'abandon et l'absentéisme scolaire par le
fait que les disparités financières des familles pourraient avoir
un effet sur la réussite scolaire. Ils avancent l'hypothèse que
les conditions de vie défavorables en matière de logement et
alimentation, de santé, de l'obligation de travailler pour contribuer au
maintien de la cellule familiale, ou encore la pauvreté ne permet pas
aux familles démunies de répondre aux exigences
matérielles minimales que requiert la fréquentation scolaire de
leurs enfants. Cette situation est aussi évidente au Burkina Faso
où près de 80% de la population vit dans la pauvreté.
S'agissant du handicap socioculturel, les auteurs soutiennent
que le milieu scolaire privilégie certaines manières d'être
qui correspondent à la culture de la classe privilégiée au
détriment de la culture des classes défavorisées. Ce qui
peut conduire à l'absentéisme scolaire. Pourtant chaque classe
sociale a ses attitudes, ses habitudes et son mode de vie dans ce milieu qui
est plus favorable aux classes aisées et bourgeoises. Selon toujours ces
auteurs, les enfants des classes défavorisées seraient donc
désavantagés et auraient plus de difficultés à
venir régulièrement à l'école ou à se
maintenir à l'école. Le niveau de scolarité des parents,
leurs attentes de l'école sont entre autres des facteurs qui
influenceraient la carrière scolaire des enfants. BOURDIEU et PASSERON
accusent également le langage utilisé à l'école qui
serait beaucoup plus proche de celui des couches favorisées et qui
jouerait contre les enfants des classes démunies.
Les recherches sur le handicap socioculturel tendent à
démontrer l'existence de différences culturelles entre les
classes sociales ainsi que l'existence des valeurs culturelles
spécifiques qui seraient transmises par l'institution scolaire. Les
facteurs socio-économiques et socioculturels ne sont pas les seules
causes des inégalités qui règnent dans la
société en général. L'institution scolaire
représente aussi la courroie de transmission des
inégalités.
Cet ouvrage est d'un apport considérable pour la
gestion de l'absentéisme scolaire. Son aspect socio-économique
comme facteur influençant la réussite scolaire est une
réalité dans l'enseignement secondaire au Burkina Faso. La
rentrée des classes est un véritable cauchemar pour les parents
qui doivent faire face à la fois aux frais de scolarité, à
la tenue scolaire, et aux fournitures. Les lycées étant
très souvent éloignés des domiciles, ils doivent trouver
un moyen de déplacement pour les enfants. La plupart des familles au
Burkina Faso étant d'un niveau économique faible, les parents
n'arrivent pas à réunir toutes ces conditions. Le handicap
socioculturel est aussi observable dans notre pays. Les
élèves issus de CEG départementaux et qui sont
affectés dans les lycées de ville après le BEPC,
éprouvent des difficultés à s'intégrer. Ils ont des
difficultés de relation avec les pairs citadins qui ont un mode de vie
différent du leur et qui sont déjà habitués
à l'établissement et à ses hommes. Cet écrit de
BOURDIEU et PASSERON rejoint celui de CAOUETTE.
.
JANOZ (2000) évoque les facteurs concourant à
une mauvaise fréquentation scolaire qui débouche plus tard
à un décrochage scolaire. Nous nous intéressons ici aux
facteurs, car l'absentéisme est une manifestation de la mauvaise
fréquentation. Ce sont : les facteurs institutionnels, les facteurs
familiaux et les facteurs interpersonnels.
Les facteurs institutionnels sont en lien avec les structures
de l'école, son organisation de cursus ou son climat qui influencent
l'expérience scolaire des adolescents. Les écoles plus petites
tendent à favoriser la participation des élèves aux
activités parascolaires et à permettre un encadrement plus
flexible et plus étroit de la part des adultes. A l'opposé, les
écoles qui incorporent une grande diversité de cheminements
éducatifs au secondaire et qui s'adressent à une population
hautement diversifiée sur les plans culturel, ethnique et intellectuel,
sont moins efficaces. De plus, le stress qui accompagne le passage du primaire
au secondaire peut avoir des effets délétères sur la
réussite scolaire. Ce constat est avéré au Burkina Faso
aussi. L'élève de CM2 qui arrive en 6ème se
trouve confronté à plusieurs difficultés. Ce n'est plus le
seul enseignant qui assure les enseignements mais plusieurs, les cours ne
débutent plus à 7h30 mais plutôt à 7h00, et pire les
leçons sont dictées contrairement au primaire où elles
sont écrites au tableau. Tous ces éléments angoissent ce
nouveau lycéen et contribuent à l'absentéisme.
En ce qui concerne les facteurs familiaux, les enfants qui
proviennent de familles désunies ou reconstituées, ou encore de
familles où il y a plusieurs enfants et dont les parents sont peu
scolarisés, ont plus de risque de s'absenter et d'abandonner
l'école. Les parents qui valorisent peu l'école et s'impliquent
peu dans l'encadrement scolaire de leurs enfants favorisent le
phénomène, de même que les familles qui ont un style
familial permissif5, dans lesquelles il y a un manque de
communication et de chaleur dans les rapports enfants/parents
5 BAUMRIND,(1971) cité par MARCOTTE,D. et al
, (2001) « le style parental de type permissif est relié à
des problèmes de comportement a l'école et de consommation de
drogue, a des problèmes d'impulsivité, d'agressivité,
d'absentéisme ainsi qu'à un manque d'habilité a prendre
des responsabilités ».
ou qui réagissent mal ou pas du tout aux échecs
scolaires de leurs enfants. Dans notre pays, le désengagement des
familles peu scolarisées est observable. Les parents ne s'impliquent pas
dans l'encadrement de leurs enfants. Ils ne vont pas chercher les bulletins qui
pourraient les renseigner sur la conduite et le travail de leurs enfants.
Aussi, dans les familles polygames avec une fratrie nombreuse, les enfants
n'ont pas de communication directe avec leur papa qui ne cherche d'ailleurs pas
à savoir si ses enfants vont régulièrement en classe. De
plus, dans nos lycées et collèges, certaines absences des filles
sont liées à l'absence de leur mère dans le foyer.
Les facteurs interpersonnels sont liés aux relations
avec les pairs, l'isolement social et le rejet qui augmentent les mauvaises
conduites scolaires. Des relations conflictuelles et insatisfaisantes avec les
enseignants ou le personnel administratif apparaissent aussi comme des facteurs
à risque. En effet, dans nos classes du second cycle certains
élèves sont permanemment en opposition avec leurs enseignants qui
les expulsent du cours. Il y a aussi les relations difficiles avec les
surveillants qui ne cherchent qu'à sévir à la moindre
faute.
L'auteur relève aussi des facteurs individuels dont les
plus importants sont l'habilité intellectuelle et verbale,
l'échec et le retard scolaire, la démotivation, le sentiment de
compétence affaiblie, des aspirations scolaires peu
élevées, les conduites additives telles que fumer du tabac, boire
l'alcool et consommer la drogue.
Par rapport à notre étude, les différents
facteurs concourant à une mauvaise fréquentation que JANOZ
décline sont véritablement d'un apport considérable. Au
Burkina Faso, l'organisation de l'institution scolaire ne favorise pas
l'assiduité aux cours notamment dans nos lycées à grands
effectifs. Les élèves de 6ème ne sont pas
accueillis avec les informations relatives aux changements qui les attendent.
Nous n'ignorons pas les facteurs familiaux, car les familles peu
scolarisés sont celles à multiples problèmes où la
priorité n'est pas l'encadrement d'un élève du secondaire.
Quant aux élèves, ils usent de l'ignorance et du
désengagement de leurs parents pour adopter des comportements
anti-scolaires malgré les sanctions actuelles. C'est pourquoi, ces
différents facteurs énumérés par JANOZ pourront
nous guider dans le choix de nouvelles méthodes de traitement des
absences. Car, ils constituent un diagnostic réel dégageant les
causes plausibles du fléau de l'absentéisme scolaire.
JACQUARD (2002) évoque dans le premier chapitre de son
ouvrage l'histoire des Conseillers Principaux d'Education (CPE) au sein du
système éducatif français. Du maître d'études
ou répétiteur des lycées napoléoniens au
surgé, le corps des Conseillers d'Education verra sa création en
1970 sous l'impulsion du mouvement idéologique de 1968. Ce rappel
historique montre l'évolution d'une fonction strictement administrative
à une fonction
éducative, enrichie d'une dimension pédagogique.
L'auteur aborde également les conditions d'accès au concours de
CPE, l'évolution de carrière et les obligations de service. Il
mène une réflexion sur la formation initiale et continue des CPE
et décline les compétences attendues du CPE en termes de
responsabilités propres, partagées et
déléguées. Pour lui, la formation est envisagée
comme un moyen de développer l'identité professionnelle du CPE.
Partant de là, l'auteur présente les missions et les fonctions du
Conseillers Principal d'Education (CPE), c'est-à-dire ses attributions
qui sont donc scindées en trois domaines essentiels :
Le premier concerne le fonctionnement quotidien de
l'établissement et la sécurité des personnes : dans
ce domaine, le CPE porte la responsabilité du service de surveillance,
il encadre l'équipe de surveillants. Il organise les « mouvements
» d'élèves, c'est-à-dire les sorties hors de
l'établissement et les entrées. Au Burkina Faso, le surveillant
général coordonne les activités du service de la
surveillance. Il fait délivrer les billets de sortie et les billets
d'entrée aux élèves.
Le second concerne la vie collective dans
l'établissement : le CPE applique et fait appliquer le
Règlement Intérieur. Il sanctionne certains comportements
d'élèves, aide les adolescents à intégrer certaines
règles de vie en collectivité. Le CPE dynamise les instances
représentatives des élèves notamment le bureau du
comité des élèves qui est mis en place par le surveillant
général dans nos établissements secondaires.
Le dernier domaine est le suivi individualisé des
élèves : le CPE gère « les absences et
lutte contre l'absentéisme des élèves ». Il
entretient des relations avec les parents, en particulier ceux des
élèves en difficultés scolaires ou de comportement. Il
organise la vie pédagogique et participe à l'orientation des
élèves par les conseils et les apports d'informations.
Globalement, il a une bonne connaissance des élèves par sa
fonction vaste et ses actions très diversifiées. Il travaille
donc avec tous les acteurs de l'établissement, en particulier avec le
chef d'établissement, les enseignants, et les personnels sociaux et de
santé notamment l'assistante sociale, l'infirmière et le
médecin scolaire. L'assistante sociale informe le CPE de l'état
des élèves présentant des troubles et des
difficultés à suivre les cours. Avec l'infirmière le CPE
pourra acquérir des informations concernant l'état de
santé des élèves en vue de mieux les suivre. Au Burkina
Faso, ce domaine n'est pas observable. Les établissements ne disposent
pas de service social ou d'une infirmerie, sauf quelques grands lycées
des villes de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso.
Par rapport à notre étude, cet ouvrage nous
permet non seulement de connaître parfaitement l'évolution du
corps des Conseillers d'Education, mais aussi il nous décline les
principales attributions du CPE en vue de mieux gérer
les situations professionnelles tels que les problèmes
d'élèves en difficultés, de démotivation, et
d'absentéisme scolaire. En effet, la fonction du CPE a pour objectif
central de « placer les adolescents dans les meilleures conditions de
vie individuelle et collective et d'épanouissement personnel ».
Cependant, cette réalité française diffère des
réalités burkinabè. Nous n'avons pas encore des CPE sur le
terrain, et les surveillants généraux qui jouent ce rôle
n'ont pas de fonction pédagogique. Les élèves doivent
parcourir de longues distances pour se rendre dans le dispensaire. Ce long
trajet leur fait perdre 1 à 2 heures de cours. Le service de l'action
sociale qui devrait être présent dans les établissements
secondaires, est méconnu des élèves. Or dans les
lycées et collèges, il existe des élèves en
réelles difficultés et qui ont besoin d'aide afin de mieux
participer aux cours. En ce qui concerne la gestion des absences et la lutte
contre l'absentéisme, c'est le quotidien de nos surveillants
généraux également comme les CPE en France.
HUERRE et LEROY (2006) affirment que l'absentéisme
scolaire n'est pas un phénomène nouveau ; c'est parce qu'il est
devenu un phénomène de société, qu'il suscite
désormais de l'intérêt. Il fait naître non seulement
de l'inquiétude chez les acteurs, mais surtout une mobilisation
politique au plan national. Ils affirment que le terme d'absentéisme
recouvre des réalités très diverses. Il concerne
l'adolescent qui sèche un cours occasionnellement pour s'investir
parfois dans d'autres activités, celui qui décroche totalement
parce qu'il ne parvient plus à trouver la motivation nécessaire
à l'apprentissage, ou parce qu'il est en proie à une phobie
scolaire, mais aussi le « présent-absent » qui assiste aux
cours mais sans jamais acquérir les savoirs fondamentaux. Ainsi,
l'absentéisme apparaître, selon les cas, comme une transgression
normale accompagnant le processus d'adolescence ou comme le symptôme
d'une pathologie.
Pour ces auteurs, l'absentéisme s'inscrit dans la
difficulté d'être, de nombreux adolescents, entre deuil de
l'enfance et peur de devenir adulte. Cette difficulté doit être
appréhendée avec prudence, notamment dans le cadre d'un suivi
clinique. Cela permet de détecter une dépression ou une phobie
scolaire, laquelle est souvent liée à une angoisse de
dévalorisation et de séparation. Dans cette optique d'analyse
approfondie d'une situation individuelle, ces auteurs dégagent les
éléments permettant d'affiner la compréhension du
comportement absentéiste et de détecter un éventuel
trouble psychopathologique : précocité de l'absentéisme,
caractère soudain ou progressif, caractère exclusif,
sélectif ou total, caractère excusable ou excusé,
existence ou non de fléchissements scolaires associés à
une ou plusieurs
matières spécifiques, rapport aux pairs,
participation à des activités périscolaires, etc. Le
désinvestissement d'activités autres que scolaires peut ainsi
révéler le passage d'une dynamique d'opposition à une
inscription dans une certaine marginalité.
Nous retenons de cet ouvrage qui contribue sans doute à
mieux comprendre les conduites adolescentes face auxquelles nous sommes trop
souvent démunis, la nécessité d'analyser
l'absentéisme des adolescents et sa nature psychopathologique. Dans le
contexte de nos lycées et collèges, il arrive souvent de
rencontrer des adolescents qui présentent des attitudes anti scolaires
liées à une souffrance psychique telle que la névrose
phobique. Cette situation les conduit à l'évitement ou à
la fuite. La phobie scolaire comme la phobie d'objet poussent la victime
à s'absenter aux cours. Par exemple, il y a des élèves qui
ont peur des bâtiments, ou du tableau noir ou encore de la foule, etc.
Ces différents ouvrages évoquent la question de
l'absentéisme différemment. HUERRE et al (2006) demandent de
prendre en compte l'évolution de l'adolescent qui est faite de troubles
ou crises, BOURDIEU et al (1999) considèrent que la théorie de la
reproduction entretenue par l'école ne permet pas aux enfants
démunis de s'intégrer au sein de leurs pairs. CAOUETTE (1992)
signale que l'accès universel à l'école ne rime pas avec
les chances de réussite. Il rejoint BOURDIEU et al (1999) pour affirmer
que les enfants issus du milieu défavorisé sont
lésés. Les programmes sont non seulement mal
élaborés mais aussi ils sont conçus pour répondre
aux besoins des enfants du milieu favorisé. De ce fait, le principal
responsable de l'absentéisme des élèves est l'institution
scolaire elle-même. Quant à JANOZ (2000), il a su
énumérer les facteurs concourant à une mauvaise
fréquentation scolaire. L'ouvrage spécifique de JACQUARD (2002)
à l'intention des CPE indique les différents domaines d'action du
Personnel d'encadrement en vue de mieux lutter contre l'absentéisme
scolaire des lycéens.
En plus des ouvrages ci-dessus consultés, il est
opportun d'examiner les travaux de recherches qui ont été
menés sur le sujet.
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